Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève
iban CH69 0900 0000 8541 2318 9
Travailler toute sa vie et finir dans la pauvreté en attendant la retraite : c’est indigne d’un Canton riche comme Genève. Les syndicats proposent une alternative : instituer une vraie rente-pont dès 57 ans révolus, qui sert les montants des prestations complémentaires cantonales AVS/AI
Expulsé-e-s du marché du travail
Ils-elles ont plus de 50 ans. À cause des politiques patronales de précarisation de l’emploi et du manque de protection suffisante contre le licenciement dans le droit du travail en Suisse, ils-elles se retrouvent licencié-e-s. Puis au chômage, puis en fin de droit. En dépit d’un discours lénifiant sur la valeur de la transmission de l’expérience, les entreprises ne les engagent plus. Passé 50 ans, une fois l’emploi perdu, il est prouvé qu’il devient pratiquement impossible d’en retrouver un d’égale qualité et revenu, voir un tout court. Les salarié-e-s de plus de 50-55 ans subissent une véritable expulsion du marché du travail.
Finir à l’aide sociale ou dépendre de l’entourage
Alors qu’ils et elles ont travaillé toute leur vie ou presque - et contribué à la richesse des entreprises et des collectivités publiques - après la fin du droit au chômage, c’est la chute brutale de revenu et l’entrée dans la spirale de la pauvreté. Parce que aucun dispositif spécifique n’est prévu, il n’y a guère d’alternatives : c’est soit l’aide sociale, soit dilapider ses économies et vivre des ressources de l’entourage familial. Et pour tous-tes, une forte dégradation des conditions de vie, l’isolement et la détresse.
Des constats alarmants
Ce sort touche de plus en plus de personnes et est indigne de la Suisse et de la riche Genève. Tous les voyants sont au rouge. Depuis 2000, la part des 50+ au chômage augmente fortement. La durée de recherche d’emploi chez les 55+ est 1,5 fois plus longue de la durée moyenne et 2 fois plus longue que chez les 15 à 24 ans. Il est sidérant de constater qu’en Suisse il y a une véritable explosion du recours à l’aide sociale à cause de cette expulsion du marché du travail. Entre 2000 et 2016 la part des 55+ à l’aide sociale en Suisse a augmenté de plus de 60%, alors que l’augmentation de la population de cette tranche d’âge n’a été que de 12%. À Genève, même topo : entre 2013 et 2017, la part des 55+ à l’aide sociale a augmenté de 33%, soit 614 personnes de plus en 4 ans. Or, selon l’Hospice Général, seul 20% des ayants droits à l’aide sociale la demandent.
Lutter pour de nouveaux droits
La CGAS s’est allié aux partis de l’Alternative pour instituer une vraie rente-pont pour permettre aux personnes sans emploi proches de l’âge de la retraite (chômeurs-euses en fin de droit et sans emploi à l’aide sociale ou sans revenu) de vivre dignement en attendant la retraite, plutôt que de recourir à l’aide sociale.
Un projet de loi - PL 12567- a été déposé devant le Grand Conseil genevois le 27 août et renvoyé pour étude en commission des affaires sociales le 13 septembre 2019. Les conditions pour bénéficier de la rente-pont sont simples : avoir 57 ans révolus au moment de la demande (ce qui permet d’inclure les personnes qui arrivent au chômage à 55 ans) ; avoir travaillé et cotisé à l’AVS durant 10 ans tout au long de la carrière (ce qui permet d’inclure nombre de personnes devant vivre aujourd’hui avec les minimas de l’aide sociale), rentrer dans les conditions de revenus pour avoir accès aux prestations complémentaires cantonales AVS/AI. Le montant servi sera le montant des rentes complémentaires cantonales AVS/AI.
Un vrai dispositif et pas une demi-mesure
Ce projet représente une alternative qui répond mieux aux besoins que le projet de loi de 2018 du Conseil d’Etat qui propose 18 mois de versement des indemnités de chômage plafonnées à 4000 francs et à partir de 61 ou 62 ans. Et une alternative au projet de loi du Conseil fédéral en consultation jusqu’à fin septembre 2019, qui préconise la rente-pont à partir de 60 ans après 20 ans de cotisations à l’AVS, dont les 10 dernières années sans interruption et immédiatement avant l’inscription au chômage.