Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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manifestations du 2 avril 2011 = ce qu’en rapportent les médias...

dimanche 3 avril 2011 par Claude REYMOND

http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/#id=3056465


http://www.tdg.ch/geneve/actu-geneve/genevois-reclament-indemnites-cantonales-2011-04-02

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des indemnités cantonales

détails ici

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2011-04-06evenement_colere_des_chomeurs_chasses_de_l_assurance.pdf

« Les difficultés de vie freinent la mobilisation des précaires »

LUNDI, 4 AVRIL, 2011

Michel Schweri

CHÔMAGE • Le plan syndical de soutien à l’emploi et aux chômeurs a suscité une petite manifestation, mais la détermination de la gauche reste entière.

« Du respect pour les chômeurs ! » Cette pancarte résumait à elle seule les doléances des quelque 400 manifestants de samedi après-midi ayant dénoncé les conséquences de la nouvelle assurance-chômage qui laisse 2300 personnes sans droit à Genève. En réalité, cette loi a suscité plusieurs actions mettant en avant de multiples revendications : sauvegarde du revenu minimum d’aide sociale pour chômeurs en fin de droit, introduction d’urgence de 120 allocations cantonales de chômage supplémentaires et mise en place d’un plan à long terme de création de places de travail « écosociales » et de formation efficace pour les demandeurs d’emploi.

La première marche silencieuse a été organisée par un groupe de chômeurs. Ils voulaient « porter le deuil » de leurs droits en ralliant l’Office cantonal de l’emploi à l’Hospice général et symboliser ainsi le chemin que devront suivre de nombreux chômeurs arrivés prématurément en fin de droit. Devant la porte de l’aide sociale à Rive, Chantal Gasser a témoigné des difficultés des chômeurs. Dépression, sentiments d’impuissance et d’inutilité, passivité, budget ratatiné, vacances annulées… « Au-delà des statistiques, les gens, leurs familles et les enfants vivent le chômage dans leurs tripes », s’est-elle écrié.

Participant au cortège – comme les autres candidats de gauche à l’exécutif de la Ville de Genève –, Esther Alder explique la faiblesse de la participation. « Les pauvres ne se mobilisent pas car ils ont trop honte de se montrer comme ceux qui n’ont pas réussi à s’en sortir. Le discours officiel instille toujours l’idée que, si l’on est précaire, c’est de sa propre faute. » « C’est difficile d’avoir l’énergie de s’organiser quand on est dans la survie », affirme encore la directrice de Carrefour-rue.

Organisée par les syndicats, la seconde manifestation de la journée a pris le relais pour mener les protestataires à l’Hôtel-de-Ville et poser des revendications au gouvernement. Alessandro Pelizzari y a surtout dénoncé la mécanique de précarisation mise en route. Pour lui, la réduction de la durée de couverture de l’assurance va obliger à une réinsertion plus rapide mais moins durable et donc accélérer le tournus au chômage, ce qui « éduquera chômeurs et travailleurs à la précarité ».

Pour contrer cette tendance, le président de la Communauté genevoise d’action syndicale a réclamé des mesures urgentes en faveur des laissés-pour-compte de la révision de la loi fédérale sous la forme de l’octroi de 120 indemnités cantonales de chômage. Il a aussi demandé des allocations cantonales pour tous les chômeurs, de manière à « compenser ce que la loi fédérale a enlevé ».

Vice-présidente de la faitière syndicale, Manuela Cattani a ensuite appelé les autorités à « changer de cap » et à promouvoir la « création volontariste d’emplois adaptés aux profils et aux besoins de la population active présente dans le canton ». Une réindustrialisation de Genève sur des bases écologiques et sociales est ainsi réclamée pour sortir de la monoculture de la haute finance et offrir une place à chacun.

Ces mêmes revendications avaient déjà été portées au cœur même de l’Office cantonal de l’emploi vendredi. Un groupe d’une cinquantaine de jeunes – la catégorie la plus touchée par le chômage et la plus prétéritée par la révision de la loi – avait en effet occupé une agence durant une heure. Ils dénonçaient l’obligation « d’accepter un emploi minable pour un salaire de misère ».