Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Solidaires avec le personnel de vente !

lundi 18 octobre 2010 par _information fournie par la composante

Non à la détérioration des conditions de travail et à la mort programmée des magasins de petite et moyenne taille.

La loi détruit la vie privée des vendeuses et vendeurs et de leurs familles

Pour le personnel de la vente, fermer les magasins à 20h le soir signifie terminer le travail à 20h30 et arriver chez soi encore plus tard. A cette heure, les enfants sont couchés, les activités culturelles et associatives ont déjà commencé. A cela viennent encore s’ajouter une heure de plus le samedi soir et quatre dimanches de travail par année, dont deux avant Noël : autrement dit, les employé-e-s ne pourront même plus compter sur leur seul jour de congé fixe hebdomadaire ! Les 20’000 vendeuses et vendeurs, leurs enfants, conjoint-e-s et ami-e-s ont aussi droit à une vie sociale et familiale.

La loi péjore les conditions de travail du personnel de la vente

Les conditions de travail des vendeuses et vendeurs sont particulièrement difficiles. Les salaires sont bas et stagnent depuis plusieurs années. Aujourd’hui, le salaire minimum est de CHF 3’720.— sur 12 mois pour 42h par semaine. Le personnel n’a pas d’horaire fixe, ni de jour de congé fixe. Concrètement, cela signifie que les vendeuses et vendeurs doivent se porter disponibles pour leur employeur pendant toutes les heures d’ouverture des magasins, soit 67h30 par semaine. La nouvelle loi a pour conséquence d’allonger encore la journée de travail et de porter cette disponibilité horaire à plus de 71h par semaine.

La loi n’offre aucune contrepartie aux employés

Les syndicats se sont efforcés de trouver un accord avec le patronat en demandant des protections supplémentaires pour le personnel de vente contre une extension des heures d’ouverture des magasins. Malheureusement, le patronat a rejeté la grande majorité des revendications syndicales. Il a notamment refusé de porter le salaire minimum dans la branche à CHF 4000.— ou que toutes les vendeuses et vendeurs du canton aient au moins la garantie d’une augmentation salariale à hauteur de l’augmentation du coût de la vie.

En matière de protection contre la flexibilité, le patronat a refusé d’entrer en matière sur la définition d’horaires fixes ou la diminution de l’amplitude maximale de la journée de travail (14h actuellement soit théoriquement de 6h00 à 20h00).
Les patrons n’ont aussi jamais proposé que le travail jusqu’à 20h00 soit réservé au personnel étudiant ou que les mères de famille en soient exemptées.

Une menace pour le petit commerce et les marchés

Il est avéré que toute extension des horaires d’ouverture avantage les grandes surfaces au détriment du petit commerce. Or la grande distribution affiche déjà des bénéfices records : 430 millions de francs pour COOP, 846 millions pour Migros en 2009. Dans ces circonstances, la prétendue nécessité de lutter contre une concurrence des centres commerciaux français n’est guère convaincante ; ceci d’autant plus que c’est l’attractivité des prix, bien plus que les horaires, qui attire la clientèle de l’autre côté de la frontière. En revanche, les épiceries familiales et les marchés dominicaux seront quant à eux d’autant plus exposés à la concurrence directe des grandes distributeurs. Des services de proximité et produits régionaux sont directement menacés par cette loi.

Une loi contre l’emploi

Cet avantage des grandes surfaces renforcera encore le phénomène actuel de fermeture des commerces de petite et moyenne taille, avec pour conséquence une destruction de places de travail et la création d’emploi toujours plus précaires. Ces vingt-cinq dernières années, les commerçants genevois ont supprimé 4265 emplois à pleins temps.

Nombre et type d’emplois dans le commerce de détail genevois (source : recensement des entreprises 2008)

Année 1985 2008 Variations
Temps pleins 17’348 13’083 -25%
Temps partiels 5’548 7’166 +29%
Emplois 22’896 20’249 -12%

L’ensemble des salarié-e-s risque de voir ses horaires de travail s’étendre
L’ouverture prolongée aura des répercussions directes sur toute une série de travailleuses et de travailleurs qui verront eux aussi les horaires flexibles et le travail du soir se généraliser : la production alimentaire, les transports, la logistique, la poste, les transports publics, etc. Toute extension des horaires d’ouverture des magasins a un effet boule de neige. La nouvelle loi s’inscrit dans une volonté du patronat de flexibiliser toujours plus les conditions de travail : les révisions de la loi fédérale sur le travail se multiplient, ouvrant la voie à une généralisation des formes de travail « atypiques » (la nuit, le dimanche). Voter non, c’est participer à la défense solidaire et collective des conditions de travail de l’ensemble des travailleurs et travailleuses !

Une loi contraire à notre qualité de vie

En restructurant le secteur de la distribution toujours plus en faveur des grands groupes, au détriment du commerce de proximité, en privilégiant la consommation de masse au détriment de la vie sociale et familiale, en provoquant des dépenses énergétiques supplémentaires inutiles (éclairage, chauffage des magasins, transports vers les grands centres commerciaux, etc.), la loi aura des coûts écologiques et sociaux importants. Or, elle ne répond pas à un besoin de la population. L’offre est aujourd’hui suffisante, et permet de satisfaire les besoins des consommateurs sans toucher aux conditions de vie des quelques 20’000 vendeuses et vendeurs du canton et de leurs familles.

PS:

Comité contre la modification de la LHOM : Association des marchés, Comedia, CUAE, Gauche anticapitaliste, Groupement des entrepreneurs indépendants et progressistes, Collectif Haddock, Jeunesses socialistes, MPS, Parti du Travail, Parti socialiste, ROC, Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs, Solidarités, Unia, United Black Sheep, Les Verts, La Vrille