Comité d’organisation du 1er Mai

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discours d’Alfiero NICOLINI

Secrétaire régional Unia Genève

mercredi 4 mai 2005 par Claude Briffod

Chers collègues chers camarades,

Le slogan du 1er mai de cette année « Justice sociale et solidarité sans frontières » reflète pleinement les aspirations historiques du mouvement syndical.
Les syndicats ont été crées par nos ancêtres il y a plus d’un siècle en se basant sur ces idéaux.

C’est toujours par la lutte unitaire de tous les travailleurs qu’ils soient suisses ou qu’ils soient immigrés de hier immigrés d’aujourd’hui ou de demain, que nous avons pu faire avancer les idéaux de la solidarité et de la justice sociale.
En disant cela je ne fais pas de la rhétorique de circonstance mais je rappelle tout simplement nos origines et notre histoire.

Si je me permets de rappeler ces postulats fondateurs du mouvement ouvrier en ce jour du 1er mai, c’est parce que nous sommes actuellement confrontés dans ce pays, à une situation dans laquelle certains collègues pourraient être distraits de leur devoir de solidarité et d’unité.

Je me réfère bien évidemment à l’important débat actuellement en cours sur la deuxième étape de la libre circulation des personnes et à la votation qui aura lieu le 25 septembre prochain.

Tous les syndicats suisses et Unia en particulier ont pris position en faveur de cette nouvelle phase de la libre circulation des personnes applicable aux nouveaux pays de l’Union Européenne et se sont battus pour obtenir des mesures d’accompagnement qui devront empêcher la sous enchère salariale.

Dans cette prise de position il n’y aucun angélisme de notre part. Nous savons que nous aurons à nous battre pour que ces mesures d’accompagnement soient appliquées efficacement. Nous nous faisons aucune illusion sur le fait que les patrons vont essayer de les détourner.
Nous aurons à nous battre par la lutte unitaire seul et unique moyen de faire front à l’offensive patronale.

Les pressions sur les conditions de travail des salariés ne sont pas nées avec la libre circulation elles ont toujours existées. Il ne faut pas se faire d’illusions elles vont continuer d’exister avec ou sans libre circulation.
Par ailleurs elles ne sont pas l’exclusivité des travailleurs et travailleuses de ce pays, dans certains pays autres que la Suisse elles sont encore plus intenses.

Ceux qui s’imaginent que ces pressions pourraient cesser si jamais la libre circulation serait refusée se trompent lourdement.
Je suis quant à moi convaincu qu’au contraire ces pressions sur les travailleurs s’intensifieraient dans le cas ou le référendum l’importerait au mois de septembre.

Car cette victoire serait incontestablement la victoire de l’extrême droite nationaliste et xénophobe qui a toujours été l’ennemie des travailleurs et des syndicats.
Il faut rappeler ici que sur les 87’000 signatures récoltées pour faire aboutir le référendum plus de 80’000 ont été réalisées par les amis de M. Blocher.

Ces gens là refusent la libre circulation parce que ils ont la haine de l’étranger et de tout ce qui pourrait rapprocher la Suisse de l’Europe, mais aussi parce que la libre circulation comporte des mesures d’accompagnement, mesures qu’ils ont combattues avec acharnement au niveau du Conseil Fédéral.

Ce qui se passe actuellement au niveau du renouvellement de la Convention Nationale de la maçonnerie est révélateur à ce propos.
Nous assistons en effet à une véritable provocation des patrons de la branche qui ont déclaré leur volonté de démantèlement de cette CCT qui est une des plus importantes de Suisse.
Nous savons par ailleurs que la Société Suisse des Entrepreneurs est inféodée par plusieurs barons de l’UDC au niveau de leurs instances dirigeantes, surtout en Suisse alémanique.
Leur stratégie est claire, ils veulent faire d’une pierre deux coups, saccager la CCT tout en provoquant le refus par le peuple de la libre circulation le 25 septembre.

Cette perspective ne doit pas nous faire hésiter sur la nécessité de mener la lutte contre les patrons de la maçonnerie, bien au contraire. La lutte doit être à la mesure de l’enjeux qui est énorme, car dans cette histoire ce n’est pas seulement le sorts des travailleurs de la construction qui est en jeu, mais bel et bien celui de l’ensembles des travailleurs du pays.

Pour cette raison le syndicat Unia organise une manifestation le 21 mai prochain à Zürich devant le siège de la SSE, manifestation à laquelle nous vous invitons à y participer nombreux.
Par ailleurs Unia a d’or et déjà décrété un jour de grève dans tout le pays le 13 juin prochain.

Nous sommes certains que les travailleurs de la construction sauront répondre comme il se doit aux provocations du patronat et de l’extrême droite, comme ils ont su le faire lors de la lutte victorieuse qu’ils ont menée pour l’obtention de la retraite anticipée.
Ils démontreront ainsi que leur adhésion à la libre circulation des personnes n’est pas un frein à la lutte unitaire mais un stimulant.

Merci



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