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Défendre nos rentes, renforcer AVS

vendredi 25 mars 2016 par Claude Reymond

L’initiative AVSplus

Soumise au vote populaire à l’automne prochain, l’initiative AVSplus demande que les rentes AVS soit augmentées de 10% pour tous les retraités et toutes les retraitées, actuel-le-s et à venir. C’est ainsi toute la population résidente de Suisse qui pourrait bénéficier de meilleures conditions de retraite. Car l’AVS, aussi appelée 1er pilier, est pour les 2/3 des salarié-e-s de Suisse la principale source de revenu une fois la retraite arrivée. Pour 38% d’entre elles et 19% d’entre eux, c’est même la seule source de revenu. Malgré son poids dans l’équilibre social, l’AVS n’a plus été augmentée depuis 1975 (ni en termes de rentes ni en termes de cotisations). Sa seule indexation bisannuelle a comme conséquence que l’écart entre les salaires et les rentes AVS se creuse de plus en plus. Et ce alors que les finances de l’AVS sont saines, malgré des cotisations identiques depuis 40 ans, malgré le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie. Il est donc grand temps de renforcer notre 1er pilier pour assurer une vieillesse digne à toute la population résidente de Suisse.

Ier et 2e pilier

Augmenter les rentes AVS de 10% est bien plus sûr et plus avantageux que d’attendre une amélioration ou même une stabilisation des retraites par le biais du 2e pilier. Plus avantageux car tout le monde profite de l’AVS au contraire du 2e
pilier dont sont exclus beaucoup de femmes ainsi que toutes et tous les salarié-e-s qui cumulent les petits temps partiels. Plus avantageux parce que la gestion de l’AVS coûte bien moins cher que la gestion du 2e pilier. En 2013, la gestion de ce dernier a coûté 5,8 milliards pour 891 milliards investis (5,8%) alors que la gestion de l’AVS a, elle, coûté 38,3 millions pour 33,1 milliards investis (1,16%). De plus, les assurances gardent 10% du produit des primes et des revenus du capital. L’AVS est plus sûre, parce que les rentes de 2e pilier sont dépendantes des soubresauts des marchés financiers et des aléas de carrière. Le marché tousse, les rentes baissent. Une période de chômage, les rentes baissent. L’AVS en revanche, en raison de son mode de financement, résiste aux fluctuations du marché et aux aléas professionnels. L’AVS c’est aussi un système solidaire puisque hauts et bas revenus contribuent au pot commun des rentes, rentes qui sont égales pour toutes et tous. Tandis que dans le 2e pilier, chacun-e contribue pour soi et donc à faible revenu, faible rente ou… pas de rente.

Oui, AVSplus est financièrement possible

Lorsque les retraites sont publiquement discutées, c’est toujours avec le même présupposé idéologique : l’espérance de vie augmente, la population vieillit, il n’y aura bientôt plus d’argent pour financer les retraites. Sous son apparence logique, l’argument est faux. Les finances de l’AVS sont saines et ce, malgré le fait que les cotisations sociales, qui sont sa principale source de financement, n’aient plus été augmentées depuis 40 ans. Pourquoi ? Parce que les salaires augmentent. Quand il fallait 6,5 personnes pour payer une rente en 1948, il n’en faut plus que 3,4 aujourd’hui. L’augmentation de 10% des rentes prévue par AVSplus coûterait 3,6 milliards, soit 0,4% de cotisations supplémentaires pour les employeurs-euses, et autant pour les salarié-e-s ; les cotisations sur le salaire se monteraient donc au total à 9,2%. En comparaison, les cotisations du 2e pilier, elles, dépassent actuellement les 18%.

AVSplus / PV 2020

Le Plan de prévoyance vieillesse 2020 voulu par le Conseil fédéral et actuellement en
délibération au Parlement prévoit, lui, non seulement d’augmenter l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, mais également une baisse massive du taux de conversion qui
passerait de 6,8% à 6%. On a donc d’un côté un plan qui prévoit de péjorer la retraite des femmes alors qu’elles sont encore victimes d’une discrimination salariale de l’ordre de 20%. Un plan qui prévoit de favoriser plus encore les assurances du 2e pilier puisqu’avec la baisse du taux de conversion il faudra cotiser 17,05% de plus qu’actuellement à son 2e pilier, ce qui représente des milliards en plus dans les caisses d’assurances du 2e pilier. Et ce alors que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de Suisse ne bénéficient pas d’un 2e pilier. AVSplus en revanche, c’est une augmentation des rentes pour toutes et tous à moindre coût, c’est l’occasion de renforcer la solidarité entre les travailleurs et les travailleuses et entre les générations. Dans les urnes ce sera OUI à AVSplus et NON au Plan de prévoyance vieillesse 2020.