Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
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C’est en 1962 que l’Union des syndicats du canton de Genève, l’Association des commis de Genève et la Société des employés de commerce créaient la Communauté genevoise d’action syndicale.
Cette communauté, unique en Suisse, est devenue l’interlocutrice incontournable de l’Etat et du patronat pour l’ensemble des dossiers ayant trait à la politique générale, soit l’économie, la politique sociale, la politique du logement, la politique de la formation et celle du marché de l’emploi. Cette performance fut d’autant plus remarquable qu’elle ne possédait pas de secrétariat propre et que toute tâche accomplie se réalisait par les contributions de ses différentes composantes. Jusqu’en juillet 1997 ce fut la règle de l’unanimité qui présida ses prises de positions.
La CGAS, malgré des périodes de stagnation, s’est progressivement développée. Elle s’est ouverte à l’Association suisse des infirmières et infirmiers, à l’Union Helvetia.
La CGAS, organe de concertation, a toujours souhaité faire correspondre, directement ou par ses composantes, une réalisation concrète à chacune de ses préoccupations.
Le Rassemblement pour une politique sociale du logement et des coopératives d’habitation ont été créés, des institutions de formation (Université ouvrière de Genève, Cours commerciaux de Genève) ont été développées, des caisses de chômage et d’assurances sociales sont gérées par les syndicats. Sur incitation de la CGAS, l’UOG ouvre des club-emploi pour les chômeurs, programmes d’occupation temporaire collective et, en collaboration avec l’Etat et l’Union des associations patronales de Genève un Centre de bilan, des cours techniques de recherche d’emploi et des cours de français pour étrangers non francophones.
Le comité est décide de l’exclusion de la section genevoise de la Société suisse des employées de commerce par 19 oui 1 non 1 abstention.
Le 7 juin l’assemblée des délégué-e-s de la CGAS adopte de nouveaux statuts ; l’ASEB (Association suisse des employés de banque 1049 adhérents) ainsi que l’ISCG (Intersyndicale des syndicats chrétiens) deviennent membres. D’une part la règle de l’unanimité pour la prise des décisions est abandonnée pour celle des deux tiers, et d’autre part toutes les organisations syndicales peuvent se faire représenter dans toutes ses instances. La CGAS compte ce jour-là 34 syndicats membres, soit tous ceux qui développent une activité sur le territoire genevois. A partir de cette date, les sections genevoises des fédérations de l’USS – qui constituent l’USCG – ne délibèrent plus de manière séparée sur les questions d’intérêt général pour les travailleurs genevois. L’APC (Association suisse du personnel de la Conférération 397 adhérents) et le SSF (Syndicats sans frontières 200 adhérents) n’ont pas adhéré à la CGAS mais en deviennent membres par l’entremise de l’USCG, tout comme ensuite Kapers (en 2004 avec 33 adhérents), Avenir social (en 2004 avec 35 adhérents) et SSPM (en 2005 avec 142 adhérents).
Le SIT devient membre de la CGAS ; laquelle est une expérience pilote unique en son genre et à ce jour dans notre pays. Elle confirme la justesse de la devise de James Fazy qui, au siècle passé, prétendait que le rôle de Genève est d’être toujours en avant ! Face à la renaissance d’un libéralisme sauvage et à la déréglementation des garde-fous sociaux qu’il entraîne, il n’existe pour y faire face point d’autre alternative pour les salariés qu’un regroupement massif, compact, discipliné au sein de leurs organisations. Et si c’est nécessaire, de retrouver une certaine agressivité que les années de haute conjoncture ont quelque peu émoussée....
