9 novembre 1932 - plus jamais ça

à la mémoire du 9 novembre 1932, pour la démocratie et la liberté

p.a. CGAS - Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

Discours de Paolo Gilardi pour le GsSA

mercredi 20 novembre 2024 par Balmain

Camarades,

Aujourd’hui, nous sommes ici pour honorer la mémoire de travailleuses et travailleurs, militant-e-s et citoyens-nes tombé-e-s lors de la fusillade du 9 novembre 1932, victimes de l’Etat bourgeois et de son bras armé pour avoir osé s’élever contre la tenue d’un meeting fasciste à deux pas d’ici.

Ce jour tragique a marqué notre Histoire et nous rappelle que les luttes ouvrières et syndicales sont intimement liées au combat antifasciste.
Le fascisme est né il y a un siècle, précisément pour écraser les luttes des travailleuses et travailleurs et briser les organisations syndicales qui portaient leurs revendications de justice sociale.

Dès sa naissance, le fascisme a montré son visage antisyndical : en Italie, en Allemagne, en Espagne, partout où il s’est imposé, il a cherché à diviser les travailleurs-euses, à interdire les syndicats et à soumettre la classe ouvrière à la domination des puissants.

En tentant de mater toute forme de résistance collective à coups de barres de fer, d’huile de ricin et de canons, mais plus encore à coup d’idéologie militariste, masculiniste et raciste, il a voulu réduire les travailleuses et travailleurs au silence et renforcer un modèle de société basé sur l’exploitation, la soumission et la peur.

Mais le fascisme ne surgit pas de nulle part : il est le produit du capitalisme, qui, dans ses crises, préfère toujours recourir à la violence et à l’oppression pour maintenir les privilèges des plus riches.

Lorsque les profits sont menacés, les classes dominantes n’hésitent pas à soutenir des idéologies brutales pour briser les élans d’égalité et de solidarité.

En faisant croire aux travailleuses et travailleurs que leur ennemi, ce sont les autres, les juifs, les communistes, les homosexuels, les latinos, portoricains, les « extracomunitari », les clandestins, les arabes, les gazaouis, les requérants d’asile, et qui sais-je encore ?

Le fascisme, ce n’est pas un truc théorique, loin de nous dans le temps et dans l’espace.

Parce que le capitalisme crée la misère et les inégalités, le fascisme reprend des forces : en Italie, en Allemagne, en Autriche, en France, en Espagne, en Hongrie, aux Etats-Unis, pour ne citer que ces exemples.

Et en Suisse.

Car si le Conseiller fédéral Albert Rösti a un mérite, c’est d’indiquer à celles et ceux que n’auraient pas encore compris que Trump et UDC, c’est bonnet blanc et blanc bonnet :

  1. Défense acharnée des privilèges des puissants
  2. Idéologie raciste, masculiniste et militariste
  3. Attaques répétées aux droits de travailleuses et des travailleurs et à leur organisation syndicale


Chers camarades, aujourd’hui il n’est donc pas question de seulement poursuivre le combat syndical, mais de le renforcer.

Car chaque centime que nous arrachons aux capitalistes pour le rendre aux travailleurs, que ce soit sous la forme de meilleurs salaires, de protections sociales, ou de droits supplémentaires, est bien plus qu’une victoire économique.

C’est un acte de résistance au système qui nourrit le fascisme. C’est, en soi, un acte antifasciste.

Nous le devons à celles et ceux qui sont tombé-e-s en 1932, mais aussi à nous-même et à nos enfants.