Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

iban CH69 0900 0000 8541 2318 9

Le CEVA, c’est plus qu’une simple infrastructure

lundi 16 novembre 2009 par Claude REYMOND

Le raccordement ferroviaire Cornavin – Eaux-vives – Annemasse (CEVA), par un tracé urbain qui réalise un vrai « Stadt-Bahn » (un train dans la ville qui la rend accessible sans surcharger le réseau voyer) ainsi dénommé en Allemagne et en Suisse alémanique, est plus qu’une simple infrastructure.

Le CEVA, ce n’est pas seulement une question d’argent. Le coût prévu est fiable. Il n’est pas excessif, en comparaison d’autres réalisations du même type en Suisse et il existe aujourd’hui, des moyens de contrôle des dépenses de travaux publiques efficaces.

Le CEVA, ce n’est pas seulement la réalisation d’un tronçon manquant d’une ligne de chemin de fer qui deviendra l’une des pièces essentielles des transports publics de Genève. Il n’est plus possible de laisser les déplacements habitat-travail, habitat-loisirs, habitat-commerce, à la seule motorisation individuelle.

Les opposants mentent sciemment, tant sur le coût du projet que sur son efficacité. Ils mentent parce que leur opposition vient d’ailleurs.

Pendant des siècles, Genève a été une métropole enclavée. Une ville privée de son hinterland naturel par les vicissitudes politiques. Une ville qui a dû regarder très au-delà de son environnement immédiat et chercher, loin à l’extérieur, les relations qui ont fait sa prospérité.

Les fortunes et le pouvoir d’une partie de ses habitants sont issus de cette situation.

L’une des retombées de cette période de son histoire a été l’indifférence, sinon le mépris, avec lequel les gouvernements genevois ont traité leurs voisins immédiats du Pays de Gex et de la Haute-Savoie.

Ce sont les successeurs de ces gens-là qui, dans la deuxième moitié du vingtième siècle, ont entamé la désindustrialisation du canton, déjà fragile en la matière, et la promotion de Genève, place financière hypertrophiée. A cette époque, l’indifférence et le mépris visaient les travailleurs immigrés, espagnols et italiens.

Mais, la roue de l’histoire tourne … Depuis les années ’60, il s’impose à tous que le développement économique, social, voire culturel, la richesse de Genève, dépendent aussi de sa région longtemps déniée.

Le CEVA est plus qu’une simple infrastructure qu’il s’agit de financer pour ses effets bénéfiques quantitatifs en matière de pollution et de qualité de vie en ville. Il est une ouverture vers ces territoires transfrontaliers enfin reconnus et ceux qui les habitent, avec qui nous partageons, pour le meilleur et pour le pire, la même ville.

Les principaux opposants au CEVA, après que tout ait été décidé démocratiquement, notamment le tracé, s’opposent pour des raisons individualistes - voire égoïstes - à ce projet d’intérêt majeur pour tout la population. Ils ont même inventé un train qui ne sert à rien en guise de contre-projet. Ils veulent, comme leurs prédécesseurs anti-démolition des fortifications et anti-industrie, une Genève de rentiers ; ils ne veulent pas d’une Genève qui travaille.

Nous demandons à tous les habitant-e-s du canton de ne pas se laisser manipuler par quelques populistes dévoyés qui défendent uniquement les intérêts égoïstes d’une petite minorité contre les habitant-e-s de Genève et sa région.