Comité d’organisation du 1er Mai

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la résistance est possible

mercredi 12 mai 2010 par Claude Reymond

la résistance est possible

Il y a une année, nous défilions ensemble en affirmant « non, nous ne paierons pas cette crise ».

Aujourd’hui, on nous dit que cette crise est passée, preuve en est que les bonus recommencent à exploser et que les bourses repartent à la hausse.
Mais, pour l’immense majorité, cette crise a fait des dégâts majeurs. Des milliers d’emplois supprimés, des ravages sur la santé des salarié-e-s (comme le relève le BIT), la remontée des xénophobies, l’accroissement de toutes formes d’inégalité. A Genève, pour la première fois, l’écart salarial entre femmes et hommes s’est creusé. Au niveau national, cette discrimination a augmenté de 0.3%, et à Genève de 1.8% ! Le fossé entre hauts et bas salaires s’est encore creusé et la proportion d’emplois à bas salaire est passée de 15% à 18% entre 2000 et 2008.

Celles et ceux qui ont déjà payé la crise risquent maintenant d’être celles et ceux qui devront payer la sortie de cette crise. Ainsi, la révision de la LACI a-t-elle comme objectif non seulement de diminuer les prestations en cas de chômage, mais surtout de faire en sorte que les salarié-e-s ne puissent plus quitter un emploi, aussi pénible, précaire ou insupportable soit-il. Ou encore la fin de la convention sociale entre la Suisse et le Kosovo signifie pour des milliers de salarié-e-s de ce pays la fin du droit aux allocations familiales pour leurs enfants restés au pays, et, en cas d’invalidité, l’obligation de rester en Suisse ou bien de perdre tout simplement leur rente AI. Cette décision de la Suisse est révélatrice de la stratégie générale visant à dénaturer les assurances sociales en les réduisant en aides sociales, de passer de la solidarité à la charité. Les révisions annoncées de l’AVS, l’assurance accident et de l’AI en seront les prochaines étapes.

Photo Haykel EZZE DDINE

Dans cette période, la tentation de désigner des boucs émissaires est irrésistible pour certains. Si la situation se dégrade, que ce soit sur le front du travail, du logement, des budgets sociaux, c’est la faute aux frontaliers-ères, aux immigré-e-s, aux sans-papiers. Voire, peut-être aux femmes qui, avec leurs salaires de 20% inférieurs en moyenne, seront peut-être bientôt accusées de faire du dumping salarial !

Pourtant, la résistance est non seulement nécessaire, mais elle est possible. Notre succès écrasant face au projet de diminuer les rentes LPP en est la preuve. Sur les lieux de travail des mobilisations et des grèves ont prouvé qu’il n’y avait pas de fatalisme à avoir face aux politiques de la droite et du patronat.
La résistance est possible si nous sommes capables de ne pas nous laisser diviser, si nous refusons les politiques populistes, qu’elles soient de droite ou de gauche, qui désignent l’autre comme responsable de tous les maux du capitalisme, si nous sommes capables d’exiger les mêmes droits pour toutes et tous, femmes et hommes, suisses et immigré-e-s, sans-papiers et avec-papiers, frontaliers-ères et genevois-e-s.

La résistance est possible :
pour un emploi décent pour toutes et tous ;
pour des assurances sociales qui protègent au lieu de pénaliser ;
pour l’égalité entre femmes et hommes, au travail et dans la vie quotidienne ;
pour un permis de séjour pour tous celles et ceux qui vivent et travaillent ici ;
pour un avenir de cette région qui se construit loin de toute xénophobie dans une perspective socialement et écologiquement durable.


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