Communauté genevoise d’action syndicale

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communiqué du 17 décembre 2006

Convention collective de travail des journalistes romand.e.s

lundi 18 décembre 2006 par Claude REYMOND

UNE CCT AU RABAIS DANS UN CONTEXTE D’ACCELERATION DE LA CONCENTRATION DES MEDIAS ET DE RECUL DE LA DIVERSITE DE LA PRESSE

Comedia, le syndicat des médias, prend acte sans étonnement de la décision souveraine du congrès d’Impressum du 15 décembre dernier qui, par 29 voix contre 7, a décidé « sans enthousiasme » d’accepter le résultat des discussions sur le renouvellement de la convention collective de travail (CCT) des journalistes romand.e.s.

Comedia note qu’après le recul de la CCT de 1998 par rapport à l’ancienne version, c’est une nouvelle convention au rabais qui va régler les relations collectives de travail entre les journalistes RP et les éditeurs dès le 1er janvier 2007.

Les reculs principaux sont au nombre de trois et vont tous dans le sens d’une flexibilité accrue des conditions d’embauche en faveur des éditeurs. Premièrement, la compensation automatique du renchérissement sur les salaires minimaux disparaît des clauses normatives. Deuxièmement, la grille des salaires diminue le nombre de paliers de 5 à 4 et augmente le nombre d’années nécessaire à la progression des salaires de base. Enfin, et c’est le recul le plus important, le cadre de négociation passe de la branche à celui de l’entreprise.

Ces reculs vont avoir des effets négatifs en particulier sur les petites rédactions sans épargner les grandes, les journalistes nouvellement embauché.e.s et les journalistes pigistes (free-lances) dont la capacité de peser sur les rémunérations est égale à celle du pot de terre contre le pot de fer. De plus, dans la culture de négociation pour le moins lacunaire des employeurs, les discussions paritaires au sein des entreprises se limitent en général à enregistrer ce que les éditeurs offrent…

Force est de constater par ailleurs que le champ d’application de la CCT n’a pas été étendu aux journalistes stagiaires pas plus qu’aux autres personnels des rédactions (technique, administratif, commercial) et que les droits syndicaux des salarié.e.s. n’ont pas été amélioré en particulier sur la question des contenus rédactionnels, du respect de la déontologie de la presse et de l’indépendance rédactionnelle.

Cette CCT amoindrie va entrer en vigueur dans un contexte qui voit une nette accélération de la concentration des entreprises de presse et donc du pouvoir qui les régit. En parallèle, la précarité des statuts et des conditions de travail des salarié.e.s de la presse augmente et se généralise. Enfin, l’absence de droits d’intervention sur les contenus n’est pas un bon signe dans une période où le caractère multimédia croissant des moyens de communication ne garantit en aucune manière une réelle diversité de l’information et constitue la plupart du temps un appauvrissement culturel et intellectuel.

Dans un temps où la « malinfo » se répand, comedia, le syndicat des médias, renouvelle son engagement à soutenir le combat des salarié.e.s et des rédactions qui se mobilisent et se mobiliseront pour défendre et améliorer les conditions de travail et les contenus rédactionnels.

Lausanne, le 17 décembre 2006

Infos : Bruno Clément, secrétaire régional comedia, 079 548 10 26