Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Assemblée de délégué-e-s de l’USS du 6 novembre 2015

vendredi 6 novembre 2015 par Claude REYMOND

La partie du texte en rouge a reçu le soutien de l’assemblée et il a été intégré à la résolution qui listait nos revendications sur le sujet.

Les syndicats genevois, réunis au sein de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) ont pris connaissance du document « Accords bilatéraux conclus avec l’Union européenne, mise en œuvre de la article constitutionnel 121a, mesures d’accompagnement position de l’USS » et partagent les grandes lignes des revendications développées.

La CGAS ne partage pas l’avis des fédérations qui ne jugent pas le moment opportun pour le lancement d’initiatives populaires sur ces mêmes revendications, elle insiste sur la nécessité d’une étude approfondie de cette question, le secrétariat USS ayant clairement été mandaté en ce sens par le dernier Congrès et la dernière Assemblée des délégué-e-s.

Mais surtout, la CGAS est convaincue que le meilleur cahier de revendications pour améliorer la protection des salarié-e-s restera lettre morte si le mouvement syndical suisse ne se donne pas les moyens pour peser sur le rapport de force social et politique.

Social, parce que nous restons convaincus que l’acceptation de l’initiative « Contre l’immigration de masse » s’explique surtout par la pression sur les salaires subie par une majorité de la population active et les lacunes en matière de contrôle des entreprises. Sans campagne offensive contre les abus patronaux et davantage de droits pour les salarié-e-s, une majorité de la population continuera à penser que la fermeture des frontières constitue la meilleure protection contre la sous-enchère salariale, comme les résultats des élections fédérales tendent à confirmer.

Politique, parce qu’il est illusoire de penser que sans véritable campagne, les positions des syndicats suisses puissent peser dans les prochaines négociations avec la Commission européenne, entre une pression accrue de cette dernière d’assouplir les mesures d’accompagnement et un patronat suisse intéressé davantage à garantir l’accès sur les marchés européens que de protéger les salarié-e-s travaillant sur le marché du travail suisse contre une ultérieure dégradation des conditions de travail. Si les syndicats ne passent pas à l’offensive, la mise en application de l’initiative « contre l’immigration de masse » ouvrira un boulevard aux forces qui souhaitent affaiblir les salariés-es, migrants-es ou résidents-es, et leurs organisations.

De ce point de vue, à quelques semaines d’une possible reprise des négociations avec le Conseil fédéral, il est décevant de ne lire aucune indication sur comment l’USS entend mettre « à profit le processus en nette accélération pour obtenir des améliorations en matière de protection des salaires et des emplois ».

Pour la CGAS, qui vient de publier un manifeste syndical en la matière, il est clair que face à l’imposture d’une extrême droite qui se nourrit de la désespérance sociale, il est plus que jamais nécessaire de s’organiser syndicalement, construire les mobilisations, lutter en partant des revendications des salariés-es, faire progresser la démocratie et gagner de nouveaux droits et conquêtes sociales.

C’est pourquoi, la CGAS demande à l’assemblée de délégué-e-s

1. de modifier ce document en supprimant son dernier paragraphe

pour le remplacer par

2. Cela étant, l’assemblée des délégué-e-s invite

- les fédérations à multiplier les actions de dénonciation des abus patronaux dans les régions,

-  le secrétariat de l’USS à s’inspirer des initiatives cantonales lancées à Genève et Zurich et à élaborer dans les meilleurs délais un plan de campagne national, intégrant une analyse approfondie des deux projets d’initiative transmis par le Congrès et la dernière AD et, pour le premier semestre 2016 un moment de mobilisation collective d’envergure, s’axant sur les revendications principales suivantes :

  • un renforcement massif des contrôles d’entreprises, incluant le droit d’accès aux entreprises pour les syndicats ;
  • un durcissement des sanctions à l’encontre des entreprises et la possibilité d’interrompre le travail en cas de forte suspicion ;
  • des salaires minimums dans les branches qui n’en connaissant pas encore ;
  • une protection accrue contre les licenciements, à améliorer de façon générale, mais surtout lors de licenciements collectifs et pour les représentants des salariés ;
  • un statut de résidence stable et durable pour les réfugiés, permettant le libre accès au marché de l’emploi sans les maintenir dans de nouvelles formes de précarité.

Berne, le 6 novembre 2015

ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ(E)S L’AVENIR DE LA PRÉVOYANCE VIEILLESSE REPOSE SUR LE RENFORCEMENT DE L’AVS

Celles et ceux qui prennent leur retraite ces prochaines années tremblent toujours plus pour leur sécurité financière. Les rentes AVS ne suivent pas l’évolution des salaires. Elles couvrent une part toujours plus modeste du dernier salaire et les rentes des caisses de pension chutent. Les travailleurs et travailleuses ont dû verser toujours plus de cotisations aux caisses de pension pour devoir, en même temps, accepter des réductions des prestations.

Cette spirale descendante doit être stoppée. Il faut améliorer les rentes de l’AVS et ainsi la renfor- cer. Notre initiative populaire AVSplus vient à la rescousse et améliore de manière efficace et sûre le niveau des rentes de la grande majorité des retraité-e-s actuels et futurs. En 2016, l’Union syndicale suisse va s’investir de toutes ses forces et en collaboration avec d’autres fédérations pour que l’initiative AVSplus soit acceptée.

Un « oui » à AVSplus est aussi notre réponse aux attaques contre la prévoyance vieillesse.

  • Contre l’alarmisme dans la prévoyance professionnelle : l’AVS est solide. Elle doit être développée pour le bien de la grande majorité de la population.
  • Contre les tentatives de rompre la solidarité entre les générations : les jeunes profitent aussi d’un financement solidaire de la prévoyance vieillesse.
  • Contre les détériorations de rentes par les caisses de pension : le niveau général des rentes doit être stabilisé par des rentes AVS plus élevées.


Notre revendication de renforcer l’AVS et d’améliorer les rentes AVS ont trouvé un écho au Conseil des Etats. La chambre haute a traité la proposition du Conseil fédéral pour la Prévoyance vieillesse 2020. Il a supprimé les détériorations prévues dans l’AVS, sauf le relèvement de l’âge de la retraite des femmes, et s’est prononcé en faveur d’une hausse des rentes AVS. C’est positif, cela améliore sensiblement la couverture de rente insuffisante des salarié-e-s qui ont des revenus moyens ou bas de 840 francs par année pour les personnes seules et d’un montant allant jusqu’à 2700 francs pour les couples. Deux épines restent quand même dans cette révision. L’USS refuse le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Le relèvement de l’âge de la retraite équivaut à une baisse des prestations qui touche durement les femmes. L’introduction d’une flexibilisation de l’âge de la retraite entre 62 et 70 ans, en lieu et place d’un âge de la retraite légal, recèle le danger que pour une rente correcte, on doive travailler plus longtemps*. Nous refusons aussi la baisse du taux de conversion à 6 %. Les rentes du deuxième pilier obligatoire sont de toute manière déjà trop basses, de nouvelles dégradations ne peuvent être tolérées. Le Conseil national doit maintenant supprimer cette baisse de prestations.

L’USS et ses fédérations sont prêtes à mobiliser pour donner du poids à leurs revendications.

PS:

* Le texte exact de l’amendement consistait en « Finalement, la suppression de l’âge légal au profit d’un âge de référence, ouvrant la voie à l’allongement du travail jusqu’à 70 ans pour tous, est inacceptable. »




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