pour que cesse l’impunité

en matière d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, tortures

ou autres dénis des droits fondamentaux

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L’affaire Sperisen vue du Guatemala

mercredi 6 mai 2015 par Claude REYMOND

Cette semaine, Erwin Sperisen est rejugé devant la Chambre pénale de la Cour de Justice de Genève. Condamné l’année dernière à la prison à vie pour l’assassinat de sept détenus au Guatemala en 2006, il avait fait appel de sa sentence.

Si l’ancien chef de la police nationale civile du Guatemala est jugé en Suisse, ce procès a également de fortes incidences au Guatemala où il cristallise, à bien des égards, la polarisation de la société guatémaltèque et les tensions qui la parcourent.

Au Guatemala, les scandales impliquant des membres de l’appareil d’Etat dans de graves violations des droits humains se succèdent depuis des décennies, mais peu ont eu à répondre de leurs actes devant la justice. Les élites au pouvoir bénéficient d’une large impunité et le pays souffre aujourd’hui encore de la corruption et du crime organisé.

Pour la société civile, ce manque de redevabilité n’a que trop duré. C’est par dizaines de milliers que les Guatémaltèques sont descendus dans la rue le 25 avril dernier pour exprimer leur indignation face à un système corrompu jusqu’à la moelle. Ils ont réclamé la destitution du président Otto Pérez Molina ainsi que celle de la vice-Présidente.

Dans ce contexte, le procès d’Erwin Sperisen recèle un fort potentiel : celui de contribuer au recul de l’impunité dont ont trop longtemps bénéficié les membres de l’appareil d’Etat guatémaltèque. Il vient aussi rappeler que la loi est la même en Suisse et au Guatemala, et que les policiers sont eux aussi tenus de la respecter.



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