Communauté genevoise d’action syndicale

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l’INVITé mercredi17 février 2010

LPP : catastrophisme et incohérence législative

mercredi 17 février 2010 par infomation fournie par nos alliés

Aldo Ferrari

Le parlement a décidé lors de la première révision de la LPP une réduction du taux de conversion à 6,8% en 2014. Les assurés du deuxième pilier sont en droit de connaître la mesure des effets de cette première révision avant de subir de nouvelles décisions hâtives

A lors que les marchés bouclent l’année 2009 sur des résultats positifs à deux chiffres (indice LPP 25 à 11,74%), les partis bourgeois et les associations patronales faîtières recommandent au peuple d’accepter la baisse des rentes du 2e pilier. Face à l’empressement de certains, à la peur et aux mesures à courte vue, il faut rappeler que la prévoyance professionnelle se construit sur un horizon de 60 ans, 40 ans de cotisations et 20 ans de prestations. Les faits chiffrés plaident pour un maintien du taux de conversion actuel et une vision à long terme. Notre affirmation est corroborée par des études récentes qui démontrent que les résultats 1985-2009 se confirment aussi sur des historiques beaucoup plus longs.

Depuis l’instauration du 2e pilier en 1985, les caisses de pension qui ont placé leur argent avec une mesure du risque raisonnable, soit 25% de leurs avoirs placés en actions, ont obtenu une performance annuelle de 5,9% alors qu’elles ont dû verser 4% à leurs assurés jusqu’en 2002, taux progressivement réduit jusqu’à 2% aujourd’hui. L’excédent annuel moyen de 2,32% a permis d’effectuer des réserves pour les mauvaises années comme 2000 à 2003 ou 2008.

Aujourd’hui, la mauvaise gestion des avoirs par certains devrait être financée par une réduction des rentes, ce que le syndicat Unia refuse de cautionner. Unia, partenaire social attaché à la prévoyance professionnelle, peut se targuer d’expériences de gestion partiaire du 2e pilier qui ont permis pendant 25 ans de servir des prestations supérieures au minimum légal et qui expliquent le référendum mené avec les forces de gauche et la presse des consommateurs.

Les assureurs ont fait d’énormes profits ces dernières années avec le 2e pilier mais ils ont aussi mené une politique d’investissement erronée depuis la crise financière du début 2000, en particulier par des placements dans des produits spéculatifs de type hedge funds. Le rapport de la Finma sur les comptes du 2e pilier 2008 des assureurs privés est sans appel : « Les amortissements sur les valeurs nominales devenus nécessaires ont eu des effets clairement négatifs sur le résultat. D’une manière générale, ils sont dus aux parts élevées aux emprunts d’entreprises avec faible rating, à des prêts en monnaies étrangères pas sécurisés intégralement ainsi qu’à des investissements risqués dans des placements alternatifs. »

Deux tiers de leurs placements en actions – tombés à moins de 6% en 2008 – le sont dans des placements spéculatifs. Par ailleurs, la classe moyenne ne reçoit actuellement qu’un taux de conversion entre 5,6 et 5,8% des assureurs privés pour la part surobligatoire (dès Fr. 82 080 de salaire annuel), reflétant l’objectif à la baisse poursuivi par les assureurs.