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© Steeve Juncker | Marguerite Bouget
ERIC BUDRY | 12 Septembre 2007 | 00h05
Les syndicats genevois sont prêts à en faire un casus belli. Déjà ils campent devant l’EMS Le Léman pour mettre la pression sur la direction. Aujourd’hui même, le président national du syndicat Syna se déplace à Genève pour négocier avec le directeur. Dans les jours qui viennent, ils se disent prêts à mobiliser tout le secteur, qui compte 4000 employés.
Mais que cache donc ce licenciement pour qu’il justifie une telle mobilisation, annoncée hier lors d’une conférence de presse ? Il est vrai que Marguerite Bouget n’est pas tout à fait une animatrice pour personnes âgées comme les autres. En plus de ses dix ans passés dans l’établissement de Vésenaz, divers mandats lui ont été confiés qui lui confèrent un statut particulier au sein de sa profession.
Juge aux Prud’hommes, présidente du syndicat Syna à Genève, elle siège à la Commission cantonale des EMS et est très active au sein de son association professionnelle, qui lui confie des cours sur l’animation. Bref, c’est, selon les syndicats, à la fois une représentante du personnel et une animatrice reconnue par ses pairs.
Un licenciement abusif ?
« Et c’est cette personne qu’on veut licencier sous prétexte de prestations insuffisantes ! », s’insurge Yves Mugny, du syndicat Syna. Pour l’ensemble des syndicats de la branche, la cause est entendue, c’est bien une collaboratrice trop critique et dérangeante qu’on veut pousser dehors. Un licenciement rendu plus compliqué du fait de son rôle de déléguée du personnel, puisqu’il doit être motivé.
« Ce sur quoi nous ne lâcherons pas, continue Delphine Bordier (SSP/VPOD), c’est que les délégués du personnel dans les établissements ne puissent être licenciés, sauf faute grave. »
De son côté, la direction de l’EMS ne modifie pas sa position. « Nous contestons le caractère abusif du licenciement prononcé en juin 2007, avec effet au 30 octobre, réagit-elle dans un communiqué. Il appartiendra à la justice, voire à un médiateur civil, de déterminer si nos motifs justifient le licenciement. »