9 novembre 1932 - plus jamais ça

à la mémoire du 9 novembre 1932, pour la démocratie et la liberté

p.a. CGAS - Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

Discours de solidaritéS

mercredi 20 novembre 2024 par Balmain

Le parallèle entre les temps que nous vivons et la montée du fascisme des années 30 est malheureusement de plus en plus évident.

Le massacre perpétré par l’armée suisse le 9 nov 32 ici même au bout de la plaine de Plainpalais contre les manifestants réunis en protestation face au meeting fasciste en a été une étape au retentissement international. Un gouvernement bourgeois, celui de Genève, montre qu’il est capable de tuer en défense d’un mouvement fasciste, l’Union nationale de Georges Oltramare.

Aujourd’hui les mouvements qui se réclament plus ou moins ouvertement du fascisme relèvent de plus en plus la tête. Pas très loin d’ici, à Lyon notamment, cela fait des années que les mouvements de diverses factions d’extrême-droite défilent impunément dans la rue, en tendant le bras, et en perpétrant des actes de violence… Les militants anti-fascistes qui ont affaire à ces spectres du passé ont dû plusieurs fois faire face en plus à la répression de la police et de la justice de l’Etat français, qui n’a tenu compte que des coups rendus par les antifas et non des coups donnés par les nostalgiques du nazifascisme.

Cela rappelle les sinistres chemises grises qui se pavanaient et faisaient le coup de poing dans les rues de Genève dans les années 30, et qui étaient sous les ordres de Georges Oltramare, le fervent admirateur local de Mussolini, organisateur de la parodie de procès antisocialiste et antisémite contre les têtes du mouvement socialiste Léon Nicole et Jacques Dicker.

Comme dans les années 30, on observe l’alliance du fascisme avec le grand capital - ou plutôt le fascisme comme recours autoritaire à toute remise en cause des intérêts du grand capital. La réaction du Conseil d’Etat et des journaux de la droite genevoise (notamment le Courrier, corporatiste à l’époque, et le Journal de Genève) est unanime : le meeting avec la provocation fasciste à la salle de Plainpalais était selon eux légitime, le mouvement populaire ne l’était pas, malgré les nombreux blessés, les 13 morts tués par les soldats, pour ces gens la responsabilité en incombe totalement aux leaders du mouvement ouvrier. Les commanditaires de ce massacre n’exprimeront jamais la moindre autocritique.

Ça fait longtemps qu’on parle de la banalisation du retour de l’extrême-droite et des idées fascistes. Notamment dans ce rassemblement annuel, les alertes sont répétées à juste titre. Les digues tombent et les forces plus ou moins ouvertement fascistes progressent un peu partout dans le monde.

Dans le contexte de l’élection étasunienne, il est frappant d’observer la radicalisation d’une partie des plus grands capitalistes, surtout autour de Trump. Les moyens de propagande et de manipulation de masses de ces hyper-riches sont sans comparaison historique. Ceux-ci sont prêts non seulement à promouvoir ou imposer des régimes autoritaires, mais aussi à promouvoir une fuite en avant du capitalisme qui pense pouvoir s’affranchir des limites planétaires et de tous les acquis sociaux arrachés par le mouvement ouvrier. Sans parler de Poutine et Netanyahu qui jubilent évidemment de la victoire de leur allié !

Aujourd’hui, en mémoire des victimes du 9 novembre 1932, qui n’avaient courageusement pas hésité à prendre la rue pour tenter d’empêcher le meeting fasciste, nous devons continuer à nous battre contre :

  • le nationalisme et la xénophobie
  • les politiques antisociales (cf. la ribambelle d’attaques qui sont l’objet des prochaines votations, attaques contre les classes populaires, notamment en matière d’assurance maladie, de droits des locataires, de politique fiscale, de volonté de faire payer plus les transports publics, …)
  • Nous devons ajouter à ces combats essentiels que nous devons prolonger [depuis bien plus longtemps que 1932] les combats qui ont pris leur essor plus récemment pour la sauvegarde des conditions essentielles de la vie sur terre, les combats contre les discriminations fondées non plus seulement sur la classe, comme dans les brillantes luttes du mouvement ouvrier, mais aussi sur l’origine ethnique ou le genre, discriminations qui s’additionnent mais dont les fronts de résistance ne se coordonnent pas toujours, laissant le champ libre au grand capital.


Les forces de l’extrême-droite et notamment celles des milieux financiers autour de Trump attaquent et ont ouvertement pour programme d’attaquer sur tous ces fronts ! Alerta antifa !

Aujourd’hui comme hier, il est essentiel de rappeler à propos des fascistes…

Qu’ils ne passeront pas, car nous serons toujours là !

Qu’il n’y aura ni oubli ni pardon !