Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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dénoncer le double mensonge des partisans de la loi

vendredi 24 février 2012

photo Demir SÖNMEZ

Intervention d’Eric Decarro (FSL) lors de la manifestation du 23 février

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Brochure Forum Social Lémanique

Je m’exprime ici au nom du Forum social lémanique qui a publié une brochure résumant nos arguments contre cette loi.

Je voudrais tout d’abord dénoncer ici le double mensonge des partisans de la loi.

Selon la brochure officielle, la loi aurait quasiment pour but de « protéger les manifestations » et « d’assurer à la fois le respect de l’ordre public et l’exercice des libertés d’opinion et de réunion ».

Il n’en est rien ! En réalité, la loi renforce unilatéralement le pouvoir du Département de la police et restreint drastiquement nos libertés fondamentales.

Quant à l’argument-slogan « Qui casse paie », c’est un mensonge grossier : la loi s’en prend en fait aux organisateurs/trices de manifestations et à leurs associations menacés d’amendes jusqu’à 100.000 frs et d’interdiction d’autorisation jusqu’à 5 ans, et ceci, même sans faute de leur part, ce qui constitue une atteinte grave à leurs droits de citoyens/nes.

La droite sait parfaitement que les organisateurs/trices ne sont nullement responsables des débordements qui ont pu se produire tant lors du G8 que lors de la manifestation contre l’OMC en 2009. Mais elle n’hésite pas à pratiquer l’amalgame, comme Olivier Jornot, futur procureur général de la République, qui déclare : « les casseurs, c’est vous, ce sont les vôtres ! ».
Ce qui est vrai, par contre, c’est que les mêmes milieux qui veulent nous imposer cette loi liberticide sont, eux, co-responsables d’une véritable « casse sociale et environnementale » au niveau mondial : ils accueillent et favorisent par leurs politiques fiscales complaisantes les activités hautement prédatrices des financiers et autres sociétés de négoce international qui spéculent sur la dette des Etats, sur les matières premières ou sur les produits alimentaires, brisant des vies, affamant les populations des pays pauvres, détruisant l’environnement et acculant des populations entières au désespoir.

Toutes ces activités, les milieux dominants de ce canton en profitent effrontément, sans compter l’évasion fiscale dont les banques suisses se sont fait une spécialité sous couvert de « secret bancaire » (voir les centaines de milliards d’euros appartenant aux milieux grecs fortunés « réfugiés » dans les coffres de « nos » banques). Par contre, ce modèle de développement exacerbe tous les problèmes sociaux qui affectent les milieux populaires : crise du logement, vie chère, chômage pour les catégories plus faiblement qualifiées, paupérisation d’une partie importante de la population.

Enfin, ce n’est pas un hasard si cette loi qui veut nous retirer des moyens de lutte et s’attaque à nos libertés est votée par la majorité de droite du parlement dans cette période de crise ; c’est aussi un signe que les possédants comptent bien nous imposer de nouveaux sacrifices pour sauver leur système mortifère et leurs profits !

Pour toutes ces raisons, il faut voter et faire voter NON à cette loi contre les manifestations !