Communauté genevoise d’action syndicale

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Coordination nationale NON à la 5e révision de l’AI le 17 juin

La réinsertion et le financement, maintenant !

lundi 18 juin 2007 par Claude REYMOND

Communiqué à l’issue du scrutin du 17 juin 2007

La Coordination nationale contre la 5e révision de l’AI est évidemment déçue du résultat, mais se félicite d’avoir pu convaincre une partie importante de la population. Le scepticisme exprimé dans les urnes, malgré la disproportion des moyens en présence et les pronostics très défavorables, constitue un tournant : la population ne veut plus du discours stigmatisant de l’UDC. Pourtant la droite et économiesuisse exigent déjà de nouvelles réductions dans les prestations et dans l’accès à l’AI. Le Non de plus de 40% des votants nous encourage fortement à poursuivre la résistance contre le démantèlement social en Suisse. Les organisations qui ont combattu la loi veilleront à ce que les promesses faites sur le financement et la réinsertion soient enfin concrétisées.

Pot de terre contre pot de fer : c’est certainement l’image qui restera de cette campagne. Les partisans de la loi, s’étant rendu compte que la partie était loin d’être gagnée d’avance pour eux contrairement aux pronostics, ont investi dans la campagne une débauche de moyens incomparable avec ceux dont nous disposions. Ils ont non seulement bénéficié du soutien des milieux économiques, mais également de celui de l’OFAS. Contrairement à l’usage, l’office en charge du dossier était en première ligne et son directeur s’est même affiché sur des annonces publicitaires.

Cela étant, nous nous félicitons qu’un véritable débat public ait pu avoir lieu sur cette assurance sociale fondamentale qu’est l’AI. Les personnes handicapées et la réinsertion souhaitée par leurs associations depuis des dizaines d’années étaient au centre des discussions. Le discours stigmatisant et récurrent de l’UDC sur les « faux invalides » et les abus a pu être endigué. Il a été démontré qu’il ne repose sur rien de sérieux : au contraire, les chiffres rendus publics ont montré que les fraudes étaient insignifiantes, contrairement à la situation dans d’autres assurances.

La Coordination tient à remercier les militant-e-s , les organisations et les donateurs qui se sont engagés à un titre ou un autre dans la campagne.

Pour l’avenir, ses membres seront particulièrement attentifs à ce que les promesses sans cesse renouvelées durant la campagne concernant le financement complémentaire de l’AI et l’implication des employeurs soient enfin tenues. Des objectifs chiffrés doivent être fixés concernant la réinsertion et les effets de la loi doivent être évalués. Si les objectifs ne sont pas atteints, des mesures contraignantes devront être prises.


Pour sa part, l’USS déclare :

le peuple veut une meilleure détection précoce et intégration

L’heure est désormais à l’assainissement financier promis de l’AI !

En acceptant la 5e révision de l’AI, les citoyennes et citoyens ont émis le vœu d’une meilleure détection précoce et intégration des personnes handicapées dans le monde du travail. Toutes les parties concernées doivent maintenant passer aux actes : il appartient aux employeurs d’augmenter considérablement le nombre des emplois destinés aux personnes handicapées ou à faible rendement. La détection précoce souhaitée par les Suissesses et les Suisses n’a de sens que si les employeurs sont prêts à continuer à occuper des personnes qui, pour des raisons physiques ou psychiques, ne sont pas ou plus totalement performantes.

L’Union syndicale suisse (USS) exige du Conseil fédéral qu’il mette en place un système de contrôle permettant de déterminer si la détection précoce et les objectifs d’intégration de la 5e révision de l’AI sont atteints. C’est là le seul moyen pour redresser la barre à temps et contraindre les patrons à assumer plus clairement leurs responsabilités.

Le nombre relativement important de NON à cette révision, la majorité de rejetant(e)s de certains cantons et la faible participation à ce scrutin montrent que l’idée de faire payer les améliorations de cette dernière sous la seule forme d’un démantèlement des prestations sur le dos des personnes handicapées et de leurs familles a rebuté un grand nombre de citoyennes et citoyens. L’USS exige que l’application de cette révision n’engendre pas de situations dramatiques.

L’acceptation de la 5e révision de l’AI n’apporte aucune solution au principal problème auquel cette importante assurance sociale doit faire face, à savoir : son endettement. Avant la votation populaire, tous les partis, à l’exception de l’UDC, étaient d’accord pour dire que l’AI ne pouvait être financièrement assainie qu’à l’aide d’un financement additionnel, donc pas au seul moyen de mesures d’économie. Sur cette question aussi, il faut désormais passer aux actes. L’USS exige que les Chambres fédérales adoptent lors de leur prochaine session un financement additionnel apte à assainir rapidement l’AI.