Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Fondation de Saint-Gervais

à l’épreuve de la Justice, les « faits » se dégonflent !

lundi 7 mars 2011

Un syndicaliste écarté

En 2010, la Fondation de Saint-Gervais avait souhaité ne plus voir notre délégué syndical agir
dans la Maison. Après avoir longtemps caressé l’idée d’un licenciement, elle l’avait donc < llbéré
de ses obligations de travail >. Mais pour cela, elle a juré ses grands dieux qu’elle avait un motif
extrêmement valable...

Rupture des rapports de confiance

En effet, un rapport ultra confidentiel établissait sans l’ombre d’un doute qu’il n’était plus possible
d’envisager même poursuivre les rapports de travail avec notre délégué. Une société tout ce qu’il y
a de plus sérieuse, chaudement recommandée par les autorités municipales, a passé le système
informatique au crible et aurait trouvé des preuves accablantes. Les faits identifiés par les éxperts
auraient été tellement graves, que les rapports de confiance s’en trouvaient totalement rompus et
que notre délégué devait quitter les lieux sur Ie champ.

Un rapport tenu secret

Pourtant, malgré les demandes réitérées du SSP, jamais la Fondation de Saint-Gervais ne voudra
remettre ce fameux rapport. ll faudra aller aux Prud’hommes pour exiger la remise des pièces. Et
là, pot-aux-roses, la montagne n’a même pas une souris à accoucher : 1 page de couverture de
rapport, une photo d’un écran d’ordinateur indiquant un site dont notre délégué paie les factures
d’hébergement, l’affiche de la campagne pour sauver le CIC et enfin, comble àe scandale, 3 lignes
d’analyse déclarant que, sur ce site, se serait peut-être produit depuis la Fondation K une aclivite
plus complète que celle qui relèverait de la simple consultation >.

Des preuves « accablantes »

Donc en clair, quelle pourrait être la < faute > commise par notre délégué ? D’avoir entrepris,
comme membre de la commission du personnel et dans le cadre de son action syndicale, les
démarches nécessaires à l’ouverture du site < sauvons-le-cic>> ? Ou plus simplement d’avoir
ceuvré syndicalement contre la liquidation du ClC, par la campagne et le site qui finalement sont
les seuls éléments indiqués dans ce rapport.

Le mouvement syndical, et le Syndicat des services publics (SSP) en son sein, ne peut que
témoigner leur plus vive inquiétude par rapport à la persécution dont sont de plus en plus victimes
les délégué-e-s sur les lieux de travail, ceci d’autant plus que, cette fois-ci, c’est une fondation qui
dépend largement des autorités municipales et cantonales qui en a pris l’initiative.
Genève, le 4 mars 2011


Dans le cadre d’une procédure de conciliation, la Fondation Saint-Gervais vient

  • de reconnaître devant le Tribunal des prud’hommes un tort moral à l’encontre de Paolino Casanova et
  • de lui transmettre les pièces du dossier forensique le concernant.
  • d’admettre qu’il n’avait aucun élément pour l’accuser d’avoir « rompu le lien de confiance » pour « libérer Paoloni Casanova de son obligation de travailler ».

Le magistrat l’accusait « d’agir bizarrement contre l’intérêt de la Fondation de Saint-Gervais », cette Fondation dont son trésorier reconnaît « qu’elle est en fait totalement contrôlée par des représentants des pouvoirs publics ».

Patatra

Comment « gagner dans un tribunal dans une pareille situation » plaisantait le magistrat en séance plénière du Conseil municipal ? Rien de plus simple, en lui présentant la cause.

Or le dossier est vide. On sait depuis longtemps que Paolino Casanova a fait usage des droits syndicaux que prévoient la loi et les statuts de la Fondation Saint-Gervais. Il a été aux côtés de son syndicat et de nombreux acteurs de la scène culturelle genevoise pour défendre les activités et les postes de travail de cette institution.

Si l’activité culturelle dépendait à juste titre du vote référendaire, l’assurance que les salarié-e-s conserveraient leur poste de travail a bel et bien fait l’objet d’un engagement politique de la part des autorités.

Chasse aux sorcières et répression syndicale.

Le magistrat à la manœuvre, la fondation Saint-Gervais mandate l’agence « Objectif Sécurité » pour fouiller le système informatique pour se livrer à une « analyse forensique ».

Qu’y découvre-t-elle ? L’affiche du comité référendaire !