En juin à l’initiative de la CGAS, est créé à Genève un Conseil économique et social de 60 membres, à la fois observatoire de la vie économique et organe consultatif tripartie, incitatif indépendant et transparent. En juillet l’UOG s’installe dans ses nouveaux locaux des Grottes. En septembre lancement par la CGAS et le SIT d’une initiative pour l’emploi et contre l’exclusion charte de l’engagement étatique dans les domaines de l’incitation économique, la politique sociale, l’emploi, la formation professionnelle et le traitement du chômage. Laquelle recueillit plus de onze mille signatures en moins d’un mois. En octobre 1994, Charles BEER (ACG) remplace à la présidence de la CGAS le collègue Jean-Pierre THOREL (FTMH) qui devient secrétaire du Conseil économique et social.
Le 14 janvier, la CGAS fête avec quelques mois de retard son 30ème anniversaire et invite le conférencier français Guy Aznar, qui s’exprime sur le thème du partage du travail. En février, la CGAS participe aux états généraux de l’Etat organisés par la Tribune de Genève.
L’UH (Union Helvetia 600 adhérents) demande son adhésion le 3 octobre 1991, comme l’ASI (Association suisse des infirmiers et infirmières 1200 adhérents) ; elles sont acceptées le 22 janvier 1992. Le 17 mars voit l’adoption de nouveaux statuts confirmation de la règle de l’unanimité ; la gérance des institutions créées par les membres fondateurs reste entre les mains de ces derniers tandis que la CGAS gère elle-même les nouvelles institutions qu’elle met en place. Le 7 octobre, l’ASI (1600 adhérents) demande son adhésion en qualité de nouveau membre ; elle est acceptée le 21 novembre 1992 et entre dans les faits dès le 1 avril 1993.
Puis viendront celles de l’Association suisse des employés de banque et de l’Association suisse du personnel de la Confédération
Le 20 novembre 1992, le 6ème congrès du SIT demande l’adhésion à la CGAS de ce syndicat fort d’environ 10 000 membres. Cette adhésion est reportée à 1995 ; mais dès janvier 1992, le SIT est associé aux travaux du Comité CGAS.
La CGAS refuse l’adhésion du SIT (4400 adhérents), mais " la décision n’a pas de caractère définitif..."
Fondation de la section genevoise de l’ASI .
Les Cours Commerciaux de Genève s’installent à la Place des Augustins.
Premiers contacts entre la CGAS et le Groupement des Frontaliers, qui aboutiront dès 1980 à des succès communs et dés 1990 à une concertation permanente.
Le 30 janvier adoption de nouveaux statuts : la CGAS devient une association à but non lucrative au sens des articles 60 et ss CCS. Les bases de la participation syndicale aux organisation triparties caractéristiques de la vie économique genevoise sont posées : les grands syndicats sont représentés au prorata de leur membres mais les petits obtiennent une place proportionnelle à leurs effectif réduits.
Fondation du rassemblement pour une politique sociale du logement RPSL.
Fondation du Groupement des frontaliers de la Haute Savoie, qui deviendra en le Groupement des frontaliers Ain Savoie Franche Comté.
La Communauté genevoise d’action syndicale naît le 25 janvier 1962 sous la forme d’une société simple entre l’USCG, l’ACG et la SSEC. Eugène Suter (FOMH) en devient le premier président.
Les principes essentiels du fonctionnement de la CGAS apparaissent dès cette date : règle de l’unanimité dans la prise des décisions ; président, vice-président et secrétaire choisi par tournus dans des organisations différentes, répartitions des mandats et des charges financières en fonction du nombre de membres de chaque syndicat fondateur.
Création des Cours commerciaux de Genève (CCG) par la fusion des cours réunis ASEB/SSEC et des cours du soir ACG. Les trois organisations gèrent aujourd’hui l’institution.
Création de la fameuse "commission tripartie du marché de l’emploi” qui va asseoir la réputation de Genève et qui fonctionne encore de nos jours. Associés au contrôle du marché du travail, les syndicats donnent leur aval au recours à la main d’oeuvre étrangère.
