Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Etat de situation des Unions syndicales cantonales

vendredi 15 octobre 2010 par Claude REYMOND

La Conférence des Unions syndicales cantonales a considéré au printemps 2010 qu’il lui fallait dresser l’inventaire des problèmes rencontrés dans chaque canton par ses membres.

Lesquels ont répondu aux questions mise en rouge dans le document ci-annexé.

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2010-10-15usc_Sondage_et_resultats_FR.pdf

Le rapport ci-dessous exhume certainement les principales considérations, mais de loin par toutes celles qui à mon avis devront faire débat...


Berne, le 8 octobre 2010

Conférence de coordination du 15 septembre 2010

Mise en perspective des résultats du sondage réalisé auprès des unions syndicales
cantonales (USC)

1 Vue d’ensemble/résumé

Les unions cantonales des cantons d’AG, BE, BL, BS, GE, LU, NE, SG, SO, TG, VD, VS et ZH ont
répondu aux 26 questions de ce sondage. Celles-ci sont donc représentatives et figurent dans
une vue d’ensemble (classées par ordre alphabétique).

1 Dans quelques USC, en particulier dans les grandes, on constate un certain déplacement des
activités et des responsabilités au profit des fédérations, en particulier d’Unia, la plus grande.

2 Ces quatre à cinq dernières années, la plupart des USC ont maintenu leurs activités à un niveau
quelque peu identique ou les ont développées.

3 La politique de recherche d’associations appliquées au niveau national n’a, la plupart du
temps, pas eu son pendant au niveau cantonal.

4 Peu d’USC ont des unions locales et régionales.

5 D’importantes adaptations structurelles ont eu lieu à BS/BL (collaboration intensifiée) et à ZH
(élimination de structures à double dans la ville et le canton).

6 Peu de commissions statutaires sont en fonction.

7 Dans quelques USC non réorganisées, des adaptations structurelles sont prévues.

8 Les fédérations attendent de la mise à jour de leurs structures une optimisation de leur fonctionnement
et une baisse de leurs frais.

9 De manière générale, la présence publique des USC dans les médias n’est pas très estimée.
Mais l’image obtenue est très hétérogène.

10 Les assemblées des délégué(e)s des USC ne sont pas très prises en considération par les
médias.

11 Les contacts avec les autorités sont considérés comme fonctionnant de manière satisfaisante,
les réponses reçues concernant surtout le niveau législatif.

12 Rapports USS/USC : les réponses varient beaucoup – du OK à la critique de fond (ZU) avec
pour but de revaloriser nettement la position des USC au sein de l’USS.

13 Généralement, le travail en réseau des USC avec les autres acteurs politiques est jugé bon.

14 Généralement, la représentation des fédérations au sein des instances des USC est jugée
bonne.

15 La représentation des fédérations au sein des instances des USC est jugée représentative
des membres des USC.

16 Habituellement, les organes dirigeants des USC n’ont pas été modifiés ; on constate une légère
tendance à un renforcement des secrétariats/présidences.

17 L’organisation des assemblées des délégué(e)s ne s’est modifiée que dans une mesure minime.

18 Les principaux thèmes abordés par les assemblées des délégué(e)s sont des thèmes syndicaux.

19 Les assemblées des délégué(e)s sont relativement bien fréquentées.

20 La participation aux assemblées des délégué(e)s est relativement stable, mais une tendance
à la baisse est constatée dans certains cantons.

21 Toutes les USC travaillent avec des ressources financières limitées. Beaucoup d’entre elles
ont déjà connu des réductions de leur budget ou ont dû relever leurs cotisations.

22 Seuls quelques rares cantons versent encore des (petits) subsides pour les conseils juridiques.

23 Dans quelques USC, les cotisations ont déjà été adaptées. Aucune USC ne prévoit actuellement
de réviser ses cotisations.

24 La plupart des USC ont un secrétariat professionnel qui, pour l’essentiel, est financé par les
cotisations des syndicats. Les fonds publics ne jouent un rôle important que dans le canton
de TG.

25 Adaptation des cahiers des charges : les réponses varient beaucoup – du développement de
l’offre de services par les secrétariats des USC à leur démantèlement via une réduction des
pourcentages d’emploi au sein de ces derniers.

26 La majorité des USC n’assurent pas de permanence juridique partiellement subventionnée
par une commune ou un canton.

2 Commentaire/prochaines étapes

Les réponses reflètent l’importante hétérogénéité qui caractérise la situation des USC. Concernant
les changements intervenus, on constate toutefois, pour toutes les USC,

  • qu’il n’a pratiquement pas du tout été possible d’appliquer au niveau cantonal la politique de
    recherche d’associations menée avec succès au plan national. Pour les nouvelles fédérations,
    la question de l’USC a souvent été jugée comme une « course d’obstacles ».
    Comme l’USS, les USC se voient confrontées au défi posé par les fédérations, à savoir : de déterminer
    par quels canaux passe l’identification de l’engagement syndical ? Les fédérations qui
    mettent au premier plan leur développement et, donc, leur identité par rapport à des membres
    potentiels, font plus pression sur les USC (et à l’USS) pour que les acteurs des campagnes agis3
    sent à travers l’identité des fédérations et non de leur toit, les USC, qui ne recrute pas de membres.
    De ce fait, les USC sont pour l’essentiel toujours portées par le « noyau des fédérations de l’USS
     ». Là où certaines fédérations de ce noyau ont agi, on a assisté à un rééquilibrage des rapports
    entre USC et fédérations au profit de ces dernières.

Pour l’avenir, la situation des USC reste fragile et dépend de l’évolution de la politique que les
grandes fédérations suivront en matière d’USC. Par exemple, si Unia et/ou Unia est les fédérations
du public décident de faire, à l’avenir, passer leur politique syndicale plus à travers l’identité
de la fédération – en intégrant cette démarche dans sa/leur stratégie de recrutement/
développement -, alors le rapport encore un tant soit peu équilibré qui existe entre les fédérations
et les USC basculera rapidement.

La stratégie proposée par l’USC ZH (voir le détail des réponses au sondage) qui consiste à renforcer
les USC, développer la coordination entre elles et les soutenir à travers l’USS va dans le
sens contraire à la tendance observée dans les réponses au sondage.
En résumé, la réalité actuelle des USC permet encore que l’on mène de manière centralisée, via
l’USS, un débat de stratégie sur l’avenir de celles-ci. Si ce n’est pas le cas en 2011 ou, au plus
tard, en 2012, on court le risque que les fédérations imposent des modes de fonctionnement différents
d’une région à l’autre, pouvant conduire à la dissolution d’USC ; le danger pourrait en être
que des décisions régionales débouchent dans les faits sur une politique nationale qui ne serait
plus pilotée consciemment.

Comment procéder
Pour éviter une telle évolution, l’USS organisera, après son congrès des 5 et 6 novembre 2010,
une discussion sur l’avenir des USC. Dans ce but, on commencera par réaliser un sondage sur la
réalité et les perspectives des USC, du point de vue de ces dernières ; cela, à titre de réaction au
présent sondage effectué auprès des USC. Ensuite, une stratégie sera proposée au Comité présidentiel
de l’USS (= fédérations du noyau), proposition qui sera discutée par après dans les
structures de cette dernière.

Si les propositions devaient entraîner une adaptation des statuts de l’USS, celle-ci serait adoptée
lors du congrès ordinaire de l’USS de 2014 ou, éventuellement, lors d’un congrès extraordinaire
consacré aux statuts de l’USS.

Peter Sigerist