Observatoire de l’Aide Sociale et de l’Insertion

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Prise de position de l’OASI concernant le rapport d’EVALUANDA sur la LIASI

jeudi 14 août 2014

La Direction générale de l’Action sociale a attribué un mandat externe d’évaluation du nouveau dispositif d’insertion professionnelle de la LIASI au bureau d’étude EVALUANDA. Un premier rapport, daté du 13 mars 2014, est un état des lieux du dispositif à fin 2013.

Le comité de pilotage de l’OASI a pris connaissance avec intérêt du rapport intermédiaire d’EVALUANDA sur la mise en œuvre du dispositif d’insertion professionnelle de la LIASI. Il déplore toutefois que la mise en application prématurée du dispositif, qui n’a pas été appliquée d’emblée à toute la population à laquelle il était destiné, n’a pas été relevée dans ce rapport.
Il a constaté que certaines critiques que l’OASI a émises dans son rapport d’évaluation d’avril 2014 ont été reprises dans ce rapport, il est vrai d’une manière nuancée :
- La check-list introduit une évaluation a priori de la distance à l’emploi, donc de l’employabilité, opérant ainsi une présélection des candidats au stage d’évaluation. D’ailleurs la check-list mentionnée à la page 16 du rapport ne correspond pas aux commentaires du même rapport sur la mauvaise connaissance de la langue française de 9% des participants au stage d’évaluation. En réalité, la check-list de la page 16 du rapport constitue la 3ème version du genre depuis 2012. Ce fait démontre le manque total de transparence du comité stratégique.
- Le caractère obligatoire du stage d’évaluation ainsi que son adéquation pour évaluer le potentiel de réinsertion professionnelle des bénéficiaires sont fortement remis en cause. En effet, l’établissement d’un projet professionnel est plus important que l’appréciation par les évaluateurs d’un savoir-être. De plus, ce genre de stage professionnel est déjà proposé dans le cadre des mesures du marché du travail de l’OCE. L’opacité et les disparités prévalant en matière d’évaluation à l’emploi peuvent faire douter de la validité des évaluations effectuées. Notons finalement que le rapport n’aborde pas les raisons nombreuses des abandons et des non présentations au stage d’évaluation.
- Le SRP (Service de Réinsertion Professionnelle) de l’Hospice Général, qui a remplacé l’OCE pour cette catégorie de population dans son rôle d’octroi de mesures du marché du travail dans le cadre d’un plan de réinsertion, présente certaines lacunes en matière de réinsertion professionnelle, car il n’a pas développé d’interface avec le milieu économique.
Le rapport fait apparaître que tout le processus d’évaluation de la distance à l’emploi opère une sélection des personnes ayant le droit à des mesures d’insertion en laissant sur le carreau plus des ¾ d’entre-elles.
Au vu de ce constat, on aurait pu s’attendre à des recommandations d’EVALUANDA un peu plus fortes que de demander d’uniformiser les pratiques des assistants sociaux sur l’application de la check-list, d’assouplir le caractère obligatoire du stage d’évaluation et de diversifier les types de stage, d’analyser la population SRP et ses besoins et de replacer l’individu et la cohérence de son parcours au centre.
Plus que jamais, nous sommes convaincus que ce n’est pas le rôle de l’Hospice Général de s’occuper de réinsertion professionnelle, mais celui de l’OCE. Ce d’autant plus que beaucoup de chômeurs en fin de droit sont exclus de l’aide sociale à cause des seuils d’entrée (revenus et fortune) plus restrictives. Pour les questions relatives à la formation professionnelle, l’OOFPC devrait aussi être associé au dispositif. Priorité doit être donnée à la réactualisation des compétences métier et non à l’appréciation du savoir-être de personnes au chômage. GC/17/07/14}}}