Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Communiqué de presse du comité d’organisation du rassemblement du 19 décembre concernant l’intervention policière en fin de manifestation

mardi 22 décembre 2020 par Joël VARONE

Le comité d’organisation du rassemblement du 19 décembre se félicite de la détermination des travailleurs et travailleuses, des jeunes, militantes et militants, acteurs et actrices du monde culturel qui ont fait entendre leur voix ce samedi, mais dénonce les violences policières lors de la manifestation en marge du rassemblement du samedi 19 décembre 2020 de la CGAS.

Samedi 19 décembre 2020, s’est tenu dès 14h un rassemblement « pour des mesures d’urgence en faveur des travailleuses et des travailleurs » initié par la CGAS et soutenu par 42 organisations politiques, féministes, pour la justice climatique.
Nous vivons une crise sanitaire, sociale, climatique et économique grave pour laquelle la CGAS et d’autres associations, partis ou collectifs militants de Genève étaient présents pour demander des mesures sérieuses et urgentes pour les travailleuses et travailleurs et pour la population en général. En effet, alors que l’Etat va dépenser des dizaines de millions en faveur des entreprises, rien n’est prévu pour limiter les licenciements collectifs, ni pour compenser la perte de revenus de nombreux.euses travailleurs.euses.
Il y a eu une succession de prises de parole et d’interventions musicales visant à dénoncer une gestion de crise qui aggrave encore les contradictions d’un système capitaliste mortifère et qui a pour résultat la sauvegarde des intérêts économiques d’une minorité sur la sauvegarde des intérêts communs de la population. A l’issue d’un hommage émouvant aux victimes du COVID, le rassemblement a été dissous.
Aux alentours de 16h10, une cinquantaine de personnes ont démarré, de leur propre initiative, une manifestation sur la Plaine de Plainpalais. Cette manifestation, s’est éloignée en musique du point de rassemblement sous le slogan « contre le virus du capital » tout en restant dans le périmètre de la plaine de Plainpalais.
Plusieurs militant.e.s et employé.e.s des syndicats occupés à ranger le matériel du rassemblement, ont alors vu débarquer un nombre impressionnant de policiers en tenue anti-émeute qui ont chargé et matraqué plusieurs manifestant.e.s. Ils ont également procédé à au moins une arrestation violente comme en témoigne la photographie sur le site de la Tribune de Genève.
Nous tenons à dénoncer une intervention policière disproportionnée qui s’est déroulée sous nos yeux. Alors que les rues basses étaient bondées et que les magasins ne pouvaient plus assurer les mesures sanitaires, des centaines de policiers étaient mobilisés pour empêcher toute contestation, même pacifique hors de la plaine de Plainpalais. L’intervention policière était voulue pour impliquer des violences envers des manifestant.e.s qui ne représentaient aucun risque pour le reste de la population ou pour la circulation routière qui n’a pas été altérée par ce défilé spontané. Nous dénonçons une intervention dangereuse de la police qui n’a pas hésité à charger les manifestant.e.s au milieux des stands des puciers et à les pourchasser parmi les badauds.
Il y a moins de trois semaines la police laissait défiler une manifestation non autorisée des opposants au port du masque au mépris des impératifs sanitaires, c’est contre quelques douzaines de jeunes qui revendiquent de se réapproprier l’espace public, la rue que le Conseil d’Etat (le Département de M. Poggia) envoie des centaines de policiers lourdement armés.

Dans le contexte de crise sociale, économique et surtout sanitaire que nous vivons, il convient plus que jamais de respecter l’essence des libertés démocratiques dont fait partie le droit de manifester.