Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Double victoire historique pour les salarié-es genevois-es !

dimanche 27 septembre 2020 par Joël VARONE

Par plus de 58% de OUI à l’initiative « 23 frs, c’est un minimum » et près de 69% de NON à l’initiative « de limitation », Genève vient de donner un signal très clair au patronat et à toutes celles et ceux qui tentent de dresser les salarié-es les un-es contre les autres : contre la précarité et les abus patronaux, ce sont les salaires qu’il faut protéger et non les frontières.
Enfin un salaire minimum légal !

Les salarié-es de ce canton ont dit un large OUI à l’instauration d’un salaire minimum légal de 23 frs de l’heure à Genève. Pour les travailleurs et travailleuses ainsi que pour la CGAS, c’est une victoire historique, dont profiteront directement 30’000 salarié-es, dont deux tiers de femmes.

« Ce résultat démontre qu’une majorité de Genevois-es ne sont plus dupes du chantage à l’emploi et du discours lénifiant de la droite et du patronat sur le partenariat social », commente Davide De Filippo. Car un « partenariat » qui ne répond qu’aux intérêts patronaux sans tenir compte des besoins les plus élémentaires des salarié-es, dont celui de pouvoir vivre de son travail, est devenu au fil du temps une potion imbuvable.

NON à la division des salarié-e-s

Selon Alejo Patiño, « les salarié-e-s ont également compris que face aux abus patronaux, la seule réponse possible est l’égalité des droits des travailleurs/euses, et le renforcement des dispositifs de protection des salaires ». Avec le refus de l’initiative « de limitation » et l’acceptation de l’initiative syndicale sur le salaire minimum, un pas important dans cette direction a été fait aujourd’hui.

Mais ce combat n’est pas terminé pour autant. La CGAS continuera à se battre pour le renforcement des mesures d’accompagnement, pour des hausses de salaires dans toutes les branches, pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, pour combler les trous béants dans le filet de protection sociale que la crise du Covid a révélés au grand jour, et pour un véritable plan pour l’emploi dont Genève doit maintenant se doter pour faire face à la crise économique et à la crise climatique.
Une victoire historique pour plus de justice fiscale

Avec la victoire historique de l’initiative « zéro pertes », la CGAS constate avec satisfaction que la population s’est prononcée en faveur d’une fiscalité plus juste. Le message est clair : le budget présenté par le Conseil d’Etat est inacceptable. Pour surmonter la crise économique et climatique il faut impérativement passer par une intervention publique massive et renforcer les moyens de L’Etat. « Or, le Conseil d’Etat propose au contraire d’épargner les plus riches contribuables et de faire passer à la caisse les salarié-es de la fonction publique, avec des baisses de salaires, y compris pour le personnel soignant applaudi tous les soirs durant le confinement » dénonce Davide De Filippo.
Une mobilisation nécessaire

Et Alejo Patiño de compléter : « Ces mesures d’austérité scandaleuses constituent par ailleurs un blanc-seing adressé aux patrons du secteur privé, déjà reçu 5 sur 5 par ceux de la construction, qui annoncent également vouloir baisser les salaires des maçons ». La CGAS appelle donc les salarié-es du secteur public et du secteur privé à se mobiliser contre cette offensive patronale sur les salaires et sur le service public, dont le renforcement est au contraire plus que jamais nécessaire en ces temps de crise.

Pour un véritable congé parental

L’acceptation de l’initiative « 23 frs, c’est un minimum » et le score exceptionnel obtenu par le congé paternité montrent que le peuple est prêt pour certains progrès sociaux. Sur ce sujet, « les syndicats demandent à présent au parlement genevois de se saisir dans les meilleurs délais du projet de loi 12595 soutenu par les syndicats instaurant un congé paternité et maternité de 18 semaines », conclut Fabrice Chaperon.