Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Communiqué de presse de la CGAS

120 jours d’indemnités journalières en plus : un premier pas, mais insuffisant !

vendredi 19 février 2010 par Claude REYMOND

18 février 2010

Après avoir organisé une action de protestation la semaine dernière, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) se réjouit du succès obtenu au Grand Conseil et accueille positivement les déclarations du Conseiller d’Etat François Longchamp de vouloir envisager une demande de prolongation de 120 jours du droit aux indemnités fédérales de chômage au Conseil fédéral. Les syndicats genevois ne peuvent toutefois pas accepter que cette mesure ne profite qu’à certaines catégories de chômeurs et invite la population à signer massivement leur pétition.

À Genève comme dans d’autres cantons romands

Avec plus de 22’200 demandeurs d’emploi et entre 300 et 400 chômeurs arrivant en fin de droit chaque mois, le marché de l’emploi genevois connaît aujourd’hui une situation dramatique. Le 10 février dernier, la CGAS a lancé une pétition faisant appel au Conseil d’Etat de demander à la Confédération la prolongation de 120 du droit aux indemnités fédérales de chômage. Pour tout canton dépassant le 5% de taux de chômage, la LACI prévoit en effet cette mesure pour permettre aux chômeurs de longue durée de maintenir plus longtemps leur droit au chômage, quel que soit leur âge. Les cantons de Neuchâtel, Jura et Vaud ont ainsi demandé, et obtenu, cette prolongation. La pétition syndicale, lancée suite au refus du Conseil d’Etat genevois de déposer une telle demande à Berne, a été relayée au Grand Conseil, où une motion allant dans le même sens a été adoptée par les députés.

Une restriction inacceptable

Les syndicats genevois accueillent positivement les récentes déclarations du Conseiller d’Etat François Longchamp d’envisager de faire enfin une demande de prolongation. En effet, jusqu’ici, le Conseil d’Etat genevois refusait de demander la prolongation des indemnités journalières en renvoyant aux « puissants instruments de réinsertion » dont disposerait la politique cantonale contre le chômage. Les syndicats genevois contestent le bilan de cette politique : Moins d’un tiers des chômeurs arrivés en fin de droit bénéficient des mesures cantonales, et pour nombreux d’entre eux, elles signifient une importante baisse de revenu. Après deux ans d’entrée en vigueur de la nouvelle loi, la CGAS prépare par ailleurs actuellement un bilan de la politique cantonale en matière de chômage.

En reconnaissant la nécessité d’agir en prolongeant les indemnités journalières, M. Longchamp reconnaît ainsi les limites de sa politique. Les syndicats genevois jugent toutefois inacceptable que le Conseil d’Etat souhaite restreindre ce droit à certaines catégories de chômeurs, par exemple aux plus de 50 ans et à « ceux qui ont des difficultés particulières » (selon les déclarations à la Tribune de Genève du 14 –02-2010). Cette dernière distinction n’a d’ailleurs aucune base légale. Ce mode de faire tend une fois de plus à vider une assurance sociale de son sens universel et à la transformer en une aide sociale sous condition. Quant à limiter la mesure aux plus de 50 ans, cela la rendrait cosmétique puisque, dès 55 ans, les chômeurs ayant cotisé 18 mois ont déjà droit aux 520 jours.

Continuer la mobilisation des sans-emploi

Les syndicats genevois considèrent que la difficulté de retrouver un emploi en période de crise ne se limite pas à certaines catégories d’âge ou à certains profils de chômeurs. Le droit à la prolongation des indemnités journalières est un droit auquel tous les chômeurs de ce canton arrivant à la fin des 400 indemnités doivent pouvoir accéder. Qui oserait affirmer dans la conjoncture actuelle que les jeunes n’en pas autant besoin que les autres ? La déclaration de François Longchamp qu’une démarche de prolongation prendrait plusieurs semaines est par ailleurs inadéquate face à l’urgence : c’est maintenant que les chômeurs en ont besoin. En effet, une demande doit être déposée avant le 10 d’un mois pour entrer en vigueur le 1er du 2ème mois qui suit (soit avant le 10 mars pour le 1er mai).

C’est pourquoi les syndicats continueront à faire circuler leur pétition qui a récolté en peu de jours déjà des centaines de signatures de sans-emploi et de salarié-e-s. Elle sera remise publiquement à François Longchamp lors de la séance du Grand Conseil le 18 mars 2010, appuyée par une délégation de chômeurs.

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