Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
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Après les 25 licenciements d’août 2008 qui avaient touché tous les secteurs du groupe de presse, après les 14 chauffeurs licenciés en novembre passé à Bussigny et à Genève, Edipresse licencie 19 personnes ce lundi 23 février 2009 dans le secteur de l’expédition des journaux au centre d’impression de Bussigny (CIE).
Depuis août dernier, cela porte le nombre de licenciements à 58 (dont 40 au CIE) et un total d’au moins 85 suppressions d’emplois (dont 45 au CIE) si on tient compte des mises à la retraite anticipée et des départs volontaires non remplacés.
La direction du CIE invoque une baisse de 20% de la publicité dans ses publications en janvier et février 2009, et une diminution de 30 à 40% de la manutention des encarts publicitaires justifiant que le secteur de l’expédition soit essentiellement touché.
En effet sur les 19 licenciements, 17 concernent des « auxiliaires » particulièrement touchés par le statut précaire de leur engagement sur appel en fonction du nombre d’encarts dans les journaux imprimés au CIE. Leur contrat de travail ne garantit ni temps de travail, ni salaires minimaux. Il y est stipulé que « l’employeur ne peut garantir une occupation régulière, celle-ci étant dépendante du volume de travail ». Toutes et tous les auxiliaires du CIE se verront par ailleurs signifier d’ici fin février une réduction de leur temps d’occupation moyen pour les mois à venir.
Les personnes licenciées « bénéficieront » (terme choquant dans une situation pareille) des mêmes mesures d’accompagnement que lors des vagues de licenciements précédentes : libération immédiate, prime de départ en fonction de l’âge et l’ancienneté, possibilité de s’adresser à un consultant pour aider à des recherches d’emploi. Après discussion, la direction du CIE s’est aussi engagée, devant la commission du personnel et le représentant syndical, à donner une priorité active au réengagement des personnes licenciées en cas d’augmentation du volume de travail.
Le syndicat comedia, sans nier la baisse de la publicité dans les médias écrits, constate que la « crise » ne peut pas être la seule invoquée. La politique d’entreprise d’Edipresse a poussé à cette tendance en se lançant dans la concurrence effrénée des journaux gratuits avec Le Matin Bleu, qui a pompé les ressources publicitaires de ses autres titres, et en organisant un transfert de la publicité sur les médias électroniques notamment les sites internet ainsi que les télévisions et radios régionales dans lesquels elle investit sans cesse.
D’autre part, Edipresse poursuit sa politique d’investissements coûteux en Europe de l’Est et en Asie, où le groupe vient de créer, avec un grand groupe de presse local, Edipresse India ce qui constitue, selon son propre communiqué du 3 février 2009, « une nouvelle étape dans l’expansion du groupe en tant que numéro un du luxe et de l’art de vivre en Asie-Pacifique ».
Comedia dénonce que les représentants des salarié-e-s, commission du personnel et syndicats, aient été mis à nouveau devant le fait accompli, une fois toutes les décisions prises, sans aucune concertation et recherche commune d’autres solutions possibles : chômage partiel, réductions volontaires individuelles du temps de travail, propositions d’un plan social pour des départs volontaires, …
Comedia dénonce enfin qu’une entreprise de l’envergure d’Edipresse, qui a la capacité d’investissement et d’autofinancement que l’on connaît, n’assume pas ses responsabilités sociales en mettant tout en œuvre pour le reclassement des personnes qu’elle a occupées pendant des années et qu’elle met au chômage aujourd’hui.
Contacts :
Pedro Sancho, secrétaire central comedia, 076 499 63 82
Bruno Clément, secrétaire régional comedia, 078 548 10 26