p.a. CGAS, Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève -
iban CH24 0900 0000 1775 3619 5
info@cgas.ch
Camarades,
« Camarade » est une interpellation que j’aime utiliser même si elle l’est de moins en moins dans nos organisations politiques et syndicales. Camarade concentre en un seul terme un salut à la fois féminin et masculin, amical et solidaire, intime et collectif.
Camarades donc, la tradition du 1er mai est née dans la lutte des salariés nord-américains contre des conditions de travail proches de l’esclavagisme.
Longtemps le 1er mai a servi de point de repère pour saluer année après année les conquêtes sociales et les droits acquis dans la lutte et souvent dans le sang.
La conquête de la journée des 8 heures a été pendant des décennies le symbole fort de ce jour de lutte que les travailleuses et les travailleurs marquaient en rouge dans leur agendas.
A l’époque, on appelait à la grève ou au chômage volontaire pour participer aux manifestations du 1er mai.
Certes plus tard, le 1er mai a été détourné dans de nombreux pays de son sens profond lié aux conquêtes sociales fondamentales bien que celles-ci soient encore loin d’être acquises pour la plupart des peuples du monde.
Même chez nous, en Suisse, on doit encore se poser la question concernant le symbole central du 1er mai depuis ses débuts : la journée des 8 heures.
La semaine des 40 heures est loin d’être acquise dans tous les secteurs puisqu’en Suisse on travaille en moyenne plus de 42 heures/semaine et que la droite se glorifie d’être ainsi dans le peloton de tête des pays industrialisés les plus travailleurs.
De plus, la flexibilisation complète de toutes les normes de travail est en route pour détruire et pourrir notre vie.
Mais il y a plus, aujourd’hui dans tous les secteurs de notre vie, ce sont nos droits fondamentaux qui sont attaqués et bafoués :
Actuellement la conquête de droits nouveaux est non seulement bloquée mais le centre, la droite et l’extrême-droite ont quasiment le champ libre pour narguer toutes les conquêtes sociales passées. Leur tactique est toujours la même : s’appuyer sur les prétendus abus de faux réfugiés, de faux invalides, de faux chômeurs, de faux assistés sociaux… pour s’attaquer aux droits conquis pour toutes et tous.
Il est donc difficile aujourd’hui d’imaginer encore chez nous le 1er mai comme une journée de conquêtes ; il est cependant essentiel de faire du 1er mai, dès aujourd’hui et dorénavant, une journée de résistance contre toutes les formes d’atteintes aux conquêtes sociales et aux droits fondamentaux de toutes les catégories de citoyennes et de citoyens.
Dans l’immédiat, un objectif est clair : le 17 juin devra être marqué du signe clair de notre volonté d’arrêter cette déferlante droitière qui veut faire passer en force l’équation simpliste qui s’attaque aux droits de toutes et tous pour combattre une minorité d’abus.
La révision de l’AI se justifierait aux dires de l’UDC et de ses thuriféraires du parlement et du Conseil fédéral par la lutte contre les abus pour assainir financièrement l’AI. Et pourtant le directeur de l’AI lui-même l’a dit : « les vrais abuseurs sont une toute petite minorité ».
Même le bihebdomadaire économique d’Edipresse, Bilan, a été obligé de titrer en avril, chiffres à l’appui, que « Les abus de l’AI relèvent largement du mythe ».
Non le véritable but recherché à travers cette révision est de casser des droits humains fondamentaux et qui plus est ceux des personnes les plus atteintes et les plus discriminées de notre société tournée toujours plus vers le profit immédiat à tout prix.
Je ne vais énumérer ici tous les points qui justifient un NON à la révision de l’AI tant il y en a. Cela dépasserait largement mon temps de parole.
Mais je voudrais terminer en dénonçant le scandale du chantage au financement de l’AI : dans une société riche comme la nôtre, nos responsables politiques ont volontairement laisser l’AI s’endetter depuis 10 ans jusqu’à hauteur de 8 milliards sans prendre aucune mesures. Aujourd’hui, la droite ose dire : « nous ne mettrons en place les moyens de trouver des ressources suffisantes et durables pour combler le déficit de l’AI et la financer à l’avenir que si vous accepter de couper dans des prestations et des droits élémentaires en votant oui le 17 juin ».
La meilleure réponse que nous pouvons opposer à cet odieux chantage, c’est un NON MASSIF le 17 juin pour montrer que nous voulons des solutions justes et solidaires.
Puisque j’arrive aux 5000 signes ou 400 mots autorisés par le comité d’organisation et que celui-ci à menacer, si on est trop long, de couper les orateurs en lançant l’Internationale, le mieux est de demander directement d’être coupé par la musique et d’entonner ensemble l’Internationale :
Debout les damnés de la terreDebout les forçats de la faimLa raison tonne en son cratèreC’est l’éruption de la finDu passé, faisons table raseFoule esclave debout deboutLe monde va changer de baseNous ne sommes rien soyons touREFRAINC’est la lutte finaleGroupons-nous et demainL’Internationale sera le genre humainParoles : Eugène Pottier