Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Eugène SUTER, président de l’USCG au temps de la « guerre froide »

jeudi 30 juin 1955 par Claude REYMOND

Réunification du mouvement syndical
sur la place de Genève

Procès verbal
de la conférence du 30 juin 1955, convoquée par le Secrétariat de l’USS, à la salle de réunion de la FOMH, rue Guillaume-Tell 5, à Genève

extrait

Suter, F.O.M.H./U.S.C.G. : En sa qualité d’actuel président
de l’U.S.C.G., il désire donner son impression et son appréciation
sur la proposition Tronchet. Pour ce faire il rappelle quelques
points d’histoire. Il déclare qu’on pourrait aussi analyser le
mouvement anarchiste dont certains se sont distancés depuis. Si
l’on peut dénigrer le mouvement actuel, il est d’avis que l’on ne
doit pas suspecter les intentions : Il faut se baser strictement
sur les faits.

On invoque comme principal argument que l’influence communiste
a été la cause de la démission ou de la non-adhésion de certai-
nes sections. Si l’U.S.C.G. n’a peut-être pas eu toujours une
position conforme à l’orthodoxie de l’U.S.S., elle n’a pas davantage
adopté celle du P.d.T. Les diverses influences qui se mani-
festent sur la place de Genève se retrouvent dans le Cartel, et
le secrétaire permanent s’est efforcé de concilier ces différents
points de vue. S’il n’y avait pas eu des questions de prestige,
il aurait été facile de trouver une solution de co-habitation.
Si l’on note une certaine prépondérance de l’influence des
membres affiliés au P.d.T., cela vient de l’abstention dans laquelle
se sont réfugiés certaines organisations et de nombreux
syndiqués, et ceci bien souvent sans qu’ils aient été molestés
ou froissés de quelque manière- que ce soit. Si l’on a pu reprocher
certaines interruptions dont quelques délégués ont parfois
été l’objet, cela n’a jamais été pour des raisons idéologiques,
mais pour des attaques ou des erreurs de fait. D’autre part, les
publications de L. Tronchet contre certains responsables de
l’U.S.C.G. ont influencé défavorablement certains syndiqués et
n’ont fait qu’envenimer la situation.

En conclusion, le président de l’U.S.C.G. déclare que son comité
s’est toujours efforcé de respecter la légalité et les opinions.
Il déplore l’abstention de nombreux groupes qui ont ainsi
laissé toute facilité aux représentants du P.d.T. de prendre une
importance qu’ils n’auraient jamais eue sans cela. Le respect
de l’article 17 des statuts U.S.S. est le seul moyen de faire contre-
poids à leur influence soi-disant prépondérante.

En terminant, Suter désapprouve la proposition Tronchet.