Communauté genevoise d’action syndicale

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pour traiter un différend relatif aux droits des travailleurs chez Nissan

lundi 12 mai 2014 par Claude REYMOND

(Washington / Genève / Paris ) - Le plus grand syndicat du secteur automobile des États-Unis et le syndicat international basé à Genève font appel à l’Organisation internationale de coopération et de développement économique (OCDE) à Paris, et le Département d’État des États-Unis pour protéger le droit à la liberté syndicale des travailleurs dans une usine de montage d’automobiles de Nissan dans la ville de Canton, dans l’État du Mississippi, aux États-Unis d’Amérique.

Les United Auto Workers aux États-Unis (UAW) et IndustriALL Global Union, basée à Genève - une fédération syndicale internationale représentant plus de 50 millions de travailleurs, y compris les syndicats de Nissan et de Renault dans le monde entier - affirment que « la campagne agressive d’ingérence de Nissan dans les efforts des employés à s’organiser à l’usine de Canton dans le Mississippi, est en violation des normes internationales sur la liberté syndicale des travailleurs ».

Le Président de l’UAW Bob King a annoncé qu’une demande de médiation a été déposée aujourd’hui le 28 avril auprès de l’OCDE, qui tiens aux États-Unis - avec un rôle de premier plan - la France, le Japon et les Pays-Bas, en tant qu’États membres.

« Tous les membres de l’OCDE ont endossé les Principes directeurs à l’intention des multinationales qui encouragent un comportement éthique par les entreprises mondiales là où elles ont des opérations. Selon les Principes directeurs de l’OCDE, le Point de contact national des États-Unis peut collaborer avec ses homologues au Japon, en France et aux Pays-Bas », dit M. King. « Nissan est une société japonaise, mais elle est liée au constructeur français Renault de par une participation croisée. Le Président-Directeur Général de Renault, Carlos Ghosn, est à la tête des ces deux sociétés, et leur alliance stratégique est constituée aux Pays-Bas. Par conséquent, le Point de contact national des Etats-Unis peut impliquer ces pays pour assurer un résultat acceptable pour toutes les parties ».

« Nissan est une entreprise mondiale qui doit se conformer aux normes internationales auxquelles les États- Unis et d’autres pays se sont engagés à respecter. Les Principes directeurs de l’OCDE est un moyen pour que l’UAW, IndustriALL et Nissan puissent échanger dans un cadre neutre contrôlé par des médiateurs professionnels », a ajouté M. King.

La Fédération syndicale internationale IndustriALL qui représente les travailleurs syndiqués de Nissan au Japon, en France et d’autres pays, s’est associé à la demande de l’UAW.

« Nissan - et son partenaire dans l’Alliance, Renault – travaille en coopération avec les syndicats partout dans le monde, mais aux États- Unis, la direction de Nissan agit très différemment. Nous espérons que le processus initié auprès de l’OCDE nous aidera à atteindre un règlement juste et équitable qui assure à tous les travailleurs de Nissan le droit fondamental d’exercer la liberté syndicale sans crainte de représailles ou de menaces de perte d’emploi », a déclaré Jyrki Raina , Secrétaire Général d’IndustriALL à Genève.

Un rapport de recherche publié en 2013 par l’Association nationale pour le progrès des personnes de couleur (NAACP) dans l’État du Mississippi, détaille les « prévisions » systématiques de la direction, que Nissan fermera les portes de son usine dans cette partie des États-Unis si les travailleurs forment un syndicat.

Nissan a refusé de collaborer avec le syndicat sur les mesures à mettre en place pour assurer le libre choix des employés dans un climat exempt de peur et d’intimidation.


Chaque pays membre de l’OCDE maintient un Point de contact national (PCN) pour servir de plateforme de médiation et de conciliation pour résoudre les questions qui peuvent se présenter avec la mise en œuvre des Principes directeurs. Une fois une demande déposée, le PCN aux États-Unis a trois mois pour décider d’entamer une procédure de médiation. La médiation ne peut avoir lieu que si l’UAW, IndustriALL et Nissan acceptent la proposition de médiation. Une fois une procédure de médiation commencée, le différend devrait être réglé dans les six mois .

Les règles de confidentialité des PCN ne permettent pas la divulgation du texte de la demande de médiation de l’UAW/IndustriALL. La demande est fondée sur le rapport publié en 2013 sur les violations des normes internationales du travail à l’usine de Canton par Nissan. Ce rapport est disponible en anglais, japonais, portugais et français sur le site : http://dobetternissan.org/2013/10/compa-report-fr.

Les informations sur les Principes directeurs de l’OCDE et Point de contact national des États-Unis sont disponibles en anglais sur le site : http://www.state.gov/e/eb/oecd/usncp/index.htm.

Dans le cadre d’une manifestation historique au Salon de l’auto à Genève en 2013, les travailleurs de Nissan et de leaders de la communauté du Mississippi, des représentants de l’UAW et IndustriALL ont participé à une manifestation d’une semaine contre les pratiques de travail Nissan.

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