Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Assistantes médicales : le dumping est bien réel !

Invitation à la presse

vendredi 22 juin 2007 par _information fournie par la composante

Les assistantes médicales genevoises ont manifesté en très grand nombre, en novembre dernier, contre la dénonciation par les patrons de leur CCT. A la mi-mars de cette année, l’Association des médecins de Genève envoyait à tous ses membres ses recommandations pour les nouveaux engagements, avec à la clé une baisse des salaires de 5 à 11%. D’où la crainte des assistantes d’un dumping généralisé sur leurs rémunérations et leurs conditions de travail.

Depuis, le syndicat Unia et l’Association genevoise des assistantes médicales (AGAM) ont mené une large enquête sur les conditions de travail et de salaires pratiqués à Genève. Les médias sont invités à assister à la présentation des résultats de cette enquête :

le lundi 25 juin 2007 à 12h30

dans les locaux du syndicat Unia, 5 chemin du Surinam à Genève

Selon les premiers constats de cette enquête, la pression sur les salaires à la suite de la dénonciation de la CCT par les patrons est bien réelle. Il ressort aussi que la répartition par âge, formation, taux d’activité, heures supplémentaires, 13e salaire, etc. révèlent des disparités dans le métier. Nous souhaitons également présenter les pistes à suivre afin d’endiguer le démantèlement des conditions de travail.

Sandrine Collé, Présidente AGAM

Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical Unia


Suite à la dénonciation de la convention collective de travail des assistantes médicales à Genève, nous avons effectué une vaste enquête afin de mesurer les conséquences de cette résiliation. Dans ce contexte, plus de 1’000 questionnaires ont été adressés aux cabinets médicaux. Environ 380 ont été retournés remplis.

Ce sondage présente les résultats suivants. En ce qui concerne la composition du personnel, 78% des personnes travaillant dans des cabinets médicaux genevois sont des assistantes diplômées. Le 22% restants réunit des secrétaires, laborantines, infirmières ou autres. 93% exercent les tâches d’une assistante médicale. La plupart de ces personnes ont été formées dans les années 1995-2006 et sont âgées entre 30 et 50 ans.

En matière de salaires, 59% perçoivent un revenu conforme à la Convention collective de travail (CCT) alors que 37% touche plus que les minima. Les salaires plus élevés que ceux prévus par la CCT sont en général supérieurs de 10 à 20%. 4% des assistantes sont en revanche payées en dessous des tarifs de la convention. A cette dégradation des conditions de travail s’ajoute, pour 14% des assistantes, l’absence d’un 13ème salaire autrefois garanti par la convention. 34% du personnel effectue en outre des heures supplémentaires. Par contre, 24% des assistantes bénéficient de plus de 7 semaines de vacances, relâches certainement liées à la fermeture des cabinets médicaux.

Cette enquête démontre que la dénonciation d’une CCT est synonyme de pression et de baisse de salaires. Rappelons, pour mémoire, que la CCT des assistantes médicales a été résiliée par l’Association des médecins du canton de Genève (AMG) avec effet au 1er mars 2007. Les négociations portées devant la Chambre des relations collectives de travail n’y ont rien changé. Pas plus que la manifestation qui a réuni, le 20 novembre 2006, plus de 200 assistantes médicales devant l’assemblée de l’AMG. Munies d’une pétition signée par plus de 550 personnes, ces dernières protestaient contre la dénonciation de la CCT et réclamaient un maintien des acquis.

De son côté, L’AMG a adressé à ses membres de nouvelles recommandations pour augmenter l’horaire de travail des employées de 40 à 42 heures par semaine, soit 5% de plus. Parallèlement l’Association préconise une baisse des salaires de l’ordre de 5 à 11% selon l’ancienneté, soit entre 228 et 596 francs de moins sur le salaire mensuel ! Motif évoqué : il s’agirait, selon le bureau de l’AGM, d’aligner les salaires des assistantes genevoises sur ceux de leurs collègues romandes.

Une proposition qui n’est certes pas étrangère à la diminution, depuis le 1er juillet 2006, de la valeur du point TarMed, passée à Genève de 0,98 cts à 0,96 cts, et qui représente une baisse de 2% des revenus des médecins. Il n’en demeure pas moins qu’un généraliste genevois facture 27% de plus que son homologue vaudois (source : Login, cité dans l’Hebdo 09.11.06).

Dans ce contexte, nous avons demandé une rencontre avec les conseillers d’état Unger et Longchamp. Selon M. Longchamp, tant que les salaires genevois ne sont pas inférieurs à ceux des collègues vaudoises, il n’y a pas lieu de peindre le diable sur la muraille. Ce curieux raisonnement est dangereux pour l’avenir des conditions de travail à Genève !

Nous dénonçons l’incurie des autorités et les pressions sur les coûts de la santé – valeur du point, recommandation consistant à aller se faire soigner ailleurs – comme la sous-enchère salariale et l’affaiblissement de la couverture conventionnelle, propres à ouvrir largement les portes à la déréglementation.