Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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La manif « monstrueuse » rassemble large

mardi 4 juillet 2017 par Claude REYMOND

de TADEUSZ ROTH, paru dans Le Courrier du 03-07-2017
Et NA pour la video

Genève samedi 1 juillet 2017 Manifestation Logements pour toutes et tous

manifestation du 1 juillet : Genève dans la rue

durée de la vidéo : 6 minutes

Logement X Samedi, il est 14h30, place de la Navigation aux Pâquis, à Genève. Les drapeaux et les banderoles se déploient, les chars musicaux se rangent en colonne. Un millier de personnes convergent à l’appel du collectif Xénope, réunissant les habitants du 154 route de Malagnou, menacés d’expul- sion. Soutenus par plus de trente associations sociales, culturelles et politiques, les manifestants contestent le cap politique ac- tuel en matière de logement et de politique culturelle.

D’emblée, les organisateurs de « la manifestation Monstrueuse pour Malagnou » ex- pliquent pourquoi désormais ce mouvement peut se réjouir d’un large soutien. Pablo Cruchon, membre de Solidarités et Perce-frontières, déclare ainsi que la maison menacée est le symbole de la criminalisation des espaces autogérés, mais aussi d’un échec en matière de logement et de politique migratoire. En effet, pour le collectif Xénope, le Conseil d’Etat cherche à opposer deux populations précaires en voulant délo- ger des étudiants pour y placer trente migrants. Les manifes- tant défendent, eux, l’idée que « le logement est un besoin fondamental et sa satisfaction un droit élémentaire ».

Organisateurs et police satisfaits
Le millier de participants, huit cents selon la police, a paradé dans le calme jusqu’à Plainpalais, avant de s’arrêter défiinitivement à la rue des Voisins. Hormis quelques fumigènes et engins pyrotechniques, « aucun dégât » se réjouit Jean-Claude Cantiello, porte-parole de la police. Un dispositif « relativement conséquent » a été déployé, dis- tant mais visible sur le long du parcours.
Sur le chemin, des haltes improvisées permettent des prises de paroles. Devant l’ancien site Artamis, boulevard Saint- Georges, un syndicaliste regrette sa disparition : « Maintenant, on est devant un bâti- ment dégueulasse et tout neuf. » Nouvelle pause devant les bureaux de Securitas, attenants à ceux du journal gratuit GHI. Les deux entreprises sont accu- sées de se positionner « contre la cause des migrants » en encourageant la répression. Quelques graffeurs s’écartent discrètement : « Help Squat » et « Mala- gnou restera » sont inscrits à la peinture sur les murs tandis que certains dansent. C’est un moment festif.
Yves a 54 ans et tient une pancarte : « On veut des lieux avant d’être vieux ». Arrivé dans le canton en 1988, il n’a jamais obtenu de logement, contraint de dormir chez des amis et dans sa voiture. Pour lui, « les autorités n’interviennent pas alors que des logements restent vides pendant plusieurs années ».
Jocelyne Haller, députée au Grand Conseil et membre d’En- semble à gauche, brandit un panneau sur lequel on lit « Pas de frontières entre les précaires ». « On veut secouer l’opinion, dit-elle, et montrer que le Conseil d’Etat est largement désavoué ». Michel, étudiant, se réjouit, lui, d’observer « une di- versité importante de sensibili- tés » dans ce mouvement. « Les actions pacifiques, qui rassemblent plus largement que la contestation radicale, permettent un véritable éveil des consciences », estime-t-il.

« Les squats font partie de la culture genevoise »
Les manifestants réclament da- vantage de logements et de lieux pour les populations précaires, mais aussi pour le reste de la po- pulation. La crise du logement « touche tout le monde et on ne fait des logements que pour les riches », s’attriste Sonia, une participante.
Sebastien, capuchon et mèche bleue sur le visage, rappelle que plusieurs squats ont été fermés à Genève, notamment Rhino ou la Tour. Il pré- vient : « Lorsque ces endroits ferment, c’est une partie de notre culture qui s’en va. Là, nous sommes plus de mille. On sera plus de mille pour reprendre ces espaces. » Comme Rhino en son temps, Malagnou accueille différents évènements, tels que des concerts ou des ac- tivités pour les enfants. « Que se passera-t-il si ça ferme ? » demande-t-il.
Vers 18h, l’essentiel des participants se disperse. Certains rejoignent Malagnou qui orga- nise un festival dans la soirée. D’autres mobilisations pourraient suivre cet automne. I

PS:

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