Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Votations cantonale le 24 septembre 2006

Nous sommes tous allés à l’école, aujourd’hui nous devons la défendre !

dimanche 27 août 2006 par Claude REYMOND

Nous avons connu une école démocratique et favorisant l’intégration ; on nous propose une école inégalitaire au moyen d’une initiative qui systématisera les redoublements ou par un contre-projet qui n’en autorisera qu’un pendant toute la scolarité : face à la sélection accélérée, il ne faudra pas raté sa chance !

La Communauté genevoise d’action syndicale vous appelle à

voter 2x NON aux projets scolaires élitistes

parce que

- les carnets avec des notes globales sont rétablis depuis la rentrée 2005 ;

- tant l’initiative que le contre-projet santionnent l’échec scolaire sans le résoudre : ils réglementent l’exclusion de celles et ceux qui ont des difficultés ;

- deux OUI bloqueraient l’harmonisation intercantonale romande.

L’initiative "pour le maintien des notes à l’école primaire " (IN 121), d’ARLE, est un retour en arrière qui n’apporte aucune réponse aux préoccupations actuelles des enfants et des parents. Elle rejette des réformes indispensables à venir et en cours.

Le contre projet (PL 9510) ulta–libéral organise une école à plusieurs vitesses, qui ne servira qu’à propulser les enfants les plus favorisés et à enfoncer un peu plus les enfants issus des milieux sociaux en difficulté, sans la moindre proposition pour eux.

Voilà le choix : refuser l’exlusion ou l’ériger en règle !

Nous voulons une école démocratique, de qualité,
qui intègre, qui s’adapte !

Depuis plus de trente ans, l’école genevoise est reconnue pour son effort dl’intégration de tous les enfants, quels que soient leurs milieux sociaux, économiques ou leur provenance ; les enfants sans statut légal sont scolarisés jusqu’à leur majorité.

Cette école publique a sans cesse progressé pédagogiquement et s’est adaptée de manière concertée. Elle a adopté les réformes nécessaires au fur et à mesure de l’avancement de la recherche. Contrairement à d’autres cantons, il n’y a pas de sélection précoce en cours d’école primaire, en cours d’école secondaire (cycle d’orientation) des rattrapages sont possibles. Les élèves qui ont plus ou moins de facilité se trouvent ensemble dans la même école et tous ont des possibilités de "rattraper" des lacunes.

Au demeurant, constatant la difficulté d’enrayer l’échec scolaire et se basant sur les expériences internationales, l’école primaire genevoise a démarré, dès 1994, un programme de réforme. Mais sa mise en œuvre fut appliquée de manière volontariste, dans un contexte néo-libéral, sans moyens suffisants ; la dernière réforme a provoqué des tensions dans les milieux enseignants et des parents.

Pour tenir compte des diverses critiques, le Département de l’instruction publique (DIP) a aménagé la nécessaire modernisation engagée tout en intégrant les revendications des professionnels et des parents. Ainsi, dès la rentrée 2005, le DIP ajuste les cycles d’apprentissage avec un cycle élémentaire de 4 ans suivi de 2 cycles moyens de 2 ans, plus une prolongation possible d’une année d’un cycle au courant de la scolarité ; ensuite les évaluations qualitatives sont présentées différemment durant le cycle élémentaire avec commentaires et appréciations notées, et durant les 2 cycles moyens des notes "intelligentes" (de 1 à 6) sont réintroduites. Ces notes correspondent désormais au degré d’atteinte des objectifs d’apprentissage, elles évitent des moyennes.

Nos enfants feront mieux que nous ! ?

Pas sûr, les promotteurs de l’initiative 121 dite "pour le maintien de notes" la maintienne ; parce que "c’était mieux avant" et que certains veulent "faire monter le niveau de l’école publique" pour les bons élèves et ne "perde pas de temps" à s’occuper des enfants en difficultés. Revenir sur des méthodes qui ont échoués dans le passé, ce n’est guère prometteur pour l’avenir…

Vers quelle école voulons-nous les amener ?

En adaptant la réforme, le Conseil d’Etat a proposé au Grand-Conseil un contre-projet à l’initiative d’ARLE. Mais ce contre projet a été rejeté par les partis de l’Entente, qui, avec l’UDC, ont imposé le PL 9510.

Ce contre projet ultra-libéral découpe les 6 degrés de l’école primaire en 3 cycles de 2 ans ; avec des évaluations certificatives dès la fin du 1er cycle en fonction d’objectifs d’apprentissage (math, français) et dès le 2ème cycle, note (1 à 6) avec moyennes trimestrielles.

Très inquiétante également sa norme de promotion fixée sur la note 4 en math et en français écrit + lecture dès le 2ème cycle (en cas de non promotion, le cycle peut être prolongé une fois au cours de la scolarité) ; ainsi que ses évaluations des établissements scolaires avec résultats publics !

Dans le broyeur…

de la haute bourgeoise qui vise en fait d’autres objectifs « inavouables » : favoriser les "bons élèves" et les "bonnes écoles" (celles qui produisent des bonnes moyennes) et leur dédier l’essentiel des ressources !

- Le projet de loi PL 9510 met l’accent sur l’évaluation et les notes sur des matières précises sans déterminer l’importance des autres compétences à acquérir, ni sur celles que les élèves acquièrent par l’école (socialisation, créativité, culture, confiance, etc.) et qui seront utiles tout le long de leur vie, même professionnelle ;

- il ne se soucie pas des exclus d’un tel système et ne leur propose rien ;

- il s’avérera plus dispendieux, car à force de diviser les élèves en "bon" et "faibles", à diviser les filières scolaires et les moyens financiers, il provoquera la multiplication des classes d’enseignement.

Ce contre-projet peut détruire la promesse d’un meilleur devenir et de l’égalité des chances puisqu’il met en concurrence les écoles publiques, privées, les quartiers et leur population ; et ambitionne d’octroyer des moyens au mérite selon des critères de nantis.

Ce sont le caractère et la dimension sociale de l’école elle-même qui sont l’enjeu de la votation, et non plus la question de notes ou pas notes !
Sommes-nous prêts à renoncer à notre école démocratique pour la voir remplacée par une école élitiste, sélective et excluante ?

La réponse est 2 X NON car nous devons nous adapter aux réformes exigées par l’évolution de notre société, penser la lutte contre l’échec scolaire, maintenir une bonne qualité de l’école et faire de sorte que cette période d’apprentissage de la vie soit la plus féconde pour toutes et tous.

Comment voter

- acceptez vous l’IN 121 = NON

- acceptez vous le contre projet PL 9510 = NON

- Question subsidiaire (s’il fallait choisir entre les deux, exclure ou exclure ?) = IN 121 (c’est le moins pire...)