Hommage Hector Perez Reyes

Remerciements à vous qui vous joignez à cet hommage à Hector Perez Reyes, syndicaliste maya - disparu le 5 septembre 2003 et à ses compagnons, les paysans de la finca Nueva Linda et des alentours, victimes du massacre du 31 août 2004.

Nous rendons hommage aussi au courage de Betty Reyes, sa fille, que nous avons rencontrée l’été dernier avec son mari et son petit garçon , et qui n’a jamais cessé de se battre pour connaître la vérité et pour ses droits soient respectés par la justice de son pays. Nos amis, installés depuis 5 ans au bord de la route 207 tout près de la finca, nous ont fait savoir à quel point les soutiens de nos associations en Europe étaient importantes dans cette lutte emblématique contre l’impunité.

Année après année nous devons faire pression avec eux et les organisations paysannes guatemaltèques, toujours menacées, pour que les 40.000 disparus de la guerre civile et sociale guatémaltèque accèdent à la reconnaissance et à la dignité !

Jenny Bettancourt nous expliquera tout-à-l’heure pourquoi il est fondamental que la Convention internationale contre les disparitions forcées, qui n’est pas encore en vigueur soient ratifiée par la Suisse pour redonner un espoir aux victimes et une chance aux Accords de paix dans ce pays notamment !

Quelques mots du Guatemala : De fait l’’impunité reste totale dans ce pays, où le droit à la vie n’est pas garantie , selon les paroles d’un des rapporteurs de l’ONU que nous avons rencontré avec la famille d’Hector Reyes...

Il se trouve écrasé par les pouvoirs criminels, que ce soient ceux des narco-trafiquants... des grandes entreprises agro-alimentaires d’exportation et des exploitations minières nationales financées par des capitaux internationaux.

Ces groupes puissants utilisent l’appareil d’Etat mais aussi la violence de bandes de gamins des rues , sans revenus et sans formation, à leur profit ... c’est leur manière de pratiquer ce qu’on appelle affreusement le « nettoyage social ». C’est donc aussi l’un des moyens d’éliminer de jeunes indigènes tombés dans la délinquance faute de moyens de subsister.

Les meurtres et les règlements de compte sanglants se pratiquent aussi aux échelons les plus élevés de la police, du monde de la justice et de l’armée. Y compris dans les prisons ...

Dans ce contexte, nos amis guatémaltèques, venus en juin 2008 faire connaître leur cause en Europe, soutenus par CODECA, un syndicat de développement rural se sont organisés pour continuer leur lutte en justice. Ils espèrent bientôt déposer leurs plaintes devant la Cour de justice des Etats américains. Pour la cinquième année, au Km207, ils rappellent au Guatemala et aux défenseurs des Droits humains la disparition de Hector Reyes, les menaces et violences subies depuis 5 ans et l’attaque du 31 août 2004 -1.000 agents des Forces spéciales de la Police, appuyés par l’armée, pour les chasser de la finca... et satisfaire les demandes du propriétaire, ami du président de l’époque...

AUTOUR DE CET HIBISCUS BLANC PLANTE EN HOMMAGE A HECTOR PEREZ REYES, et à ses compagnons tombés le 31 août 2004, blessés, arrêtés ou en fuite, Je vous prie d’observer une minute de silence ...

Signalons encore que L’association Km 207 Guatemala-Suisse a obtenu l’appui du service de la Solidarité du Canton de Genève pour des projets de formation juridique, et d’un projet de production agricole qui permettrait à la communauté de vivre dignement et de renforcer le soutien aux victimes de la Nueva Linda. Nous l’en remercions vivement.

Nous attendons aussi des parlementaires et de la Confédération la ratification rapide de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Cet instrument juridique international représente une grande avancée dans la reconnaissance de ce crime contre l’humanité.

Pour cette campagne qui a commencé le 30 août, avec sa pétition

allocution Jenny Bettancourt, Co-présidente « Jardin des Disparus »

Tout d’abord le Jardin de Disparus vous remercie pour cette invitation.

Hier, journée internationale du détenu-disparu, nous sommes 21 organisations à avoir lancé une campagne pour la signature et la ratification de la Convention pour la protection des personnes contre la Disparition forcée.

En effet, Suisse pays d’adoption des milliers des parents des disparus, siège de Nations Unies, n’a toujours pas signé ni ratifié cette Convention pour la protection des personnes contre la Disparition forcée.

Pourtant, durant la rédaction de dite Convention la Suisse a été active et, il faut le dire, fondamental. Plusieurs paragraphes de cette convention n’existeraient pas sans la ténacité du représentant de la Suisse : Monsieur Vigny.

Hier des dizaines des personnes ont signé en nous demandant pourquoi la Suisse ne signe pas ?

Nous, parents des détenus - disparus, n’attendons pas que cette Convention nous rend nos êtres chers. Par contre, dès sa rentrée en vigueur, ce crime odieux ne sera pas pratiqué comme il l’est maintenant, et surtout les responsables pourront être poursuivis et jugés partout ; il faut savoir qu’actuellement des disparations se produisent tous les jours dans différents pays de la planète.

La preuve c’est que nous nous réunissons ce soir pour la disparition d’Hector Reyes en 2003. Nous aimerions que les générations futures aient la paix, que l’humanité puisse un jour éradiquer les violations des droits humains. Et que le crime multiple de la disparition forcée fasse partie du passée.

Cependant, nous avons un long chemin à parcourir, nous avons tout à faire. Notre travail est un travail de fourmis. Pour cela je vous demande de signer et faire signer la pétition dans votre entourage. De parler autour de vous.

La campagne a démarré hier et nous voudrions que la Suisse entière, que dis-je, plutôt que le peuple suisse nous appuie.

Des feuilles de pétition peuvent être téléchargées sous :
www.trial-ch.org/disparitions.html.

Merci de diffuser avec nous cette demande aux parlementaires fédéraux !

Il me reste à vous donner rendez-vous au nom de Km 207, du CETIM et de la CGAS
commission internationale, le 24 septembre à 18 heures à l’Université ouvrière, Place des Grottes pour une soirée qui fera le point sur l’exploitation minière au Guatemala,

avec une volontaire de Peace Watch Suisse qui rentre de mission
et le dernier film de Grégory Lassalle en cours de montage ...

Merci de votre présence.

Chantal Woodtli, secrétaire de Km207, le 31 août, 19 heures