Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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16 mai 2013 = rassemblement à 8h30 devant le Palais de Justice de Monbenont

Procès Hans Oppliger contre Tamedia-ex-Edipresse

mercredi 15 mai 2013 par _information fournie par la composante

60 personnes ce matin, sous la pluie, pour amener le soutien à Hans, grosse participation du SSP

Intervention de Syndicom

Chères et chers camarades,

Avant tout merci d’être là (si) nombreux de divers horizons syndicaux, associatifs et politiques. Cela montre l’importance que vous donnez à l’événement qui nous rassemble aujourd’hui pour soutenir Hans Oppliger dans le procès contre son employeur Tamedia Publications Romandes, ex-Edipresse.

Ce soutien est important à 4 niveaux :

Le premier,

évidemment, je viens de le dire, c’est le soutien direct à Hans pour cette audience, mais je lui laisserai expliquer les enjeux syndicaux au niveau de son entreprise et ses avocats prendront la parole pour les enjeux juridiques

Le deuxième point important,

c’est que le cas Hans Oppliger n’est pas un cas isolé : dans tous les secteurs des licenciements antisyndicaux sont prononcés régulièrement en Suisse et la législation ne protège quasiment pas les représentants du personnel et les militants syndicaux dans les entreprises ; à ce sujet nous manifesterons le 1er juin à Genève pour soutenir les plaintes des syndicats à l’OIT contre la Suisse, et, d’autre part, une initiative fédérale pour une vraie protection contre les licenciements est en préparation pour être lancée en 2014

Le troisième point important,

c’est la crédibilité des CCT que signent nos syndicats ; le licenciement de Hans Oppliger a été prononcé en violation de la CCT de l’industrie graphique ; il ne suffit pas de signer de belles CCT à Berne ; si on ne se bat pas pour les faire respecter au sein des entreprises, cela ne sert à rien et cela affaiblit même les syndicats et les droits des travailleurs

Le quatrième point est essentiel aussi,

c’est la crédibilité et l’existence même de nos syndicats : l’essence de nos syndicats ce ne sont pas nos centrales syndicales à Berne ou Zürich, l’essence même de nos syndicats c’est leur présence dans les entreprises à travers des militants tels que Hans Oppliger. Et c’est pour cela que les patrons veulent éliminer les syndicats dans leurs entreprises par des licenciements ciblés, et c’est pour cela que toute la droite fait barrage à inscrire dans la loi une meilleure protection pour les représentants du personnel et les militants syndicaux.

Pour ces 4 raisons, notre présence est essentielle, mais elle n’est qu’un pas dans un combat de longue haleine qui se poursuivra déjà le 1er juin à Genève.


Protection des représentants du personnel et des délégués syndicaux !

Lors de la restructuration 2009-2010 menée par Edipresse dans son imprimerie et ses rédactions, plus de 100 personnes ont été licenciées. Hans Oppliger, représentant du personnel dans la caisse de retraite, était sur la liste des personnes à licencier. Mais le CCT de l’industrie graphique, en vigueur à l’époque, qui prévoyait une protection pour les représentants du personnel, n’a pas été respectée. C’est pourquoi Hans Oppliger, soutenu par syndicom et ses avocats, se retrouve le jeudi 16 mai 2013 à 9 heures devant la Chambre patrimoniale du Canton du Vaud.

Hans Oppliger est un militant de toujours dans le syndicat et dans son entreprise. Membre de la commission du personnel dans son entreprise (La Suisse, puis la Tribune de Genève, enfin chez Edipresse) depuis plus de 20 ans, il était, en 2009, encore représentant élu du personnel au conseil de la Fondation LPP Edipresse. Hans Oppliger a aussi été président national du secteur Industrie Graphique de Comedia (devenu maintenant Syndicom) pendant 5 ans et il était un représentant connu et écouté du syndicat dans son entreprise. Profitant du licenciement collectif de 2009-2010 (plus de 100 personnes), Edipresse, rachetée depuis par Tamedia, y a inclus plusieurs représentants du personnel dont Hans Oppliger.

Cependant le CCT de l’industrie graphique, en vigueur à l’époque, incluait une protection contre les licenciements des représentants du personnel. Ceux-ci ne pouvaient être licenciés en raison de leur
activité. En outre, si l’entreprise envisageait le licenciement d’un tel représentant, elle était tenue de respecter une procédure à laquelle devaient participer la direction, la représentation du personnel ainsi que les parties signataires du CCT. Cette procédure avait pour but de trouver des solutions afin d’éviter - dans tous les cas - le licenciement d’un représentant du personnel. Cette procédure n’a pas été respectée par Edipresse.

C’est pourquoi Hans Oppliger a engagé une procédure devant la juridiction du travail pour faire annuler son licenciement suite au non-respect du CCT ou, subsidiairement, si la nullité n’est pas reconnue, faire reconnaître son caractère abusif et condamner Tamedia à lui verser une indemnité.

Le licenciement de Hans Oppliger est symptomatique de la protection quasi nulle des représentants du personnel et des militants syndicaux en Suisse. Cette situation concerne tous les secteurs économiques ; on vient encore de le voir avec les 22 licenciements des grévistes de La Providence à Neuchâtel qui se battaient pour le respect de leur CCT et le licenciement immédiat de deux représentants du personnel, membres d’UNIA chez Tesa (Renens).

Cette situation concerne aussi les secteurs de syndicom. Outre celle d’Hans Oppliger, plusieurs procédures se sont déroulées ou sont encore en cours :

  • le licenciement de Daniel Sutter, président de la commission du personnel du Tages Anzeiger, qui a été reconnu abusif en première instance à Zürich avant que ce jugement ne soit révisé malheureusement après recours de Tamedia ;
  • les licenciements de deux représentants du personnel de Radio Fribourg/Freiburg qui viennent d’être reconnus abusifs en première instance mais un recours a été déposé contre ce jugement par la direction de ce média ;
  • le licenciement d’une autre représentante du personnel de Tamedia-ex-Edipresse, membre de syndicom, à la Tribune de Genève, pour lequel une procédure, soutenue par syndicom, est en cours devant les Prud’hommes ;
  • le licenciement d’un militant de syndicom dans une imprimerie genevoise à la veille de la mobilisation CCT du 1er mars 2013 ; il a été réintégré provisoirement suite à une action syndicale menée avec rapidité et détermination.

Tous ces licenciements anti-syndicaux montrent que le combat pour défendre les droits syndicaux et ceux des représentants du personnel est d’une actualité toujours brûlante en Suisse et que la plainte déposée devant l’OIT (Organisation internationale du Travail), en 2004 déjà, pour non-respect des Conventions signées par la Suisse elle-même, doit être réactivée et soutenue en permanence.

Ce combat est essentiel parce que LE syndicat c’est avant tout les militants syndicaux au sein des entreprises et c’est cela que le patronat veut liquider. Il tolère un syndicat « extérieur » mais pas le syndicat à l’intérieur de ses entreprises. C’est pourquoi, nous vous appelons à être présents et à mobiliser autour de vous en diffusant l’information pour soutenir Hans Oppliger et pour la manifestation du 1er juin à Genève.

Jeudi 16 mai à 8h30 à Lausanne
rassemblement devant le Palais de Justice de Montbenon
 
Soutien à Hans Oppliger contre Tamedia
pour obtenir la nullité de son licenciement !