Communauté genevoise d’action syndicale

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contre la révision de la LACI

mercredi 10 février 2010 par Claude REYMOND

Mobilisation ORP Bouchet – 10 février 2010

Bernard Remion, secrétaire régional Comedia – membre CGAS

Comme vient de l’expliquer mon camarade d’UNIA, vice-président de la CGAS, la lutte pour le droit aux 120 jours supplémentaires est essentielle pour les chômeuses et les chômeurs genevois en cette période crise grave.
Elle est aussi importante dans le cadre du combat que nous devons mener contre la révision de la Loi sur le chômage, la LACI.

En effet, un des points de la révision en cours est justement la suppression de ce droit aux 120 jours dans les Cantons où le taux de chômage est en hausse et dépasse les 5%. Par cette suppression, le SECO espère « économiser » 30 millions par an sur le dos des chômeurs.

Mais ce n’est qu’une des mesures envisagées par les partis de droite, le Conseil fédéral et le SECO puisque, avec tous les points de cette révision, ils espèrent économiser 786 millions par an sur le dos des chômeurs sur base d’une moyenne de 120’000 chômeurs. Cela veut dire que si ces mesures étaient appliquées aujourd’hui avec 175’000 chômeurs en janvier, cela représenterait 1 milliard 150 millions par an. Il est intéressant de noter que la moyenne 2009 était de 146’089 chômeurs, mais que ce sont près de 2 fois plus de personnes qui ont touché des indemnités de chômage en 2009, soit plus de 285’768 personnes, sans compter celles touchées par le chômage partiel, toutes celles et ceux arrivés en fin de droit et autres exclues de l’assurance-chômage.

Toutes les mesures envisagées visent à exclure toujours plus de salariés du droit au chômage en rallongeant le nombre de jours de carence jusqu’à 260 jours pour toutes les personnes qui n’ont pas cotisé, notamment pour les jeunes à la sortie de l’école, en diminuant le nombre de jours indemnisés à 90 pour les jeunes à la sortie de l’école et à 260 indemnités pour ceux qui n’ont que 12 mois de cotisation, en réduisant le montant des indemnités de 5, puis 10% pour les chômeurs de longue durée, en diminuant les droits aux MMT, mesures du marché du travail, en diminuant le salaire assuré des personnes qui peuvent ouvrir un nouveau délai-cadre avec des gains intermédiaires.

L’autre aspect de la révision de la loi pour combler le prétendu déficit de cette assurance sociale, c’est l’augmentation des cotisations perçues sur les salaires des employés. Cette augmentation serait de 690 millions par an au moins et cela sans faire payer les entreprises qui licencient alors qu’elles font des bénéfices, qui distribuent des bonus à leurs cadres et des dividendes à leurs actionnaires. Et cela aussi sans percevoir de cotisations de chômage sur la part des hauts salaires qui dépassent 126’000.- par an, à part une petite cotisation de solidarité de 1% provisoire sur la part jusqu’à 315’000.-. Mais sur la part des salaires encore plus élevés c’est 0%. Alors que si on prélevait les cotisations pour l’assurance-chômage sur la totalité des salaires, comme pour l’AVS et l’AI, cela pourrait faire rentrer 1,5 milliard supplémentaire par an dans les caisses du chômage et il n’y aurait pas besoin de diminuer les prestations.

D’un côté comme de l’autre, ce sont les salariés, aux revenus les plus bas, qui payeront la révision de la Loi sur le chômage qu’ils soient en emploi avec l’augmentation des cotisations ou sans emploi avec les baisses de prestations de l’assurance-chômage. C’est un vrai scandale.
Certes, on ne connaît pas encore le texte final de la révision qui ne sera voté par les Chambres fédérales qu’en mars ou en juin. Mais nous savons déjà qu’il faudra s’y opposer avec la plus grande fermeté et la plus grande rapidité par un référendum.

Ensuite dans la campagne de votation, nous devrons faire des propositions pour une vraie révision de la LACI qui fasse payer les entreprises qui font du bénéfice tout en licenciant, qui fasse payer les hauts salaires sur l’entièreté de leurs salaires comme pour l’AVS et l’AI, qui fasse prendre en charge le chômage partiel en temps de crise (il a coûté près d’1 milliard en 2009) directement par le confédération dans ses mesures de crise puisque c’est une aide directe aux entreprises. Nous devrons promouvoir un loi pour le chômage qui devienne une vraie loi pour la réinsertion au travail par la formation qualifiante et aussi des formations requalifiantes quand il n’y a plus de débouchés dans une profession.

Soyons prêts pour le référendum contre cette révision scandaleuse en avril ou en juillet, préparons-nous ensuite pour la votation contre cette révision pénalisante pour les sans-emplois et les salariés en faisant des propositions pour une révision valorisante pour les salariés, les chômeuses et les chômeurs et tous les sans-emploi.