Premiers contacts entre cols bleus (les syndicats du secondaires représentés par l’USCG d’Eugène Suter) et cols blancs (représentés par l’ACG de Marcel Haas et la SSEC de René Lachenal). L’arrivée de René Porchet à la tête de l’ACG permet d’instaurer une concertation permanente entre les deux secteurs : un front uni des organisations de travailleurs fonctionne désormais face à la cohésion des employeurs et à la volonté des magistrats genevois créer des instances de concertation entre les partenaires sociaux.
Reconstitution, à l’initiative de l’Union syndicale suisse, de l’Union des syndicats du canton de Genève, déclarée illégale en 1939.
Fondation de l’Association suisse des infirmières diplômés, qui deviendra en l’Association suisse des infirmières et infirmiers AI.
Fondation de la Fédération des syndicats chrétiens de Genève, qui deviendra en le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs. (SIT)
Fondation de la section genevoise de la SSEC.
Fondation de l’Université Ouvrière de Genève UOG.
Fondation de la Section Genevoise de UH.
Fondation de l’Union Helvetia, Société Centrale Suisse des Employés d’Hôtel et de Restaurant (UH).
Fondation de l’Union Syndicale Suisse USS.
Fondation à l’initiative des Syndicats FCTA, FOBB et FOMH de l’Union des Syndicats, qui se transformera en 1945 en Union des Syndicat du canton de Genève USCG, cartel cantonal membre de l’USS.
Fondation de Société des Jeunes Commerçants, qui deviendra en 1961 la Société Suisse des Employés de Commerce (SSEC).
Fondation de l’Association des Commis de Genève. (ACG).
Les bijoutiers genevois s’organisent en syndicat.
Les menuisiers genevois créent une coalition. Consécutivement à une grève organisée par son comité, ses 5 membres sont condamnés à 3 jours de prison. Le 27 janvier 1834, 250 menuisiers accueillaient les condamnés à leur sortie de prison, et manifestaient bruyamment en ville, après avoir partagé un repas.
Les typographes genevois créent une des premières sections syndicales de ce qui deviendra la Fédération suisse des typographes (FST). Ils négocieront un tarif avec le Journal de Genève qui commence à paraître en 1826.
Concernant l’Union des syndicats du canton de Genève
L’USCG est l’organisation faîtière des syndicats non confessionnels qui se sont constitués à Genève depuis 1875. Elle compte en 1994 31 sections affiliées aux 17 fédérations syndicales membres de l’Union syndicale suisse, et 1 syndicat local, le Syndicat sans frontière. L’USCG intervient sur les problèmes généraux concernant l’ensemble des travailleurs du canton, notamment en matière d’emploi, logement, éducation et formation professionnelle, politique de la santé, transport publics, de l’énergie - elle est le pendant cantonal de l’USS au niveau national en terme de relations horizontales avec les autres forces du mouvement ouvrier et populaire, comme avec les autorités. De tout temps l’USCG s’est efforcée de développer la solidarité internationaliste avec les luttes de travailleurs d’autres pays.
Jusque dans les années 30 on peut dire que les activités déployées par l’USCG visaient plus à intervenir sur l’actualité qu’à créer des « choses pour durer ». Après les jours sombres de novembre 1932 où l’on vit la troupe tirer sur une manifestation de la gauche syndicale et politique, les liens du monde syndical genevois se sont distendus d’avec le reste du pays, l’USCG s’étant ralliée à la ligne socialiste d’extrême gauche.
En 1939 et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, les forces sociales soupçonnées de communisme sont déclarées illégales. Aussi de l’USCG il ne resta qu’une Chambre du travail dirigée par Graf et dont l’activité était portée par la FCTA que dirigeait Kubler et la FOMH (devenue FTMH) avec Charles Perroud.
Il est bon de rappeler que si pendant les années trente, l’extrême droite de la Suisse romande était proche du modèle italien, la Suisse alémanique - qui avait pris parti pour le Kaiser en 14-18 - était plutôt hostile aux nazis puisqu’elle craignait l’absorption ethnique. Ainsi donc le patronat genevois tenait au corporatisme inspiré par les faisceaux italiens...
