Communauté genevoise d’action syndicale

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Genève/Berne, le 9 août 2012

Fin du conflit autour du plan social de Merck Serono – quel avenir pour l’emploi dans l’industrie suisse ?

jeudi 9 août 2012 par infomation fournie par nos alliés

L’Assemblée générale des employé-e-s de Merck Serono a adopté aujourd’hui à une très large majorité le protocole d’accord négocié entre la représentation du personnel, le syndicat Unia et la direction du groupe sous l’égide du Conseil d’Etat genevois. Cet accord améliore de manière significative l’offre de plan social de Merck Serono et met ainsi fin à une des mobilisations les plus remarquables de l’histoire récente de l’industrie suisse. La lutte du personnel de Merck Serono n’a toutefois pas pu empêcher la fermeture du site genevois. C’est pourquoi le personnel a décidé de désormais concentrer ses efforts sur le retour à l’emploi, notamment à travers la création d’un institut de biotechnologie, mais aussi sur la sensibilisation de l’opinion à la révision nécessaire du droit du travail en Suisse.

L’Assemblée générale de Merck Serono a approuvé à une très large majorité le résultat des négociations entre la représentation du personnel, le syndicat Unia et la direction du groupe. Ces négociations, faisant suite à l’échec de la tentative de conciliation menée par la CRCT et la reprise des mesures de grève par le personnel, se sont déroulées sous l’égide du Conseil d’Etat genevois et ont débouché sur une amélioration significative de l’offre initiale de plan social de Merck Serono. Dans l’ensemble, la mobilisation soutenue du personnel et les différentes tentatives de renégociation du plan social qui en ont découlé, ont permis d’y intégrer les améliorations suivantes :

  • la réduction de l’âge de pré-retraite de 58 à 56 ans, accessible dès 5 ans d’ancienneté avec une participation accrue de Merck Serono au pont AVS ;
  • l’éligibilité au plan social pour les personnes quittant l’entreprise avant la fin de leur contrat ;
  • l’augmentation de la prime minimale à 25 000 francs ;
  • une prime supplémentaire pour les employés de plus de 50 ans ;
  • la création d’un fonds permettant l’indemnisation des travailleurs temporaires et sous-traitants ainsi que des mesures de reclassement individuel géré paritairement par l’Etat et Unia avec la délégation du personnel ;
  • une libération de l’obligation de travailler d’un mois pour tous afin de faciliter la recherche d’emploi ;
    l’engagement de Merck Serono à soutenir sous certaines conditions la création d’un institut de biotechnologie.

Cet accord, accompagné par le retrait des mesures de représailles à l’encontre de certains membres de la représentation du personnel, met ainsi fin au conflit autour du plan social qui a été marqué par une des mobilisations les plus remarquables de l’histoire industrielle récente de ce pays.

Depuis le 27 avril, les employé-e-s ont fait preuve d’une détermination et d’une créativité hors pair, en s’appropriant les instruments traditionnels de la lutte syndicale, mais aussi en inventant de nouvelles formes de protestation qui ont suscité un large soutien de la population.

Meilleure protection nécessaire en cas de licenciements collectifs

La lutte du personnel de Merck Serono et de leur syndicat n’a toutefois pas pu empêcher la fermeture du site genevois. Déplorant un cadre légal qui n’offre aux salarié-e-s qu’une maigre protection en cas de licenciements collectifs, l’Assemblée du personnel lance un appel à continuer la lutte pour sauver les emplois industriels en Suisse, et dans l’intérêt de tous, pour la constitution d’un large comité national en faveur d’une révision du Code des obligations. Le syndicat Unia invite par ailleurs le personnel à participer à la manifestation pour une place industrielle forte en Suisse le 22 septembre à Berne, comme une des premières étapes de ce nouveau combat.

L’Assemblée du personnel a également fait une nouvelle fois appel aux autorités politiques pour qu’elles mettent tout en œuvre pour faciliter dans des brefs délais la création d’un institut de biotechnologie, permettant de sauvegarder plusieurs centaines d’emplois de Merck Serono.

Face à la perte potentielle des compétences réunies sur le site genevois, il est de la responsabilité politique des gouvernements cantonaux et fédéral de mobiliser les moyens nécessaires pour que ce projet, qui rencontre un large soutien académique, puisse se concrétiser cet automne.

Renseignements :

Hubert Godinot, membre de la Représentation du personnel, 079 509 07 23

Alessandro Pelizzari, secrétaire régional Unia Genève, 079 817 29 04