Communauté genevoise d’action syndicale

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Le rassemblement a été maintenu malgré l’annulation de la conférence d’Alain Soral

« Pas de fachos dans nos rues »

lundi 14 novembre 2016

publié par Le Courrier du 14-11-2016, de MARIA PINEIRO

Genève > « Nous ne céderons pas un pouce de terrain à l’extrême droite », s’est exclamée une représentante du Collectif D samedi après-midi sur la place des Grottes. Avec elle, entre 100 et 150 personnes se sont réunies pour protester contre une conférence que devaient tenir l’idéologue franco-suisse d’extrême droite Alain Soral et l’imam réactionnaire Imran Hossein à Genève. L’événement n’aura finalement pas eu lieu. Les responsables de la salle prévue, toute proche des Grottes, ont annulé la réservation. Aucun autre lieu n’a pu être trouvé dans le canton pour maintenir cette conférence, que l’Etat n’avait pourtant pas interdite.

Collectifs, syndicats et partis de gauche ont pourtant maintenu le rassemblement. « Alain Soral n’est pas le bienvenu », a estimé au micro Jean Burgermeister, membre de Solidarités. « Il est inacceptable de faire de la Suisse un lieu de réunion de l’extrême droite. » Le militant a fustigé la montée des idées ra- cistes, homophobes et misogynes en Europe mais aussi aux Etats-Unis. Il a relevé la mise au pilori des minorités. Couplées aux politiques d’austérité, ces idéologies divisent les travailleurs. « Lutter contre l’extrême droite et l’austérité, c’est aussi lutter pour les salariés. »

Le Collectif D a lui mis en exergue une libération de la parole d’extrême droite et appelé à ne pas baisser les bras. Devant les manifestants, le collectif a invité à maintenir la mobilisation a n de contrer d’autres événements prévus par les milieux d’extrême droite en Suisse. « Seule la mobilisation dans la rue compte. Le fascisme ne passera pas. »

Policiers en nombre

Après les discours, les manifestants sont restés un moment sur la place des Grottes avant de se disperser tranquillement. Quelques dizaines de personnes ont formé un cortège qui a rejoint l’Ilôt 13 dans le calme.

Malgré le caractère pacifique de l’événement, la police s’est fortement mobilisée. Le Courrier a pu compter au moins sept fourgons. Les forces de l’ordre d’autres cantons étaient aussi présentes. Selon Jean-Philippe Brandt, porte-parole, les moyens étaient proportionnés aux informations récoltées en amont. I


3 QUESTIONS À MANUELA CATTANI

Présidente de la CGAS et secrétaire générale du SIT

Pourquoi avoir maintenu ce rassemblement alors que la conférence d’Alain Soral ne se tiendra finalement pas à Genève ?
Notre appel à rassemblement a permis d’empêcher la tenue de cette conférence. Maintenir ce moment était donc important. Il ne suffit pas de s’étrangler de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. En Europe, les mouvements d’extrême droite sont bien vivants. Il faut en prendre la mesure. Nous devons rester éveillés et combattre toute forme de d’exclusion.

Quel est l’intérêt des syndicats à s’associer à l’appel contre Alain Soral ?
Alain Soral prône des idées racistes, antisémites, misogynes, anti-homosexuels et contre les migrants. Cette pensée a pour but de diviser les salariés, de rendre la migration responsable de tous les maux aux yeux des travailleurs. Il s’agit aussi de détruire la gauche et les syndicats. Notre intérêt est dont évident.

Comment expliquer que l’idéologie d’extrême droite parle plus aux salariés que le discours de la gauche et des syndicats ?
Le discours de l’extrême droite est simpliste. Il explique les problèmes auxquels sont confrontés les salariés par une seule et unique cause : la migration. Nos idées sont plus complexes, elles sont plus difficiles à faire passer. Nous devons revenir à nos fondamentaux, tenir un discours fort pour nous faire entendre.

PROPOS RECUEILLIS PAR MPO



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