Comité d’organisation du 1er Mai

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11h, près du Momunent des Brigadistes

Eric Schwapp du Syndicat de la Communication

mardi 5 mai 2009 par Claude Reymond

Mesdames, Messieurs,

Chers(e) Collègues,

Les revendications du 1er mai ne sont pas toujours identiques heureusement, mais d’année en année, elles ne changent pas profondément.

En 1890, c’était la journée de 8 heures que les travailleurs revendiquaient.

Aujourd’hui, c’est l’emploi et la sécurité sociale.

La crise qui touche notre pays, s’installe et prolifère avec son lot d’insécurité sur les places de travail, cela se traduit trop souvent par des pressions sur les employés, quant à leur rentabilité.

Sur des réductions d’heures de travail, et bien évidement sur le salaire.
Et pire encore, sur des licenciements pour raison économique.
Mon grand-père paternel dans son village natal d’Avully, revendiquait et défendait la cause des ouvriers et des petits salaires, comme Conseiller Communal dans les années trente, certains l’appelaient « le communard »
Son petit fils que je suis, ne se bat pas aujourd’hui dans un conseil communal ou municipal, mais il se bat pour le respect des travailleurs.
Pour les droits des travailleurs qui en découlent.

Pour l’acquis des revendications obtenues de longue lutte, par nos anciens.
Ce petit fils croit en la justice sociale de ce pays, malgré les grandes différences entre les pauvres et les riches, qui tentent encore de creuser l’écart, et ainsi de prétériter plus fortement l’ouvrier !

Dans les années trente, la faillite d’une banque cantonale avait amené les travailleurs et la gauche, à monter aux barricades et à mener le combat qui s’imposait.

Aujourd’hui, les données ne sont plus les mêmes.

En annonçant un bénéfice de 825 millions de francs pour l’exercice 2008, la Poste veut du même coup réexaminer, voir fermer un tiers de ses offices de poste, et ainsi réaliser sur le dos de ses employés et de la clientèle, un bénéfice encore plus colossal.

En laissant faire ces fossoyeurs du service public, nous aurons bientôt un désert postal.
C’est-à-dire, autant d’office de poste dans notre pays, que de point d’eau dans le désert.
Avec cela, la Poste veut en plus diminuer le salaire de ses employés du guichet, c’est lamentable de la part d’une entreprise qui se dit sociale.
La Poste a tendance à oublier qu’elle est un service public, et qu’elle appartient au peuple Suisse.
Elle ne peut pratiquer un management ultra libéral, comme le voudraient ses dirigeants.
Nous sommes là le syndicat pour le lui rappeler, et si cela n’est pas suffisant, nous utiliserons d’autres moyens pour nous faire comprendre.
La Poste met en péril un grand nombre de place de travail dans notre Canton, par ses nombreuses restructurations.
Nous sommes intervenus plusieurs fois auprès du Conseil d’Etat, qui malheureusement, ou inconsciemment par laxisme, ne nous a pas écouté, ni suivi dans nos revendications.

La Poste n’est plus l’employeur qu’elle a prétendu être, et cela depuis la séparation des PTT, il serait souhaitable pour le bien de cette entreprise et de son personnel, que les responsables s’en rendent compte.
Depuis cinq ans, les suppressions de places de travail se succèdent, sans pour autant affoler les foules.

La qualité d’un bon service public a tendance à disparaitre, et les rythmes de travail soutenus apportent stress et démotivation du personnel.
En 2008, la suppression du Centre de tri Courrier à Genève a laissé sur le trottoir 300 personnes.

Pour 2009, l’avenir est incertain, et nous pensons que de nouvelles restructurations dans le service de distribution seront appliquées par la Direction de la Poste.
Swisscom, comme bien d’autres entreprises ont supprimé pour leurs parts un grand nombre d’emplois dans notre Canton.

Nous avons maintenant une interpellation d’un député du Grand Conseil qui est déposée.

Nous souhaitons que cela permettent à certains politiciens genevois, de retirer leur œillère, de réagir, et de voir arriver les nombreuses suppressions de place de travail, que la Poste et d’autres entreprises n’ont pas encore annoncé.

Les années trente ont été le témoignage de lutte particulièrement difficile pour les droits des travailleurs, ou il faut le relever, que la solidarité était exemplaire.

La fusillade du 9 novembre 1932 est dans toutes les mémoires, et elle évoque aujourd’hui la répression dans une démocratie.

Face aux prédateurs d’aujourd’hui, que sont les patrons et toute la clique bourgeoise, la lutte n’est pas plus facile.
L’argent est la source du combat du patronat, et là nous n’avions ni ce moyen ni ce but.

Aujourd’hui, nous devons nous battre chaque jour, pour conserver les acquis que nos anciens ont obtenu à la sueur de leur front et parfois avec leur sang.

Nous ne pouvons en leur mémoire, nous permettre de perdre tout cela, sans rien faire, sans réagir.

Ils se sont battus pour nous construire un avenir, nous devons nous battre aujourd’hui comme hier pour l’améliorer.

Pensons à eux, et pensons aussi à nos enfants.

Merci de votre attention.