Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
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Réunie hier soir en comité, la Communauté genevoise d’action syndicale a débattu des projets de loi sur l’aide financière à fonds perdus pour les entreprises touchées par la pandémie, et a décidé de convoquer un comité extraordinaire le 3 décembre prochain afin de décider de l’éventuel lancement d’un référendum.
Si la CGAS ne s’oppose pas à des mesures d’aide directe aux entreprises visant à préserver les emplois, ces dernières doivent être conditionnées à des engagements fermes de la part des employeurs à l’égard de leurs salarié-e-s, et s’accompagner de plans d’aide aux travailleurs et travailleuses les plus précarisé-e-s.
La CGAS a à plusieurs reprises sollicité le Conseil d’Etat pour attirer son attention sur le fait que ces projets de loi ne prévoyaient aucune garantie liée au maintien des emplois, ni ne conditionnaient les aides aux respects des conditions de travail en vigueur (alors que certains secteurs touchés par les aides se sont fortement opposés à l’introduction du salaire minimum légal et pratiquent des salaires beaucoup plus bas).
La CGAS a également relevé au Conseil d’Etat qu’il y avait un déséquilibre inadmissible dans sa politique d’aide. Quand bien même les employeurs ne sont pas les seuls touchés par les effets de la pandémie, ce sont à l’heure actuelle les seuls à bénéficier de centaines de milliers de francs d’aides cantonales sans qu’un centime ne soit directement affecté à la protection du revenu des salarié-e-s. Alors que dans des cantons voisins, les pouvoirs publies fournissent des compléments aux RHT pour couvrir le 100% du salaire, Genève détourne toujours le regard des plus précarisé-e-s qui recommencent pourtant à reformer des files pour obtenir de l’aide alimentaire.
Pire, les autorités (Ministère public et Conseil d’Etat) ont validé le référendum plus que contestable de l’UDC et du MCG contre Loi 12723 sur l’indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus et le Conseil d’Etat n’a pas mis cet objet au menu des votations du 7 mars !
Parce que c’est maintenant aussi que les travailleuses et travailleurs ont besoin d’un soutien financier, un projet de loi urgent pour un deuxième fond d’indemnisation pour les travailleuses et travailleurs précaires s’impose.
La CGAS demande ainsi que les projets d’aide financière soient amendés de sorte que les travailleurs et travailleuses bénéficient du 100% de leur salaire sous RHT et que leurs conditions de travail soient conformes aux usages. Puisque ces aides visent à préserver l’emploi, la loi doit les conditionner à l’interdiction des licenciements. Parallèlement, la CGAS demande qu’un deuxième fonds d’indemnisation pour les travailleurs et travailleuses précaires soit voté préalablement avec la clause d’urgence.
Sans ces mesures, les syndicats appellent le Grand Conseil a refuser la clause d’urgence des PL du Conseil d’Etat sur les aides financières destinées aux cas de rigueur afin de ne pas les soustraire à l’éventualité d’un référendum. Une éventualité sur laquelle la CGAS se prononcera le 3 décembre prochain en fonction de l’acceptation ou non des garanties et contreparties exigées.