Comité d’organisation du 1er Mai

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discours SYNA Raquel Marques Da Silva

6733 signes

mercredi 1er mai 2019

Chère et Cher collègue,
Chère et Cher Camarade,
Chères femmes, jeunes, retraitées, retraités. Militantes, militants de la première Heure,
Bonjour

Je suis très heureuse de pouvoir en ce jour de revendication des travailleuses et travailleurs, m’exprimer devant vous en qualité de membre de la base et de l’ensemble du monde syndical genevois.

Les luttes sont nombreuses et, ma foi, pas facile à gagner vu la montée de la droite, voire de l’extrême droite en Europe, en Suisse et à Genève.

Mais une syndicaliste convaincue est une personne utopique. Elle croit donc que ce qui n’est pas encore arrivé puisse l’être.

ETES-VOUS D’ACCORD ?

Le 19 mai nous allons être appelés à voter sur un nombre impressionnant de sujets et dont la plupart touchent directement les travailleuses et travailleurs de ce pays.
D’abord nous devrons, au Niveau National comme Cantonal, nous mobiliser pour éviter les cadeaux fiscaux que la droite, mais malheureusement aussi une bonne partie de la gauche helvétique et des syndicats nationaux qui appellent à voter oui le 19 mai. L’accepter serait garantir une fracture du filet social, une augmentation importante des impôts des personnes physiques pour couvrir les milliards de pertes garanties entre la baisse Nationale et les cadeaux fiscaux proposés sur Genève. Il faut absolument voter NON et en parler autour de vous pour que vos collègues, non seulement si opposent mais votent. Chaque voix comptera et le combat n’est de loin pas gagné.
IL Y EN A ASSEZ D’ETRE LES PIGEONS DES RICHES ELOIGNES DES REALITES QUOTIDIENNES : VOULEZ-VOUS QUE CA CESSE ?

Je ne vous parle pas de l’attaque faite dans le secteur de la vente, essentiellement occupé par des femmes. Nos chers patrons ne veulent pas respecter le travail, le rémunérer à sa juste valeur, en conséquence une vie familiale et sociale précaire. Non les patrons de la branche ont décidé d’aller chercher un syndicat sans membre à Genève pour signer une convention qui, du coup permettrait l’ouverture des magasins le dimanche. Je ne vous parle pas du non-respect du renchérissement, des salaires de base de misère. Non seulement ce secteur est fortement sinistré mais les femmes qui y travaillent doivent encore, très souvent faire face à du sexisme, des propos, gestes déplacés, des mesures de rétorsion inadmissibles. Le 19 mai nous serons appelés à dire si nous voulons, pour le confort d’une minorité de personnes laisser les magasins ouverts le dimanche. Demain, la nuit et pour finir 24 heures sur 24, fériés, dimanches compris. NON nous ne voulons pas et il faut l’exprimer Haut et Fort. Chacune, chacun a le droit à des périodes de repos, de rencontres familiale et sociale. Il n’est pas admissible d’être à la solde du seul pouvoir de la consommation, de l’argent, du profit et de l’atteinte pour finir sur la santé de vous, de moi.

Y EN A MARE ON VEUT POUVOIR VIVRE LES MOMENTS DE REPOS ET D’ECHANGES SOCIAUX.

Le monde du travail se fragilise avec l’arrivée de certaines entreprises bandits. L’ubérisation que ce soit par les transports en taxi, aujourd’hui la livraison des repas à domicile et déjà des infiltrations dans la santé et l’aide à la personne se développe dans de plus en plus de secteur de l’économie. Cette pratique doit être combattue, dénoncée et refusée totalement. Nous pouvons déjà pour nous-mêmes ne pas utiliser ces services. Nos collègues travailleuses et travailleurs pour ces plateformes sont exploitées, payées au lance pierre, avec aucune garantie de revenu, pas d’assurances sociales, une flexibilité totale réclamée jour et nuit.
ACCEPTONS-NOUS QUE DES TRAVAILLEUSES ET TRAVALLEURS SOIENT TRAITE-ES COMME DES ESCLAVES DES TEMPS MODERNE ?

Les jeunes se mobilisent pour le climat, élan fantastique. Devant cette course en avant de la pollution, la mère terre crie de toutes ses viscères d’arrêter de l’attaquer. Nos dirigeants restent sourds. Ces jeunes ont décidés que, s’ils veulent pouvoir encore vivre dans un confort de santé, sur une planète hospitalière, il ne s’agit plus d’attendre, de faire des Congrès, il faut agir. Descendus dans les rues ils le crient haut et fort mais sont également prêts à mettre la vitesse supérieure si nos gouvernements ne veulent pas entendre l’urgence portée à réagir. Non seulement la mobilisation est très forte mais suivie d’actes concrets ce qui, naturellement, rend leur discours d’une portée beaucoup plus importante.
RESPIREZ C’EST LA SANTE, MOBILISONS-NOUS TOUTES GENERATIONS CONFONDUES

Aujourd’hui il n’est plus possible d’admettre que l’égalité, pourtant inscrite dans la Constitution, augmenté d’une loi spécifique sur l’égalité, ne soit pas entrée dans les faits. Naturellement il existe toujours une importante discrimination salariale, mais pas que…
Les femmes seront dans les rues de Suisse le 14 juin pour crier leur ras le bol avec des revendications claires :

  • Reconnaissance du travail domestique,
  • emploi garanti après un congé maternité,
  • meilleures couverture sociales pour les temps partiels, fréquents chez les femmes pour arriver à concilier vie de famille et vie professionnelle,
  • promotion de la formation initiale et continue,
  • plus de places en crèches et financièrement abordables,
  • respect de la personnalité,
  • revalorisation des métiers essentiellement exercés par des femmes à ce jour,
  • codécision possible sur l’aménagement du temps de travail,
  • et, naturellement, qu’aucun salaire ne soit inférieure à CHF 4’000.00, bataille que nous avons perdu en votation mais sur laquelle nous reviendrons.

SOLIDARITE ENTRE FEMMES ET HOMMES. RESPECT DES DIFFERENCES.

La Suisse doit être solidaire avec les nombreux travailleuses et travailleurs dont les conditions de travail en Europe et dans le Monde sont encore plus précaires que chez nous. Oui c’est possible et la lutte des gilets jaunes, des grèves menées dans nos pays environnants doivent être soutenues. Il faut retrouver les solidarités nécessaires.
NOUS REFUSONS DE PERMETTRE L’EXPLOITATION, LE TRAITEMENT DES PERSONNES TELS DES KLENNEX QUE NOUS UTILISONS PUIS NOUS JETONS DE L’ECONOMIE. LEVONS-NOUS FACE A CETTE MONTEE DE LA PRECARISATION.

Chère et Cher Collègue Chère et Cher camarade,
Chères jeunes, femmes, retraitées, retraités. Militantes, militants de la première Heure,

Ce n’est que unis, responsables et dans la lutte, même musclée si nous ne pouvons vraiment pas nous faire entendre, que nous devons agir pour que ce monde puisse être respirable, responsable, reflet d’une vie dont le travail est fait pour l’homme et non l’inverse. Que la santé devienne une priorité et non son coût. Que les femmes et les hommes, les enfants et les ainés aient toutes et tous le droit au même respect.

Vive la lutte mais nous ne lâcherons rien.



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