Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
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Le Conseiller d’Etat Mauro Poggia ainsi que les associations patronales rechignent à vouloir appliquer le salaire minimum. L’Etat aurait déjà dû mettre en application au 17 octobre le dispositif. Le retarder au 1er novembre constitue un cadeau de 7,8 millions pour le patronat. Or, le 12 octobre, en lieu et place de discuter des mesures d’accompagnement économique pour certains secteurs en créant une task force interdépartementale, les syndicats se sont vu proposer par le Département des solutions en contradiction avec le texte de l’initiative, le revoyant à la baisse, sans aucune base légale.
C’est ainsi que le Département et les associations patronales refusent d’augmenter d’un centime les salaires dans l’agriculture, alors que ce dernier est le plus bas du canton avec CHF 16,90.- de l’heure pour les ouvriers-ères mensualisé-e-s, et ont même étendu sans aucune base légale cette dérogation à la floriculture.
Comme si cela ne suffisait pas, ils veulent tordre le mécanisme d’indexation du salaire pourtant clairement mentionné dans le texte.
Le texte de l’initiative prévoit en effet que le salaire doit être indexé chaque année en partant du 1er janvier 2018. Ce mécanisme a été voulu par les initiants pour faire en sorte qu’à son entrée en vigueur, vu le temps de traitement parlementaire qui peut être long, le salaire soit immédiatement indexé. A présent, M. Poggia et les associations patronales souhaitent tordre le texte et la volonté des initiants en n’accordant pas l’indexation de 1,6% pour l’entrée en vigueur du texte. Caculé sur un équivalent de 42 heures par semaine, M. Poggia propose ainsi de raboter de 600 francs sur l’année les salaires des personnes concernées, une économie de 18 millions pour le patronat.
Il est temps que le Conseil d’Etat reprenne en main ce dossier, applique strictement le droit et entre en matière sur la demande des syndicats d’accompagner la mise en vigueur du salaire minimum par des mesures de soutien économique là où la crise sanitaire le rend nécessaire. Nous attendons du Conseil d’Etat :
1) Qu’il ne tarde plus dans la promulgation de la loi et le fasse d’ici la fin du mois comme lui impose la loi ;
2) Qu’il revalorise les salaires de l’agriculture en respectant le texte et l’esprit de l’initiative ;
3) Qu’il applique le mécanisme d’indexation du salaire minimum en respectant le texte de l’initiative et la volonté des initiants : pour 2020 et 2021, ce salaire doit être de 23,37 francs ;
4) Qu’il mette sur pied une task force interdépartementale pour accompagner la mise en vigueur du salaire minimum dans certains secteurs.
Les syndicats se réservent la possibilité d’agir par voie de droit si nécessaire afin de faire appliquer le vote historique du 27 septembre 2020.