Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Communiqué de presse du Comité genevois contre AVS 21

Par peur de perdre l’AVS, la majorité des votant-e-s sacrifie femmes et travailleurs-euses précaires

dimanche 25 septembre 2022 par Marlene Barbosa

Pour véritablement renforcer l’AVS, nous continuerons de nous mobiliser pour augmenter les rentes et imposer une véritable égalité. En cela, nous appelons à commencer à préparer la grève féministe du 14 juin 2023.

Le Comité genevois contre AVS 21 prend acte, avec regret, de l’acceptation d’AVS 21 et de son appendice, l’augmentation de la TVA, par une majorité de votant-e-s en Suisse. Il relève toutefois que le canton de Genève et la Suisse romande ont refusé ces propositions, et que les organisations qui se sont mobilisées sur le terrain sont parvenues à convaincre une majorité de votant-e-s, de ce qu’est, en réalité, AVS 21, soit une attaque brutale contre les droits des salarié-e-s et des futur-e-s retraité-es, particulièrement les femmes.

La menace de l’état financier de l’AVS, martelée de façon mensongère par les défenseurs d’AVS 21, a eu raison des votant-e-s. Or, si la droite patronale et le Conseil fédéral s’en prennent à l’AVS, c’est parce qu’il s’agit du principal instrument de redistribution et que les compagnies privées ne peuvent faire beaucoup d’argent avec l’AVS. Le 1er pilier, contrairement aux deux autres, ne profite pas à ALLIANZ, AXA, SWISS LIFE, UBS et au CREDIT SUISSE. Ces sociétés gagnent énormément d’argent sur le 2ème et le 3ème pilier avec des frais de gestion considérables, jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux de l’AVS et notamment en s’accaparant, avec l’autorisation du Conseil fédéral, 10 % non pas des bénéfices, mais d’une partie des primes versées pour le 2ème pilier.

Durant cette campagne, l’on a assisté à un dévoiement total du thème de l’égalité. Insultant complètement les mobilisations du 14 juin 2019, les tenant-e-s d’AVS 21 ont été à l’encontre des revendications des féministes et de leurs soutiens : les revendications d’égalité salariale, de meilleure répartition du travail non-rémunéré et de la diminution généralisée du temps de travail ont été complètement invisibilisées, notamment par les représentantes des femmes bourgeoises, pour justifier que les travailleuses les plus précaires devront porter la majorité de cette réforme.

Mais la majorité ne donne toutefois pas un blanc-seing à la droite. LPP21, qui prévoit une diminution du taux de conversion, donc une baisse des rentes pour la population assurée ; les Jeunes libéraux ont également préparé le 3ème étage de la fusée avec leur initiative qui prévoit un passage de l’âge de la retraite à 67 ans et, ensuite, son augmentation progressive avec celle de l’espérance de vie en Suisse. Ces projets n’ont aucune légitimité et nous nous battrons pour les faire échouer.

A Genève, il existe un espace pour porter les revendications sociales et tenter d’atténuer l’effet délétère d’AVS 21 à Genève au moins, où les retraité-e-s sont durement mises à l’épreuve, en particulier avec des loyers exceptionnellement élevés. Les organisations qui composent le Comité référendaire revendiquent :

  • une amélioration du niveau des prestations complémentaires cantonales afin que les salarié-e-s qui exercent des tâches difficiles ayant de faibles revenus ne soient pas contraint-e-s, comme le dit cyniquement le Conseil Fédéral, pour améliorer leurs rentes, de travailler jusqu’à 70 ans. La pénibilité du travail et l’usure qui en résulte interdit à bon nombre de salarié-e-s d’avoir le luxe de pouvoir travailler jusqu’à cet âge avancé ;
  • Cette revendication d’augmenter les prestations complémentaires ne doit toute fois pas occulter le problème de fond : il faut augmenter les rentes ! Aujourd’hui, ce sont près de 300’000 personnes qui dépendent des prestations complémentaires pour vivre. L’AVS doit être renforcée, de sorte à remplir son devoir constitutionnel de permettre aux retraité-e-s de vivre dignement ;
  • Il convient aussi de ne plus se voiler la face sur le taux de chômage des travailleuses et travailleurs dit-e-s « âgé-e-s » ; la mise en place d’une rente-pont suffisante pour les personnes dès 58 ans est une urgence ;
  • L’égalité salariale, via la mise en place d’outils de contrôle et de sanction ;
  • une meilleure répartition du travail de « care » et des tâches domestiques exercées en immense majorité par les femmes ;
  • la véritable reconnaissance des métiers dits féminins, que ce soit par de meilleurs salaires et une vraie prise en considération des aspects de pénibilité ;
  • et enfin, la diminution généralisée du temps de travail pour toutes et tous, sur le plan hebdomadaire, mais aussi tout au long de la vie.
PS:

Pour véritablement renforcer l’AVS, nous continuerons de nous mobiliser pour augmenter les rentes et imposer une véritable égalité. En cela, nous appelons à commencer à préparer la grève féministe du 14 juin 2023.