Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Le stress thermique, un danger mortel

La protection de la santé au travail face aux fortes chaleurs : une urgence syndicale

mercredi 19 juin 2024 par Mireille Senn

Le 26 avril 2024, la CGAS a organisé une journée de séminaire sur le thème : changement climatique et protection de la santé au travail, avec plusieurs invité·e·s qui ont apporté leur éclairage d’expert·e sur plusieurs aspects :

Ces interventions ont été suivies de 4 ateliers ayant pour but l’amélioration de la protection contre le stress thermique au travail :

  1. Travail à l’extérieur (agriculture, livraisons à vélo, transports, festivals, tournages radio-tv et films, etc.)
  2. Travail à l’intérieur (industrie, cuisines, blanchisseries, bureaux, écoles, administrations, etc.)
  3. Travail dans la construction (Gros-oeuvre, second-oeuvre, métallurgie du bâtiment, échafaudages, etc.)
  4. Mesures spécifiques pour les travailleuses et les femmes enceintes
La journée a été filmée, et toutes les vidéos sont désormais en ligne à cette adresse.

Ci-dessous, le résumé de la journée en vidéo, par les intervenant·es :

Les travailleur·euse·s sont confronté·e·s à des dangers qui découlent du réchauffement climatique et de la multiplication d’épisodes caniculaires.

Lorsqu’il fait très chaud, l’organisme n’arrive plus à évacuer la chaleur et se retrouve en situation de déséquilibre : le stress thermique. Ses conséquences pour la santé peuvent être multiples : déshydratation, crampes musculaires, pouls rapide, confusions, vertiges, syncope, coup de chaleur qui est mortel dans 15 à 25% des cas, mais encore : réduction des capacités cognitives et de la vitesse de réaction, ce qui peut provoquer des accidents de travail. Le stress thermique aggrave également de nombreuses maladies chroniques cardiaques, rénales, respiratoires, le diabète, et se combine mal avec la prise d’antidépresseurs.

Les épisodes de fortes chaleurs constituent donc un risque majeur pour la santé des travailleur·euse·s. Le travail à l’extérieur est le plus à risques (chantiers, agriculture, terrasses, festivals, etc.), mais le travail à l’intérieur l’est aussi quand il est effectué dans des lieux en présence de machines (cuisine, blanchisserie, coiffure, etc.), et dans des locaux mal isolés et insuffisamment ventilés (restaurant, classe d’école, bureaux, etc.).

La législation ne détaille pas clairement les mesures à prendre, qui restent ainsi au libre choix de l’employeur. Il existe toutefois une exception, méconnue : l’article 8 de l’Ordonnance sur la protection de la maternité (OProMa) interdit aux femmes enceintes de travailler à une température supérieure à 28 degrés.

Quelques-unes des revendications de la CGAS
  • Il est nécessaire que le cadre légal fixe des seuils contraignants.
  • Renforcer l’inspection du travail ainsi que les sanctions contre les employeurs ne respectant pas leur obligation de protection de la santé du personnel.
  • Les entreprises principales doivent être responsables des plans d’action et de leur mise en oeuvre pour l’ensemble des travailleur·euse·s, y compris celles et ceux lié·e·s aux entreprises sous-traitantes.
  • Si l’arrêt de l’activité constitue une mesure de protection indispensable dans les situations les plus extrêmes d’exposition au stress thermique, d’autres mesures techniques et organisationnelles doivent être prises déjà avant d’atteindre ce seuil.
  • La réduction de la durée du travail sans perte de salaire, ni report des heures perdues sur d’autres périodes de l’année.
  • Une dotation en personnel suffisante pour organiser des rotations.
  • La création de fonds d’indemnisation “canicule” en cas d’arrêt de travail, avec garantie des salaires.
  • Il faut également étendre le droit individuel du travailleur ou de la travailleuse à stopper le travail en cas de situation à risque pour sa santé et sa sécurité (droit de retrait), couplé à une protection contre le licenciement en cas de cessation de l’activité en périodes de fortes chaleurs.
  • La couverture par une assurance perte de gains en cas de maladie de l’ensemble des travailleur·euse·s.
  • Une participation des employeurs au financement des primes d’assurance maladie obligatoire (LAMal).
  • La reconnaissance des maladies liées au stress thermique comme des maladies professionnelles, y compris dans les cas d’aggravation de maladies préexistantes.
Pour ne pas mourir de chaleur au travail.
Reconnaître les signes d’alerte
Symptômes légers et précoces Symptômes plus tardifs et plus graves
• Fatigue
• Faiblesse
• Vertiges
• Maux de tête
• Crampes musculaires
• Arrêt de la transpiration
• Respiration rapide et superficielle
• Confusion
• Nausées ou vomissements
• Évanouissement
• Peau : peut être froide et humide
• Pâleur
• Pouls : rapide et faible

Et savoir comment intervenir en cas de coup de chaleur.

Si une personne présente les symptômes d’un coup de chaleur, il faut :

1. La déplacer dans un endroit frais et à l’abri du soleil
2. La faire s’asseoir, desserrer ses vêtements et se reposer
3. Lui faire boire beaucoup d’eau fraîche
4. Appliquer de l’eau fraîche sur sa peau

En cas de perte de connaissance, il faut appeler le 144.

Flyer Travail par fortes chaleurs : protégez votre santé - défendez vos droits

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Flyer Travail par fortes chaleurs Protégez votre santé Défendez vos droits
PS:

Les présentations des intervenant·es de la journée :

Powerpoint - 1.7 Mo
Catherine Saget
Powerpoint - 1.9 Mo
Segio Salas 1 FR
Powerpoint - 3.3 Mo
Sergio Salas 1 y 2
PowerPoint - 4.9 Mo
Jean Parrat
Powerpoint - 5 Mo
David Vernex



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