Comité d’organisation du 1er Mai

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discours de Jocelyne HALLER - solidatritéS

au Monument à la mémoire des brigadistes

mercredi 1er mai 2013 par Carlos

Renforcement des droits et respect des salariés

Les progrès sociaux que nous croyions acquis en Europe depuis des décennies sont en danger ! Alors que nous espérions que ces victoires pourraient progressivement s’étendre au reste du monde et contribuer à permettre aux pays en voie de développement de s’affranchir de la dictatures des multinationales et autres « néo impérialistes », ce n’est pas le cas. Nos lendemains déchantent. Ce pour quoi se sont battu les camarades qui, au fil du temps, nous ont précédés dans les luttes sociales est remis en question, et sacrifié sur l’autel d’un effort prétendument commun à fournir pour lutter contre la crise !

Une crise, rappelons-le, qui n’est pas la nôtre. Orchestré par des affairistes et des gros actionnaires, elle permet simplement de redistribuer les « cartes du profit » au bénéfice de ceux qui, encore et toujours, n’ont que mépris pour la responsabilité économique, pour la justice sociale et pour la dignité humaine.

La régression sociale est en marche et à bien des égards, nous avons déjà perdu du terrain. Aussi, appeler, comme en ce 1er mai 2013, au renforcement des droits et au respect des salariés, invite tout d’abord à consolider nos acquis et à reconquérir le terrain perdu en matière de droits des travailleurs et des travailleuses et de sécurité sociale pour l’ensemble de la population.

Il ne s’agit pas, en l’occurrence, de rabattre nos exigences et de nous contenter de peu. Loin de là ! Il nous faut seulement être lucides et prendre la mesure de la portée des attaques de nos ennemis de classe, et puiser dans la conscience du danger la force de nous remobiliser, de reconstruire nos solidarités, de reconquérir nos droits et d’en obtenir de nouveaux.

Ne nous laissons pas abuser par les manœuvres de divisions, dont l’UDC et le MCG ont fait leurs fonds de commerces. Elles ne sont destinées qu’à dresser les uns contre les autres les différentes catégories de travailleurs afin de mieux servir la soupe aux milieux de droite à la table desquels ils voudraient s’asseoir.

Détourner l’attention de ceux qui mondialisent l’économie pour mieux exploiter les travailleurs et les travailleuses d’ici et d’ailleurs afin d’hypertrophier leurs bénéfices est un stratagème grossier. Et pourtant, oh combien encore efficaces ! Les antagonismes entre salariés, entre Suisses et Etrangers, entre résidents et frontaliers, entre chômeurs et travailleurs, entre bénéficiaires de l’aide sociale et requérants d’asile auront de beaux jours devant eux si nous n’y prenons pas garde.

Il y a péril en la demeure ! Nous devons décortiquer et révéler au grand jour les manœuvres des populistes et les intérêts de qui elles servent. Nous devons tout mettre en œuvre pour ne pas nous laisser diviser et lutter ensemble pour la reconquête et l’élargissement de nos droits.
Pour accomplir cette vaste tâche, nous n’avons que l’embarras du choix, les fronts ouverts sont multiples. Le premier de ceux que nous pourrions évoquer ici est l’emploi. Exemplaire à plus d’un titre, il est symptomatique des priorités de ceux qui détiennent les clés de l’économie et de la manière dont leurs relais politiques les mettent en pratique. Rabais fiscaux attractifs pour les multinationales et les sociétés de négoces, surdéveloppement des secteurs bancaires et financiers ; autant d’activités qui ne génèrent que peu de postes de travail sur le plan local et importe une grande partie de leur main d’œuvre. Dans le même temps une part importante de la production s’exporte dans des pays où la main d’œuvre est moins chère et les législations sur le travail plus permissives.

Cette irresponsabilité, cette rapacité économique se traduit immanquablement par plus d’exploitation là-bas et plus de chômage ici. Et comme si cela ne suffisait pas, ces "malfaiteurs économiques", non content de créer du chômage, renforcent leur assise en précarisant et dérégulant les conditions de travail et d’emploi. Ils créent, et entretiennent soigneusement, une tension sur le marché de l’emploi qui met les travailleurs en concurrence et favorise la sous enchère salariale.

Mais plus encore, ils affaiblissent les dispositifs de protection des travailleurs. Ainsi, ces tenants du moins d’Etat pour les autres et du soutien des pouvoirs publics pour eux-mêmes, s’en prennent-ils à la sécurité sociale.

Ils n’ont ainsi de cesse depuis plusieurs années de miner le bouclier social. Au prétexte du mythe d’abus systématiques et d’une crise des dépenses, dont ils sont eux-mêmes les instigateurs, ils s’attachent à affaiblir l’assurance chômage pour en évincer au plus vite les chômeurs afin de les replacer à moindres coûts ou de les renvoyer soit sur la précarité, soit sur l’aide sociale ; ou encore de restreindre les critères d’accès à l’Assurance Invalidité, déniant ainsi les atteintes à la santé de ceux qui ont perdu leur capacité de gains et /ou leur intégrité personnelle ; ou encore de limer sur les retraites en contraignants par divers artifices les salariés à cotiser plus longtemps pour percevoir des rentes plus basses ; enfin en s’attaquant au dernier filet de la sécurité sociale : l’aide sociale pour en faire, à nouveau, un instrument de contention, de contrôle social. Pour en faire la feuille de vigne d’une politique de gestion du chômage mensongère et anti sociale et un réservoir de main d’œuvre taillable et corvéable à merci.

Ces régressions sont inacceptables et doivent être combattue. Le mouvement syndical et les mouvements de gauche résolue s’y emploient. Mobilisation contre une « constitution trompeuse et rétrograde », Défense des emplois, protection contre les licenciement, responsabilité solidaire, propositions pour une réelle politique de développement de l’emploi, dans le domaine de l’éco construction par exemple. Défense des salaires, instauration d’un salaire minimum, contrôle des entreprises et protections des représentants syndicaux sont autant d’axes de luttes qui doivent nous rassembler.

Cette énumération à la Prévert ne serait pas complète - car compte tenu de l’ampleur de la tâche à laquelle nous sommes attelés : « le renforcement des droits et le respect des salariés », si à l’instar d’un un raton laveur - elle n’évoquait pas l’initiative AVS + lancée par l’USS ou le projet de fusion de l’AVS et de la LPP en gestation dans le mouvement solidarités. Mais surtout lui manquerait le NON sonnant, que nous nous ne devons pas manquer d’exprimer le 9 juin prochain contre les indignes mesures urgentes sur l’Asile.

Enfin, plus que jamais, malgré les tourmentes, il nous est indispensable de resserrer nos liens, de nouer nos alliances pour faire face aux offensives des milieux économiques et patronaux.

Tous, ensemble, sans statut légal, requérants d’asile, bénéficiaires de l’aide sociale, chômeurs, travailleurs, Frontaliers, résidents Etrangers et Suisses, tous nous devrons nous unir et lutter ensemble à la reconquête et au développement de nos droits, pour affirmer le droit légitime au respect des salariés.

PS:

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