Communauté genevoise d’action syndicale

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STOP à la désinformation des CFF

mercredi 12 décembre 2012 par Claude REYMOND

STOP à la désinformation des CFF

Les coûts de la variante en surface sont sous-estimés.

Selon les estimations des CFF, l’agrandissement de Cornavin en surface coûterait 835 millions. Sur cette somme, ils affirment que 240 millions couvriraient le financement de l’expropriation et de la démolition des 140 logements directement touchés par la construction des deux nouvelles voies prévues en surface.

Ce montant de 240 millions ne correspond qu’aux indemnités immobilières que les CFF sont légalement tenus de verser aux futurs expropriés. Il ne comprend ni les 245 logements supplémentaires qui devront être démolis en raison de la topographie de la zone concernée, ni le coût de l’impact sur la voirie et la réadaptation des infrastructures des transports publics.

La variante en surface est une solution à court terme.

Les CFF reconnaissent eux-mêmes qu’à l’horizon 2050 l’ajout de voies supplémentaires devra inévitablement se faire en souterrain pour garantir la viabilité du réseau. Dans ces conditions, les 835 millions pour le projet des CFF ne représentent qu’une fraction des investissements prévisibles pour répondre aux besoins futurs en mobilité. L’extension en surface se présente par conséquent comme une solution à court terme à compléter par une variante souterraine. Pourquoi ne pas opter directement pour la solution souterraine ?

La variante en surface ne répond pas aux besoins du Grand Genève.
De plus, les réponses à apporter à la saturation du réseau ferroviaire cantonal ne se limitent pas au trafic pendulaire du tronçon Lausanne-Genève. Ce sont les besoins du trafic ferroviaire suisse dans l’axe est-ouest et dans la région franco-valdo-genevoise qui doivent être considérés pour l’extension de Cornavin. Or, le projet des CFF ne répond pas à ces besoins car il prolonge le statut de Cornavin comme gare terminus de l’axe est-ouest. Le Collectif 500 défend, lui, une gare de passage digne d’une agglomération transfrontalière telle que le Grand Genève.

Ceci n’empêche pas que cette variante soit systématiquement présentée dans la communication publique des CFF comme la réponse experte aux problèmes du rail genevois. En ce sens et, face à cette désinformation, le Collectif 500 fait figure de seul défenseur des intérêts de Genève.

Les 500 millions à assumer par les contribuables genevois sont occultés.
En juin 2012 le service d’urbanisme de la Ville de Genève a estimé que la facture du réaménagement de l’ensemble du quartier s’élèvera au minimum à 500 millions. Or, ces 500 millions, sur lesquels les responsables de la communication des CFF font l’impasse, seront à la charge exclusive des collectivités publiques, municipales et cantonales.
Le coût de la variante en surface ne sera donc pas de 835 millions mais de 1’335 millions (1,3 milliard) au minimum.

Des coûts humains ignorés

Enfin, ces chiffres ne recouvrent que les coûts financiers et laissent totalement dans l’ombre les coûts humains et sociaux pour les habitants et professionnels directement concernés, soit près de 1’000 personnes, dont 755 habitants et 260 emplois . Plus des deux tiers des parcelles touchées appartiennent à la Ville de Genève et sont administrés par la Gérance Immobilière Municipale sous forme de logements sociaux.

Une variante souterraine au prix surestimé.

Entre mars et avril 2012, les CFF et le Collectif 500 se sont réunis à plusieurs reprises. Lors de ces rencontres, le Collectif 500 a proposé son projet d’extension souterraine de Cornavin. Celui-ci comprend un tunnel de 3,5 km entre Sécheron et Saint-Jean dans lequel transiterait le futur RER franco-valdo-genevois. Dans leur rapport d’expertise, les CFF ont évalué le coût de cette variante à 1,7 milliards sans jamais présenter les bases de leur calcul et avec une fiabilité que les CFF eux-mêmes reconnaissent comme faible . Ce montant est d’autant plus surprenant qu’il est plus élevé que celui consacré au chantier du CEVA qui s’allonge sur 16 km, prévoit 5 gares et est estimé à 1.6 milliards !!! Peut-être ce montant s’explique-t-il par le fait que les CFF font porter à cette variante souterraine des exigences que leur propre variante ne remplit pas (structures supplémentaires pour être en conformité avec les normes OPAM et avec les besoins de la Raquette -futur RER rive droite-).

L’expert proche du Collectif 500, à l’origine du projet de variante souterraine, estime de 800 millions à 1 milliard au maximum le coût de cette variante. Ses estimations ont été établies suivant les procédures habituelles pour ce genre d’expertises en prenant exemple sur les budgets d’autres grands projets ferroviaires suisses et européens (ligne diamétrale de Zürich, gare centrale de Münich).

Des mensonges éhontés.

En possession de toutes les données, les porte-paroles de la régie fédérale continuent malgré tout à abuser l’opinion et les acteurs politiques et médiatiques en brandissant le chiffre dissuasif de 1.7 milliards comme s’il s’agissait d’une vérité avérée. Une telle façon de procéder relève de la manipulation et du mensonge dans le but de bloquer un débat informé et démocratique.

Une opacité et une rétention d’information systématiques.

Au cours de leurs rencontres avec le Collectif 500 et les acteurs politiques et administratifs de la Ville et du canton de Genève, les représentants des CFF ont omis, ou ont été incapables de produire une information détaillée et exhaustive permettant d’analyser et de comprendre leurs arguments techniques et prévisions budgétaires. Les CFF ont ainsi décliné toutes les demandes d’information qui visaient à vérifier leurs méthodes de calcul et les fondements de leurs arguments.

Ils se sont contentés de présentations sommaires pour justifier leur préférence pour la variante en surface et leur opposition à la variante souterraine. S’appuyant sur l’image publique prestigieuse des CFF et prétendant détenir le monopole de l’expertise, les porte-paroles des CFF ont agi sans consultation, dans l’opacité, comme si l’acceptation de leur projet par les citoyens et autorités du canton de Genève allait de soi et n’impliquait aucun devoir de transparence et d’information.

Le Collectif 500