Comité d’organisation du 1er Mai

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Non à la suppression du RMCAS !

mardi 5 avril 2011 par Claude Reymond

Le projet de modification de
la loi sur l’aide sociale se situe dans la droite ligne de la politique de gestion du chômage du Conseil d’Etat.

Son principal artisan, le Conseiller d’Etat François Longchamp, a introduit l’aide au mérite en 2006 pour les bénéficiaires de l’aide sociale.

En 2008, il réduisait drastiquement la durée de protection des chômeuses et chômeurs en supprimant les emplois temporaires. Dans la foulée, il ferma abruptement son service des mesures cantonales le 1er octobre 2010 dans la plus grande discrétion, réussissant à travestir les statistiques du chômage et celles de l’aide sociale. Début 2011, il poursuit son œuvre et tente d’envoyer massivement sur l’aide sociale les chômeurs et chômeuses en fin de droit, en supprimant le RMCAS.

Cet afflux de personnes précarisées a encore été accentué avec l’introduction, le 1er avril 2011, de la 4e révision de la loi sur l’assurance chômage (LACl), – largement refusée par la population genevoise. Celle-ci a privé de protection près de 10 % des assurés cactuels et précipité à Genève environ 2300 d’entre-eux et leurs familles à l’aide sociale.
En envoyant les chômeurs en fin de droit à l’aide sociale, le Conseil d’Etat nie la réalité du chômage de longue durée et réduit ces conséquences collectives découlant de critères économiques à un problème individuel d’adéquation au marché local du travail.

Les syndicats et les partis de l’Alternative ont combattu par référendum le projet de loi accepté au Grand Conseil par la majorité bourgeoise et par les partis populistes.

Au travers de ce référendum, c’est toute la politique cantonale en matière de chômage qui est dénoncée. En effet celle-ci a démontré ces dernières années être une véritable antichambre de la précarité, avec des programmes de placement sans contrepartie en matière de formations qualifiantes et avec des rémunérations ne permettant aux bénéficiaires de sortir de la pauvreté.

Pour les syndicats et les partis de l’Alternative, lutter contre le chômage c’est d’un côté exiger que l’Etat cesse la politique d’austérité et de blocage des engagements dans le secteur public et parapublic, notamment dans le domaine de l’accompagnement
et soin de personnes âgées, accompa­­gnement de l’enfance avant et durant la scolarité, etc. Et de l’autre, c’est ­développer une politique de ré-industria­­lisation durable, de soutien aux ­industries locales socialement utiles, notamment à travers la création d’un fond pour l’emploi.

Mais la lutte contre la paupérisation des actuels exclus du marché du travail doit aussi être entreprise contre la précarisation accrue des personnes en emploi. Si le Parti radical genevois a récemment revendiqué un policier par 1000 habitant-e-s ; le mouvement syndical réclame lui depuis plusieurs années l’engagement par l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail d’inspecteurs supplémentaires pour renforcer les contrôles sur le « marché du travail », ­pour constater et dénoncer les cas de sous enchères salariales, pour contrôler la sous-traitance dans les marchés publics : un inspecteur pour 10’000 travailleurs - c’est la norme d’une recommandation de l’OIT.

Dans l’urgence, les syndicats et les partis de l’Alter­native ont interpellé le gouvernement afin que le canton et la République de Genève prenne en charge des indemnités journalières compensant les réductions subies par la révision de la LACI ainsi qu’un droit à 120 jours d’indemnités cantonales pour tous les chômeurs et toutes les chômeuses en fin de droit.



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