Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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A propos de la nature du projet d’agglomération

vendredi 15 juin 2007 par Claude REYMOND

Ce document fut distribué aux participant-e-s de la séance d’information de jeudi 26 avril 2007 qui se déroula au complexe Martin Luther King à Annemasse (France)

Le projet d’agglomération, ou plutôt d’agglomération/métropole franco-valdo-genevoise, manie et influe sur deux rapports sociaux, au sens large, de première importance et sur les luttes et compromis qu’ils recouvrent : le rapport salarial longtemps enjeu principal voire unique dans nos sociétés et le rapport territorial qui l’a rejoint au cœur des préoccupations des corps sociaux.

Dans les sociétés occidentales, le territoire, l’espace n’ont pas, avant le dernier quart du vingtième siècle, représenté grand-chose sinon des objectifs de conquêtes militaires, le plus souvent coloniales. Jusque-là le temps est la question prioritaire. Le rapport salarial est la base principale des rapports sociaux.

En Suisse, les conventions collectives de travail sont des fondations essentielles de la société dite de concordance qui organisa le pays pendant la période du Miracle helvétique. Pour les partenaires sociaux, organisations patronales et syndicats de travailleurs, le temps est alors le fondement de leurs programmes et de leurs actions. Le temps de travail est au centre des questions qui les opposent : durée, rémunération, condition, sécurité, etc., ainsi que le temps de non-travail : assurances maladies, chômage, retraite, etc.

Le territoire, l’espace, la ville, le logement, l’usine etc., sont considérés alors le plus souvent par tous les protagonistes sociaux, pouvoirs politiques compris, comme des réceptacles neutres dans lesquels la croissance, le modèle de développement, s’installe naturellement. Le logement est notamment l’un de ces réceptacles privilégiés ; il doit permettre l’accumulation des marchandises, des biens d’équipement ménagers. L’espace semble alors une coquille vide où la production et ses produits prennent place.

Aujourd’hui, après quelques décennies, alors que de nombreux mouvements sociaux, notamment le mouvement écologiste, sont venus rappeler que le territoire n’est pas neutre, le problème principal des sociétés humaines paraît devenir l’espace, leurs espaces, les utilisations de l’espace. Ces dernières posent le problème écologique, l’écologie humaine de la ville, que certains appellent l’écologie urbaine ou la ville durable, devenant le problème crucial de l’écologie.

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2007-06-14agglomeration-re5509.pdf