Comité d’organisation du 1er Mai

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CABEZA Diego SIT

dimanche 1er mai 2016

Lorsque vous entendez des sociologues parler de la question « qu’est-ce que le bonheur ? », ils vous rapportent que les personnes qu’ils interrogent évoquent l’amour, l’amitié ou la famille. Certaines études montrent qu’en ce qui concerne l’argent, le bonheur augmente bien moins vite avec la richesse et que donc l’argent ne fait pas forcément le bonheur… Ou alors dès un certain seuil et jusqu’à un certain point. Si cette même question « qu’est-ce que le bonheur ? » est posée aux syndicats, ils vous diront que les travailleurs et travailleuses qu’ils regroupent et défendent, leur disent : c’est un salaire digne, des conditions de travail justes, une retraite équitable, en un mot c’est la sécurité à la place de la précarité, maintenant et demain.

Le thème de ce 1er mai est ainsi la défense et l’amélioration des rentes AVS de 10% comme le préconise l’initiative syndicale AVS+ qui sera en votation populaire en septembre.

Il s’agit ici de défendre l’AVS contre ses détracteurs patronaux et contre la droite qui s’évertuent à prédire des scénarios catastrophe afin de baisser les rentes. Or depuis sa création en 1948, elle a déjà connu l’augmentation de l’espérance de vie et la baisse de la natalité. Et ses finances sont restées extrêmement stables. Par franc de valeur produite en Suisse (mesurée en PIB), la part de la dépense liée à l’AVS est passée de 0.05 centimes à 0.06 centimes entre 1975 et 2013, soit presque 40 ans.
Nous défendons une AVS socialement juste et plus efficace qu’un 2e pilier soumis aux aléas des fluctuations boursières et des marchés.

Le taux de cotisation à l’AVS est resté à 8,4% des salaires depuis 1975. Toute tentative de légère hausse afin d’améliorer les rentes a été combattue lors des diverses révisions par les milieux économiques et par la droite. Le taux n’est en revanche pas verrouillé pour les cotisations du 2e pilier, qui est actuellement en moyenne à 18%. Et tandis que depuis les années 90 les cotisations du 2e pilier sont passées de 8’000 à 11’000 francs, les rentes, elles, ont baissé, car il a fallu compenser la baisse du revenu du capital et les aléas de la bourse et des marchés.

Les milieux patronaux et la droite préfèrent développer le 2e pilier au détriment de l’AVS car la prévoyance professionnelle représente un capital invraisemblable de 891 milliards en 2013. Evidemment cette somme a généré pour les assurances et les banques de frais de gestion, mais aussi des gains fabuleux de 6.4 milliards en 2013.
On a cotisé plus, pour recevoir moins, ceci ne contribue pas à augmenter le bonheur des salarié-e-s et des rentiers, mais celui des actionnaires et des assurances.
C’est dans ce contexte que nous devons gagner la votation pour AVS+ en septembre.
Le mode de financement solidaire de l’AVS a fait ses preuves, contrairement au 2e pilier. AVS+ vise une hausse de 10% des rentes de tous et de toutes avec une modeste augmentation des cotisations. Pour un salaire mensuel de 5’000 francs, 20 francs de cotisation mensuelle supplémentaire seulement, pour une augmentation de la rente de 200 francs par mois. Je ne dis pas que le bonheur est là, mais pour un nombre important de nos amis, parents et collègues, il y contribuera.

Si AVS+ améliore la situation, tel n’est pas le cas du Plan Prévoyance 2020 du Conseil fédéral, discuté actuellement aux chambres fédérales. Ce plan baisse à nouveau le taux de conversion du 2e pilier et augmente l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Ces dégradations, qui en préfigurent d’autres, telles que le relèvement de l’âge de la retraite de tous à 67 ans, est totalement inacceptable et doit être combattu.

Ce 1er mai 2016 à Genève est aussi une journée de lutte contre la sous-enchère salariale. Car c’est aujourd’hui, et il ne pouvait y avoir de date plus symbolique pour le mouvement syndical, qu’entre en vigueur la loi sur l’inspection paritaire des entreprises issue de l’initiative populaire cantonale lancée par la CGAS pour lutter contre les abus patronaux et améliorer le contrôle des entreprises. 24 inspecteurs et inspectrices dont 12 issus des rangs syndicaux et 12 des rangs patronaux vont bientôt commencer leur activité de contrôle du respect des lois et des conditions salariales et de travail et demander aux entreprises indélicates de se conformer.

Chères et chers camarades, la défense d’une société dont le bien commun est au centre de nos actions ne saurait se limiter au 1er mai. Contre ceux qui veulent attaquer l’AVS, ceux qui veulent la fin de la libre circulation des personnes et réintroduire des contingents et des discriminations à l’égard des migrant-e-s, ceux qui veulent une Suisse fermée et insensible à la détresse des réfugié-e-s, ceux qui encore, comme les autorités fédérales et cantonales alliées au patronat, tentent d’imposer des politiques d’austérité par une réforme de la fiscalité des entreprises, au détriment de la population et des salarié-e-s et à l’avantage des actionnaires, il est nécessaire de renforcer et de faire converger nos luttes.

Pour un mois de mai sous l’enseigne du renouveau de la lutte, je vous invite toutes et tous à nous retrouver aussi nombreux qu’aujourd’hui, à la manifestation syndicale et de la gauche contre l’austérité de samedi 28 mai prochain.



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