En juin 1945, l’USCG a été reconstituée au buffet de la gare sur convocation de Charles Chürch de l’USS, avec Bauer pour la FCTA, Schneider et Eugène Suter pour la FOMH. Dès lors des convergences intersyndicales se développent, et avec René Lachenal - secrétaire de la SSEC, Eugène Suter secrétaire puis président de l’USCG et Haas - secrétaire de l’ACG, une plate-forme commune pour traiter des problèmes généraux est réalisée.
Vers la fondation de la CGAS
Certains militants de l’époque ont souvenir que M. Barde, secrétaire des syndicats patronaux et proche de la politique de l’USAM (Union suisse des arts et métiers), est un de ceux qui contribuèrent à l’ouverture vers les syndicats pour une politique plus pragmatique quand à la résolution des problèmes économiques genevois. La recherche d’une politique de consensus entre partenaires sociaux permit de dépolitiser une partie des relations employeurs/travailleurs.
Avec la nomination de René Porchet à l’ACG il devient possible de pousser plus avant, d’effectuer une soudure entre les organisations d’employés et d’ouvriers. Cette conjugaison de forces suscita la pression nécessaire qui permit de créer en 1953 l’outil principal de la politique de l’emploi à Genève : il s’agit de la Commission tripartite de l’Office cantonal de placement constituée par des représentants de l’Etat, des syndicats patronaux ; et pour les salariés, de l’USCG, de la SSEC et de l’ACG. On acceptait ainsi la revendication des syndicats d’un contrôle sur le marché du travail en échange de leur aval pour le recours à la main d’œuvre étrangère. Le conseiller d’Etat Babel participa à cette réalisation.
La fonction créant l’organe, les collaborations de l’USCG, de la SSEC et de l’ACG engendrèrent la CGAS. Mobilisée sur le logement - la préoccupation majeure à Genève de tout temps - la CGAS insuffla ensuite la vie au Rassemblement pour une politique sociale du logement, organisme regroupant toute la gauche genevoise y compris des organisations non syndicales. Notons au passage l’importante contribution du magistrat Dupont PDC (Parti démocrate chrétien) par la promulgation de la loi du même nom qui institua les « HLM », formule peu connue dans le restant du pays.
Activités de l’USCG
Les manifestations contre la répression dans l’Espagne franquiste, pour l’indépendance de l’Algérie alternent avec celles contre le chômage en 1975, 1980, 1992 ; pour l’indexation des salaires, en soutien aux grèves des métallurgistes, de la fonction publique et bien d’autres. Il y eu des démonstrations réussies pour la défense des droits syndicaux et les respects des conventions collectives dans les entreprises genevoises, mais aussi pour les droits de l’homme en général et contre l’interventionnisme des grands blocs en Amérique latine ou en Asie ; contre la politique d’apartheid ou encore pour le droit au logement et en faveur des squatters, contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Genève et pour des formes de production d’énergie alternative.
Et chaque année, l’USCG - avec d’autres forces sympathisantes - organise les manifestations du 1er mai, journées internationales et revendicatives, porteuses d’espoir et de solidarité.
Claude Reymond, secrétaire de l’USCG, le 19 juillet 1994.
Les présidences de la CGAS ont été assumées par
SUTER Eugène 1962-1974BAUDOIS André 1974 - 1978LUCCARINI Jean-Marc 1978 - 1980BAUDOIS André 1980 - 1984THOREL Jean-Pierre 1984 - 1994BEER Charles 1994-1997ROBERT Jacques 1997-2000TISSOT Georges 2000-2003NICOLINI Alfiero 2003-2006PICHELIN Hervé 2006-2009une année collégiale en 2010PELIZZARI Alessandro 2011CATTANI Manuela 2014