pour que cesse l’impunité

en matière d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, tortures

ou autres dénis des droits fondamentaux

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2005 dans l’ombre

lundi 12 mars 2012 par Claude REYMOND

Début 2005, parce que depuis plusieurs mois la répression des communautés guatémaltèques nous inquiètent, nous prenons quelques initiatives pour soutenir ces dernières.

Puis, un jour...


2005-08-23 = contact avec Prensalibre

Je suis syndicaliste à Genève, en Suisse, et chez nous, nous sommes très préoccupés par les violences subies par les travailleurs dans le monde, et en particulier au Guatémala.

Ayant eu sous les yeux l’information mise à disposition par votre site internel Nacioles du 14 septembre 2004 - Desalojo sigue impune dos semanas después - j’y ai lu que vous avez chez vous un Erwin Sperisen, directeur de police.

Ce nom est courant en Suisse, ayant vérifié sur notre annuaire électronique on trouve plusieurs dizaine de références. Aussi je me demande si votre Erwin n’aurait pas la double nationalité guatémaltèque et suisse... ce qui me désolerait parce que je ne reconnais pas un compatriote dans la façon qu’il a de faire son « travail ». Je m’interroge même, en qualité de citoyen helvétique, si je ne devrais pas trouver un moyen d’exprimer toute la honte que je ressents à lire ce que l’on raconte sur lui ! En tout cas félicitations pour votre travail d’information, et peut-être à bientôt. Cordiales salutations.

PS j’ai conservé au format PDF une image écran de SPERISEN, je vous l’enverrai bien volontiers, mais je ne suis pas sûr de pouvoir la copier avec ce message.

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2005-08-23cr_a_pensa-libre_5pages.pdf

2005-09-05 = consultation de la commission internationale CGAS

Plainte pénale de personnes physiques et morales – helvétiques - à l’encontre d’un compatriote triple-national et grand commandeur d’exécutions extrajudiciaires

La Commission internationaliste de la CGAS observe depuis plusieurs mois ce qui se déroule notamment au Guatemala : la répression guatémaltèque s’est renforcée depuis août 2004, soit depuis l’entrée en fonction d’un nouveau chef de la Police Nationale Civile, Erwin SPERISEN.

La brutalité de sa politique de répression a été dénoncée dès le début de son « règne » par plus d’une vingtaine d’organisations de défense de la société civile : des communautés indigènes, paysannes, de syndicats de travailleurs, d’enseignants, de défenseurs des droits de l’homme, et jusqu’à l’ombudsman des droits de l’homme au Guatemala, Sergio Morales. Lequel dénonce formellement les exécutions de paysans, les détentions illégales de mineurs, les mauvais traitements contre des personnes détenues par la police, les violations des droits civils comme le droit de manifester, et les atteintes à la liberté de la presse.

Le dernier document qui en appelle à l’aide contre l’impunité qui sévit au Guatemala concerne 8 membres de l’Union syndicale des travailleurs du Guatemala (UNSITRAGUA), menacés de mort et « adoptés » en Action Urgente par Amnesty International, le 28 juillet 2005.

Après plusieurs investigations croisées, il devient certain que le sus dit chef de la police est également citoyen suisse ; nous sommes d’avis qu’il faille l’assigner en justice, à Genève, en formulant une plainte à son encontre.
Des membres de la commission internationaliste de la CGAS ont pris contact avec le Centre Europe Tiers-monde et le syndicat Uniterre (section internationale), lesquels sont disposés à s’engager en commun pour atteindre l’objectif mentionné en titre. D’ailleurs il sera nécessaire d’établir une coordination ad hoc pour conclure un mode opératoire qui lie les intervenants tout au long de la procédure.

Du point de vue tactique, dans l’ordre chronologique, il est prévu de

a) de saisir le procureur général

b) d’informer le DFAE

c) dans les 60 jours au moins, de convoquer une réunion privée des ressortissants guatémaltèques établis dans la région afin de les informer de la démarche

En conséquence :

La Commission internationaliste de la CGAS demande aux instances de la CGAS :

1. de l’autoriser à travailler sur l’objet en titre ;

2. de contribuer à l’élaboration de la convention entre les intervenants moraux et physiques susmentionnés ;

3. de mandater son secrétaire et un membre de la commission pour signer une plainte collective à l’encontre du chef de police susnommé ;

4. de soutenir les efforts dénonçant publiquement les crimes de la police guatémaltèque et l’impunité dont ses agents bénéficient.


2005-09-25 = information du Bureau CGAS

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2005-09-22cr_a_Bureau_CGAS.pdf

2005-09-30 = CETIM sollicite Philip ALSTON, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires

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2005-09-30cetim_a_HCdh.pdf

2005-11-08 = activation du réseau syndical au niveau Suisse

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2005-11-08uss_a_Lucerne_Affaire_confidentielle.pdf

2005-12-20 = CISL en ligne

Impunité, violence et disfonctionnements du pouvoir judiciaire au Guatemala 

Ce 18 décembre, une délégation de la CMT et de la CISL s’est rendue à l’Ambassade du Guatemala à Bruxelles pour exprimer sa vive inquiétude quant à la persistance de la violence, des obstacles aux activités syndicales et de l’impunité dans ce pays d’Amérique centrale. 

6 jours plut tôt, le 13 décembre, Alfonso Ramírez Garcia, Secrétaire général du Syndicat des commerçants indépendants était victime d’un attentat dans un parc de la Municipalité d’Esquipulas. Il recevait alors trois balles (deux dans le cou et une dans le dos).

Ces faits ne sont que les derniers en date. La CMT et la CISL ont dénoncé ces dernières années une série de cas d’obstacles à la liberté syndicale, dont des assassinats et des menaces contre des
dirigeants syndicaux, ainsi que des faits de violation des locaux des principales centrales syndicales. Les situations de non-respect des droits syndicaux existent également dans les zones franches. La majorité des faits portés à l’attention des autorités guatémaltèques restent protégés par l’impunité. Par ailleurs, le dialogue social est presque impossible. 

De plus, dernièrement, la Cour constitutionnelle a créé un vide juridique en supprimant la faculté de l’inspection du travail d’application des sanctions en cas de non- respect de la législation sociale. 

Les preuves du mauvais fonctionnement de la justice sont aussi nombreuses. 

Le pouvoir judiciaire traverse une profonde crise. Entre 2004 et fin 2005, 1800 plaintes ont été introduites dans les tribunaux contre des employeurs. 80 seulement ont abouti à une solution incluant la condamnation des employeurs. Dans 70 cas, ces derniers ont été exonérés de toute culpabilité. Il reste ainsi 1600 dossiers en suspens alors que les violations des droits des travailleurs persistent, y compris lorsque leur intégrité est en danger. 

En ce qui concerne le cas de Rigoberto Dueñas, Secrétaire général adjoint de la CGTG accusé injustement de malversations au sein de l’Institut de la sécurité sociale -IGSS-, même s’il a été libéré
grâce à une importante campagne syndicale, sa liberté n’est que provisoire. Une peine de 3 années de prison continue de peser à son encontre, assortie d’une amende de 12 millions de Quetzals (1.315.023 €) et du remboursement des frais liés à la procédure judiciaire. 

Rappelant que le bon fonctionnement d’une justice impartiale, rapide et indépendante est un pilier d’un Etat de droit, la CISL et la CMT ont par ailleurs exigé des autorités guatémaltèques des garanties pour l’exercice de la liberté syndicale, dont la liberté totale de Rigoberto et la suspension de la sanction financière qui pèse à son encontre. Des mesures urgentes en matière de lutte contre l’impunité ont également été demandées.