Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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NON A LA SUPPRESSION DU RMCAS et A LA MODIFICATION DE LA LASI

pour la sauvegarde de la démocratie

jeudi 17 novembre 2011

Le refus de la suppression du Revenu minimum cantonal d’aide sociale (RMCAS) et donc de la proposition du Conseil d’État de modification de la Loi sur l’aide sociale individuelle (LASI) est un acte important de refus de la fatalité qui tend à faire disparaitre la classe moyenne à Genève et par-là même qui porte atteinte à la démocratie.

Au lieu de préconiser un système flexible permettant d’avoir plusieurs paliers dans le champ de l’insertion professionnelle, le Conseil d’État nous impose ici une vision duale simpliste : il y a celles et ceux qui ont un travail ou qui touchent des indemnités chômage fédérales (80 % du revenu) et les autres qui n’auront plus que l’argent pour manger, pour survivre.

Au lieu de considérer les jeunes et les demandeurs d’emploi n’ayant pas travaillé de manière ininterrompue durant les 18 derniers mois comme un potentiel, une richesse à disposition de l’économie, comme des citoyens responsables et désirant participer à la démocratie en y ayant une place dynamique, le Conseil d’État les relègue dans le dernier filet social existant : l’assistance. Le refus de ce principe d’annulation d’une assurance sociale pour ne faire subsister que le dernier maillon social est un acte hautement citoyen, il est le refus de se considérer comme unique coupable lorsque la formation choisie ou toutes les demandes effectuées ne permettent pas d’avoir un travail.

Pour toute une partie de la population à qui il manque un revenu provenant du travail (d’une des personnes du couple, d’un des jeunes adultes séjournant au domicile familial) cette modification exigera que la famille utilise toutes ses économies et qu’elle vive avec le revenu existant jusqu’à concurrence des barèmes d’aide sociale. Ce NON est le refus, lorsque l’on a tout perdu : travail, économies, de ne plus avoir accès à la socialisation, la consommation nécessaire pour rester dans le mouvement (vêtements corrects, culture, loisirs, alimentation équilibrée, soins dentaires ou ophtalmologiques, etc.). Demander l’aide sociale, l’assistance, reste toujours un acte symbolique difficile autant qu’une situation de précarité pour les familles ou les personnes dans le besoin. Ce passage, quelque soit la qualité des services proposés, constitue l’arrivée dans le dernier échelon de la protection sociale ; il coûte énormément en devoir d’allégeance et d’obéissance.

La modification de la LASI proposée par le Conseil d’État touche un domaine fondamental du « Contrat social genevois » dans lequel nous avons évolué, dans lequel nous vivons. Notre devoir en tant que Socialistes est de donner et répartir les chances d’accès à un revenu du travail au plus grand nombre de personnes habitant Genève plutôt que de donner toujours plus à de moins en moins de gens. Le refus de la suppression du RMCAS est un refus d’inféodation de toute une partie de la population qui n’aura d’autre alternative que d’accepter, sans rechigner, toute proposition ou injonction qui lui sera faite au niveau de la réinsertion professionnelle.

Relevons que le groupe Socialistes au Grand Conseil avait déposé un projet de loi en même temps que cette modification (PL pour l’emploi, PL 10625) qui est un projet avec une ambition, de réelles évolutions et changements de la politique de sécurité de l’emploi dans notre canton. Il préconisait un suivi du parcours de la personne en imposant une plus grande coordination des services existants, ce qui impulsait des étapes de progression ou de reconstruction, de formations qualifiantes ou de stages, d’emplois à durée déterminée. Toute cette gamme de proposition était assortie de revenus différenciés qui sont indispensables pour tirer les personnes « vers le haut ».

Pour nous Socialistes, il est aussi important de prendre du temps, de mettre à profit des compétences et des moyens pour l’insertion professionnelle d’un employé sans qualification que pour un PDG ayant reçu des bonus. C’est bien là que réside toute la différence d’approche de ce qu’est la démocratie !

pour les Socialistes, Lydia Schneider Hausser



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