Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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GFIU, la Fédération générale des syndicats indépendants de Palestine

vendredi 11 septembre 2015 par Claude REYMOND

Présentation

Officiellement créé en 2007, la Fédération générale des syndicats indépendants (en anglais General Federation of Independent Unions, ou GFIU) est la plus grande fédération de syndicats indépendants dans la Cisjordanie occupée et à Gaza. Les autres sont la Fédération générale palestinienne des syndicats (PGFTU), qui est le syndicat partenaire officiel de la Confédération syndicale mondiale, et la Fédération des travailleurs palestiniens, qui fait partie des associations de l’OLP. Ces deux fédérations principales ne sont pas indépendantes politiquement, elles sont constituéss de représentants non élus de partis politiques rattachés à l’OLP.

Nous représentons 19 syndicats d’un large éventail de secteurs, notamment les produits pharmaceutiques, l’électricité, l’eau, l’agriculture, la santé, le travail social, les services postaux, les services financiers et les universités, entre autres. Les syndicats de la fédération représentent environs 20,000 membres.

Notre mission est d’organiser les travailleurs palestiniens et les segments pauvres et marginalisés de la société palestinienne à lutter pour la justice politique et sociale, y compris les travailleurs palestiniens dans les lieux de travail israéliens.

La GFIU adhère aux principes inclusifs et démocratiques d’organisation et d’action politique. Reflétant ce principe, nous élisons nos représentants à travers des élections régulières, qui ont lieu tous les quatre ans. Le syndicat essaie ardemment de garder son indépendance. En tant que fédération, il n’a pas d’affiliation politique partisane établie ni de source de financement extérieur. Il fonctionne sur la base du volontariat. Les 11 membres de la direction sont eux- mêmes des travailleurs impliqués dans différents secteurs.

Notre lutte

Plus de 60 ans après la Nakba, les Palestiniens luttent toujours pour l’indépendance nationale et le droit au retour. Les travailleurs et les syndicats en Palestine ont une longue tradition de participation et de sacrifice pour cette lutte, qui remonte aux années de la domination britannique. Dans le moment présent, nous sommes confrontés à des défis importants :

  • La poursuite des politiques coloniales, qui exposent les Gazaouis aux agressions militaires répétées et qui déciment Gaza par un siège économique ; qui visent à déposséder notre peuple de leurs terres en Cisjordanie et Jérusalem-Est ; qui « Judaïsent » Jérusalem-Est en expulsant la population, en supprimant tout possibilité d’organisation politique par le peuple pour leurs droits, et en empêchant tout développement économique productif qui puisse permettre au peuple palestinien de vivre dans la dignité. Pendant ce temps, la capacité à se mobiliser pour les droits sociaux et politiques est constamment remise en question, à la fois par la domination coloniale, et à l’intérieur de l’autonomie palestinienne.
  • Malgré la poursuite du contrôle colonial et l’absence de libertés politiques pour notre peuple, la vision sociale et économique des plans nationaux de développement actuels sont basés sur les politiques néolibérales qui favorisent les intérêts des grandes entreprises, locales et internationales, tout en conduisant à l’accentuation des inégalités dans la société.
  • De cette façon notre lutte en Palestine est aussi celle partagée par les travailleurs de la région. Bien qu’il existe des différences entre pays, tous les travailleurs de la région sont confrontés à des préoccupations communes de politiques telles que : la privatisation ; la déréglementation du marché du travail ; la réduction du rôle du secteur public à fournir des services à la population ; l’introduction de l’électricité pré-payée et la collecte privée des factures d’eau et d’électricité ; la marchandisation de notre terre, qui fait grimper le prix des terres et du logement ; une poussée vers la décentralisation de la gouvernance, qui contraint les communautés et les municipalités à se concurrencer les unes contre les autres pour accéder aux ressources
  • La grande majorité de notre peuple est confrontée à la détérioration des conditions de vie, tandis qu’une minorité est en train de devenir très riche. L’économie palestinienne est maintenant en récession. Nous sommes confrontés à la hausse des prix des aliments et du carburant ; au gel des salaires dans le secteur public ; à des coupes dans les services publics ; et à des pressions pour éliminer les subventions publiques pour le carburant, l’électricité et l’eau. Le résultat est plus de chômage, plus de baisse des salaires réels, et plus d’endettement de notre peuple.
  • Dans ce contexte, le secteur du travail est en cours de réforme pour soutenir les exigences des grandes entreprises / intérêts privés. Un certain nombre de lois clés du travail sont en cours d’élaboration ou de modification et un processus de « dialogue social » se déroule pour ces négociations.


Vision et rôle de la GFIU

Le Secrétaire général, Mahmoud Ziyadeh, résume la vision de la GFIU : « Nous croyons que la question de la justice sociale en Palestine ne peut pas attendre la fin du colonialisme israélien... nous croyons que la lutte pour la justice sociale dans la société palestinienne fait nécessairement partie de la lutte plus large contre colonialisme israélien. »

La GFIU est principalement impliquée dans deux activités principales :

1) Les négociations de travail avec les propriétaires d’entreprises dans tous les secteurs, en faveur des travailleurs

2) Le lobbying et la pression sur l’Autorité palestinienne et le secteur privé en ce qui concerne les grands changements de politique juridique, économique, et sociale qui touchent les travailleurs, les chômeurs, pauvres, les femmes, et les segments marginalisés de notre société.

Le Secrétaire général de la GFIU ajoute : « Nous ne pouvons pas maintenir notre dignité avec le genre de société que nous sommes en train de construire. Nous nous demandons : Quel genre de société voulons-nous construire ? »

Notre travail est basé sur la conviction que les luttes des travailleurs en Palestine, le monde arabe et dans le monde entier sont inséparables. Nous nous considérons comme participant à une lutte internationale pour la justice sociale et politique, et nous cherchons à construire des réseaux de solidarité et de soutien mutuel dans la poursuite de cette lutte.



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