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tract du 1er mai genevois

Thème 2006 : non à l’exclusion et à la xénophobie

vendredi 7 avril 2006 par Claude Reymond

1er mai 2006-03-24

Non à l’exclusion et à la xénophobie

Chaque 1er mai, à l’occasion de la journée internationale des travailleuses et travailleurs, nous devons réaffirmer que nous combattons toute forme d’exclusion et en particulier celle qui frappe les étrangers et les étrangères.

Le durcissement des lois sur l’asile et les étrangers fait partie d’une vaste manoeuvre visant à éliminer tout ce qui ne correspond pas au paysage dominant. Ces attaques ont malheureusement un écho aussi dans les milieux dont nous sommes issus. Devant la difficulté des ripostes collectives, nombre de travailleuses et travailleurs écoutent les explications les plus simplistes tenant à faire croire que leurs problèmes viennent de la présence des « autres ». Nous ne pouvons pas accepter les discours populistes, ces discours qui prétendent qu’il faut se protéger les uns contre les autres.

L’ensemble de la gauche s’oppose par deux référendums - sur lesquels nous voterons le 24 septembre - à la nouvelle loi sur les étrangers (LEtr) et à la révision de la loi sur l’asile (LAsi). Ces deux lois d’inspiration xénophobe s’inscrivent dans une logique d’exclusion, de discrimination et de répression.

- La loi sur les étrangers (LEtr) ferme quasiment l’accès de notre pays aux ressortissant-e-s extra-européens-ennes. Elle accroît la précarité des étrangers-ères qui vivent en Suisse en limitant le regroupement familial et l’obtention du permis C. Elle jette la suspicion sur les couples binationaux qui seront a priori suspects de mariage blanc. Elle refuse la régularisation des travailleurs-euses sans statut légal. Nous n’en voulons pas !

- La loi sur l’asile (LAsi) multiplie les mesures de dissuasion et d’exclusion à l’égard des réfugié-e-s. Elle prévoit de refuser d’entrer en matière sur la demande de celles et ceux qui ne peuvent présenter un passeport ou une carte d’identité. Elle cherche à renvoyer les requérant-e-s vers des pays tiers soi-disant « sûrs ». Elle jette à la rue les débouté-e-s en les privant d’aide sociale. Elle entrave le réexamen des décisions erronées et met en danger les réfugié-es et leurs proches. Ne laissons pas faire !

- Ces deux lois vont pousser dans la clandestinité des milliers de personnes pour en faire des sans-papiers, des travailleurs-euses sans statut légal, corvéables et exploitables à souhait. Simultanément, elles multiplient les mesures de contrainte permettant jusqu’à deux ans de détention sans avoir commis le moindre délit. Nous leur disons non !

La politique migratoire et la politique d’asile de la Suisse se sont de tout temps appuyées sur la peur de la « surpopulation » étrangère, sur la peur de l’autre. A l’heure de la « libre circulation des personnes », nous refusons cette logique d’exclusion et de discrimination qui nous enferme dans les erreurs du passé.

Et cela au moment même où, à Genève, les étrangers vont pouvoir pour la première fois faire usage de leur nouveau droit de citoyens en votant aux prochaines élections municipales !

Si nous nous battons contre la xénophobie et l’exclusion qui en découle, nous n’oublions pas de combattre avec autant de vigueur toute forme d’exclusion et de discrimination, et en particulier :

- l’exclusion du marché de l’emploi à Genève de dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs, qui sont jetés par l’économie libérale au chômage ... quand ce n’est qu’ils ou elles n’ont pas perdu tout droit aux indemnités de l’assurance chômage ;

- 10 ans après l’adoption de la Loi sur l’égalité, les disparités salariales entre femmes et hommes sont indignes d’un pays qui tente de se faire passer pour un modèle de démocratie ;

- la révision de l’AI, en cours au parlement, est fondée aussi principalement sur l’exclusion de ceux que la droite présente comme de faux invalides et sur de nouvelles discriminations à l’égard des immigré-e-s.

Il nous faut réaffirmer avec force que les forces représentatives du monde du travail, syndicats et partis, jugent que toute division entre nous fait la force de ceux que nous combattons, que nous devons être et sommes toutes et tous solidaires, hommes et femmes, chômeurs-euses et salarié-e-s, Suisses, étrangers-ères, réfugié-e-s, sans papiers, frontaliers-ères.

Il n’y a qu’une seule condition à notre lutte, une seule solution pour réussir, c’est la solidarité et l’unité sans faille, sans hésitation, sans restriction de pensée.

Le 24 septembre, nous dirons NON à la LEtr et à la LAsi !
Mais c’est tous les jours que nous devons combattre toute forme de discrimination et d’exclusion.


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