M. Robert Pattaroni (PDC). page 2232

Tout d’abord, il faut rappeler – tout le monde ne peut pas le savoir – que le conseil de la Fondation de Saint-Gervais, qui est une fondation de droit privé, est en fait totalement contrôlé par des représentants des pouvoirs publics. Il compte quatorze membres, dont sept représentent nos partis politiques selon le principe de la majorité Alternative – Madame la présidente, vous me corrigerez si je me trompe. Et il y a encore cinq représentants du Conseil administratif, et deux de l’Etat. Quand on connaît l’orientation politique – honorable – tant du département de M. Mugny que de celui de M. Beer, on peut être sûrs du respect des règles de la démocratie… Je pense que beaucoup, ici, en conviendront…

Patrice Mugny, pg 2236

Nous n’avons demandé qu’une seule chose à ce monsieur : comme il agissait bizarrement contre l’intérêt de la Fondation de Saint-Gervais, nous lui avons dit qu’il n’avait plus besoin de travailler, sa retraite intervenant trois ou quatre mois plus tard. Il aurait voulu recourir aux prud’hommes, mais gagner dans ce tribunal dans une pareille situation ? Tout ce que nous lui demandions, c’était de rester à la maison en étant payé plein pot, treizième salaire et tout le reste garantis ! Il y a des tas de gens qui aimeraient rester chez eux sans travailler durant les trois ou quatre mois précédant leur retraite ! D’ailleurs, certains fonctionnaires le demandent – et à juste titre, car ils y ont droit. Je le dis pour qu’il n’y ait pas de malentendu.

Salika Wenger (AGT), page 2240

J’ai tout entendu, ce soir. Une seule chose est certaine : aujourd’hui, il n’y a plus de CIC, plus personne n’y travaille ; il n’y a plus rien, le CIC est mort ! Nous sommes bien d’accord ? Tous les employés ont été ou virés ou sont à la retraite, ou alors ils sont déjà engagés ailleurs – pour des salaires que nous ne connaissons pas encore, je le signale au passage. J’espère que ces rémunérations seront à la hauteur de ce qu’ils attendent, mais j’ai bien peur qu’il n’en soit rien.

En tout cas, cette affaire est quasiment close. Ce qui choque le plus mon groupe, c’est le traitement réservé à la personne partie à la retraite, qui ne méritait pas qu’on fasse une enquête sur ce qu’elle faisait ou pas à son poste de travail.

Cela, de la part du conseil de fondation, c’est un comportement de voyous !

M. Robert Pattaroni (DC). Page 2240-2241

Je voudrais expliciter ce dont il est question exactement quand on parle du licenciement des deux employés du CIC. Le conseil de fondation se serait-il réuni avec, à l’ordre du jour, une décision par rapport à la poursuite des rapports de travail avec les personnes en question, une présentation de la situation, puis une évaluation et une décision ? Pas du tout !

Il s’est trouvé que, à l’issue de la votation populaire, le département de la culture – comme il devait le faire – a rendu attentif le conseil de fondation au fait que, à la fin de l’année 2009, il n’y aurait plus d’argent pour payer qui que ce soit. Par voie de conséquence, nous nous devions de communiquer aux employés restants que, passé ce délai, ils ne pourraient plus rester au service de la fondation, laquelle n’avait plus la compétence d’assumer un rôle en matière d’image contemporaine et de rémunérer des personnes inactives. Voilà ce qui s’est réellement passé.


http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=448140

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Malgré ses divisions, la gauche municipale a mené la barque majoritaire

Paru le Samedi 05 Février 2011

MARIO TOGNI

Beaucoup d’élus se l’accordent : la législature qui s’achève a été musclée, très musclée. Au point que le Conseil municipal de la Ville de Genève a souvent été le théâtre de pugilats et autres règlements de compte en bonne et due forme.

Sans compter l’étalement des débats, signe d’une démocratie vivante, certes, mais aussi de tensions palpables, parfois au sein même des alliances traditionnelles. « Le rapport de force gauche-droite est de plus en plus tendu », constate Vera Figurek, élue d’A gauche toute (AGT) qui a présidé le parlement entre 2009 et 2010.

Si les divisions au sein de la gauche majoritaire ont souvent défrayé la chronique, force est de constater que les grands dossiers de la législature n’ont pas échappé à la logique des blocs. Avec quarante-deux élus, l’Alternative rose-rouge-vert n’a en effet pas laissé grande latitude à la droite – Entente bourgeoise (PDC, radicaux et libéraux) et UDC – et leur trente-huit sièges. Même ténue, cette marge a suffi à la gauche pour imprimer sa politique, appuyée par une forte majorité au Conseil administratif (quatre sièges sur cinq). Bilan en compagnie de quelques élus.

Quelques psychodrames


C’est le propre d’une alliance : avec ses trois composantes distinctes, l’Alternative a dû... composer. Et ce ne fut pas toujours aisé, c’est le moins qu’on puisse dire. A maintes reprises durant les quatre années écoulées, la majorité a offert un spectacle de désunion éclatant, que ses adversaires n’ont pas manqué d’envenimer. « C’est assez spectaculaire de voir une alliance fonctionner sur la base de tels rapports de force », s’amuse le libéral Jean-Marc Froidevaux.

Sur tous les sujets importants, la majorité n’a tenu qu’aux forceps. » 
Rien de plus normal, lui rétorque Gérard Deshusses, socialiste : « Chaque groupe a son identité et souhaite se profiler. Les opérations en solo ont parfois irrité, mais elles permettent aussi de relancer une dynamique, alors que le compromis affaiblit une ligne politique. » 
En matière de coups d’éclat, la formation championne restera sans doute A gauche toute. Au-delà d’une opposition assumée à l’extension de l’OMC ou au transfert du Centre pour l’image contemporaine de Saint-Gervais, l’extrême gauche aura plus d’une fois provoqué l’ire de ses alliés.

A commencer sur le dossier du nouveau règlement de la Gérance immobilière municipale (GIM), dont le gel a été obtenu avec l’appui de la droite, au grand dam de la conseillère administrative socialiste Sandrine Salerno. L’Entente a d’ailleurs su profiter de cette « excellente occasion de faire exploser l’Alternative et de l’envoyer désunie aux élections », confie un élu bourgeois. 




La désunion fait-elle la force ?



Plus polémique, il y a eu le dépôt urgent, en plein examen du budget 2011, d’un règlement sur la police municipale. Chez les partenaires Verts et socialistes, le malaise était flagrant. « A gauche toute est parfois imprévisible, lâche l’écologiste Mathias Buschbeck. Mais sur le fond, nous n’avons pas de divergences fondamentales au sein de l’Alternative.

Cette alliance fonctionne – le budget est voté chaque année depuis douze ans. » « On a peut-être été parfois trop impulsif, reconnaît Vera Figurek (AGT). Nous devons faire davantage attention à la forme, mais se désolidariser en raison d’un désaccord politique n’a rien de dramatique. »

Les Verts, d’ailleurs, n’ont pas non plus hésité à faire faux bond à leurs acolytes sur quelques dossiers. 
La désunion ferait-elle la force ? Dans tous les cas, l’alliance s’est finalement presque toujours ressoudée au moment des votes, signe de sa vigueur.

Ce qui n’a pas échappé à l’opposition, généralement réduite à l’impuissance. Le radical Rémy Burri avoue avoir vite perdu ses illusions sur les bisbilles de la gauche : « Elle s’est toujours rabibochée au dernier moment. Nous avons fait un travail d’opposition, de résistance, mais sans réellement pouvoir faire pencher la balance. »

Il critique en revanche l’attitude parfois « méprisante » de la majorité, comme lorsque la subvention accordée aux opposants de la centrale de Mülheberg a été doublée à titre de punition contre une minorité trop insistante. 




« Rouleau compresseur »


Mais n’est-ce pas le rôle d’une majorité d’appliquer son programme ? Certainement, admet Marie Chappuis (PDC), mais elle aurait pu davantage s’ouvrir au dialogue : « J’ai vu une gauche arrogante, qui n’écoute que très peu la minorité. Même nos demandes d’auditions en commission étaient refusées. Le débat a été impossible pendant quatre ans, c’est très frustrant. » Sur des dossiers comme la mobilité, « la gauche impose sa vision tel un rouleau compresseur, poursuit la conseillère municipale.

La minorité, qui représente pourtant 45% des électeurs, n’a rien à dire. » Son chef de groupe, Jean-Charles Lathion, renchérit : « Il n’y a aucune place pour nos projets, systématiquement balayés selon une logique de blocs. Ce n’est pas comme cela que réagit Gérard Deshusses.

A voir comment la majorité de droite du Grand Conseil traite la gauche, l’Entente a beau jeu de nous faire la leçon. Nous sommes infiniment plus courtois. » La comparaison est révélatrice. Alors que la droite municipale s’affaire à séparer les deux échelons institutionnels, la gauche n’hésite pas à considérer la Ville de Genève comme le contre-pouvoir d’un canton dominé par les conservateurs. 


Un contrepoids au canton



« En temps de crise, la Ville a réussi à demeurer un contrepoids important, remarque Vera Figurek. Les prestations à la population n’ont pas été réduites, et nous nous sommes battus pour maintenir les rentes complémentaires aux personnes âgées. Chaque année, nous devons un peu plus pallier les lacunes sociales du canton. » L’Entente, de son côté, n’a eu cesse de dénoncer des doublons. En vain, le plus souvent. I